Sommaire
Chypre : le peuple dit non au mémorandum de la Troïka !
par le CADTM Europe
L’Union européenne face à la Tunisie et l’Ukraine : quelle aide pour quelle démocratie ?
par Renaud Vivien
Le FMI poursuit sa route en Ukraine
par Jérôme Duval
Dettes illégitimes en Belgique : les sauvetages bancaires
par le CADTM Belgique
L’illégitimité de la dette est encore plus criante lorsqu’on est une femme !
par Christine Vanden Daelen
La proposition du CADTM concernant la dette publique
par Éric Toussaint
Sortir du syndrome de Nauru
par Renaud Duterme
Pour une Afrique libérée de la dette
par Robin Delobel
Rwanda. Les racines étrangères du génocide
par Renaud Duterme
L’audit de la dette publique camerounaise, une nécessité démocratique
Interview de Jean-Marc Bikoko par Françoise Wasservogel
Puerto Rico : Crise de la dette à la caribéenne
par Daniel Munevar
Première grève générale en vingt ans au Paraguay
par Gustavo Zaracho
Billet d’humeur. La parole est d’argent et le silence endort : let’s build the Financial Times together
par Manon Vadja
Édito
Depuis la crise des banques qui a éclaté aux États-Unis en 2007 2008 et qui s’est répandue en Europe, la Troïka, composée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI, s’est octroyée le mandat de résoudre la crise en Europe, pour le plus grand profit de ceux qui l’ont déclenché.
Le FMI ne peut en aucun cas faire partie de la solution vu les conséquences dramatiques des programmes d’austérité qu’il impose aux populations depuis plus de trente ans. Pourtant, nombre d’États s’acoquinent avec cette institution dans un cynisme décomplexé. Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, Chypre est le 4e pays européen à passer sous la tutelle du FMI (article p.4). La Tunisie et sa « révolution » n’ont pas non plus échappé à ses griffes, tandis qu’en Ukraine, les difficultés financières sur fond de trouble politique sont une nouvelle opportunité pour l’institution d’imposer une thérapie de choc (articles p.10). Et le FMI poursuit également ses ravages plus au Sud. En témoignent dans ce numéro le Cameroun (article p.30) et, plus tragique encore, le Rwanda (article p.28).
La Troïka et les gouvernements européens qui lui sont acquis sont largement décriés dans les rues et sur les places. Massivement suivies dans leurs différentes étapes malgré le silence des médias dominants, des dizaines de milliers de personnes de tout l’État espagnol ont marché pendant des jours, voire des semaines, pour arriver à Madrid le 22 mars. Ces « Marches de la dignité », avec entre autres revendications le non paiement de la dette illégitime, l’arrêt des coupes budgétaires, des logements dignes, représentent la plus grande manifestation de l’histoire récente de l’Espagne.
La Troïka est également décriée, dans une largement moindre mesure, dans l’hémicycle. Un rapport sur les opérations du triptyque UE BCE-FMI a été voté le 13 mars au sein du Parle ment européen. S’il pointe de multiples irrégularités, dont son mandat « opaque et non transparent », en définitive ce document justifie et blanchit les actions de la Troïka [1]. Légitimant par là la tutelle de la Troïka, le Parlement européen agit aux antipodes des aspirations et intérêts des peuples qu’il est censé représenter.
Il est clair que les changements ne se feront pas que par les urnes. On a aussi, et surtout, besoin de changer le rapport de force à travers des mobilisations d’ampleur. De rendre visible et de grossir les rangs aux côtés de celles et de ceux qui se dressent, toujours plus nombreux-ses, contre le mode de production et de consommation actuel et opposent des alternatives, des solutions en acte pour changer réellement de société. ¡Sí, se puede !
[1] Lire « Le Parlement européen questionne (à moitié) la Troïka », Fátima Martín, Jérome Duval, http://cadtm.org/Le-Parlement-europeen-questionne-a