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Tourisme et (mal)développement
par Renaud Duterme
30 octobre 2014

« Le tourisme est le moyen qui consiste à amener des gens qui seraient mieux chez eux dans des endroits qui seraient mieux sans eux »

Philippe Meyer, chroniqueur et humoriste

La fin de l’été nous donne l’occasion de questionner un phénomène souvent présenté comme devant être universel, à savoir le tourisme. Bien que pratiqué sous des formes extrêmement diverses, ce phénomène de société, dans son acceptation générale, est rarement remis en question. Si, bien sûr, de nombreux observateurs pointent ses effets négatifs, ces derniers sont en général considérés comme des dérives évitables. Il y aurait ainsi un mauvais tourisme (dit de masse) et un bon tourisme, contribuant au choix à l’ouverture culturelle, au développement économique ou à la démocratie. Le but ici (si tant est qu’il soit atteint) est de tenter de proposer une réflexion se situant au-delà de cette distinction et, de la sorte, de proposer une analyse critique du fait touristique en général.

Une pratique de riches !

Avant toute chose, il est fondamental de considérer le tourisme pour ce qu’il est, à savoir une pratique très minoritaire, à la fois dans le temps et dans l’espace. Si, depuis l’aube de l’humanité, des êtres humains ont voyagé pour différentes raisons, ça n’est que récemment que le phénomène de déplacements de populations volontaires et temporaires n’a pu concerner qu’une fraction plus conséquente de la population. Nous sommes donc face à un phénomène inédit dans l’histoire de l’humanité puisqu’on ne peut pas véritablement parler de tourisme avant le 20e siècle [1]. L’expansion des moyens de transports (train, voiture et avion) ainsi que l’apparition des congés payés furent deux facteurs déterminants pour l’essor du voyage touristique. Outre ces éléments, dans les régions du Centre (Europe occidentale, Amérique du Nord et Japon), le tourisme a littéralement explosé dans la période dite des Trente Glorieuses, la hausse des salaires liée à ce qu’on a appelé le « compromis fordiste » permettant aux travailleurs non seulement d’accéder aux nouveaux biens de consommation mais également de plus en plus de partir en vacances. En dépit du ralentissement de l’activité économique depuis les années 70 et la stagnation des salaires réels dans la plupart des pays du Nord, ces derniers se trouvent toujours dans cette situation. Malgré le lot d’exclus, peu médiatisé il est vrai, partir en vacances est devenu, jusqu’à aujourd’hui, la norme. Cela dit, et bien que depuis quelques années les pays émergents rejoignent le club des pays émetteurs de flux de voyageurs, force est de constater qu’encore aujourd’hui et à l’échelle planétaire, une majorité de personnes n’a pas les moyens de voyager [2] et n’aura probablement jamais l’occasion de visiter un autre pays que le sien (du moins pour des raisons de loisir) [3]. Le caractère inégalitaire du tourisme est important à souligner, car il permet de saisir certains malentendus (souvent au Sud) entre des voyageurs européens ou étasuniens et des habitants locaux, les seconds souvent plus pauvres que les premiers.

Des profits en vase clos

Cet élément permet de comprendre de nombreuses situations déplorables dont l’industrie touristique est responsable. Trop souvent, le développement du tourisme dans des régions économiquement plus pauvres se fait en effet de façon totalement « coloniale » et ne prend quasi pas en compte les revendications des populations autochtones. L’apparition du concept « All Inclusive » a eu comme effet de couper les touristes de toutes les réalités locales, si ce n’est via une folklorisation des cultures [4] qui consiste à « rendre ces dernières « authentiques » en les résumant à quelques symboles, aisément commercialisables sous forme de produits dérivés » [5]. Dans ce phénomène, « les autochtones sont uniquement perçus comme des figurants, rendus otages de leur propre histoire » [6]. De plus, ces forteresses hôtelières accaparent des ressources hydriques (Tunisie, Égypte…), alimentaires (Kenya, Haïti…) ou agraires, participant de la sorte à une privatisation de l’espace au détriment des populations limitrophes. Loin des idées reçues, les bénéfices financiers de ces entreprises reviennent dans leur immense majorité aux tours opérateurs et autres compagnies de voyages, pour l’essentiel européennes ou nord-américaines [7]. Les populations pourront tout au plus compter sur quelques emplois mal payés, exténuants et symboliquement dévalorisants (notamment en raison du comportement de certains touristes). À ce sombre tableau, d’autres conséquences indirectes apparaissent souvent, telles que le développement de la prostitution et des trafics de drogue, la désintégration des communautés avoisinantes ou le choc culturel, entre d’un côté un luxe affiché de façon ostentatoire et de l’autre une misère sans nom. Cet élément contribue d’ailleurs probablement aux tentatives faites par de nombreux habitants du Sud de migrer vers des régions plus riches.

Dans le pire des cas, le tourisme n’est donc absolument pas synonyme de progrès économique mais un instrument offrant des perspectives de profits considérables [8] pour une minorité, qui est plus souvent originaire des mêmes pays d’où proviennent les touristes. La zone visitée n’est ainsi rien d’autre qu’un paysage de carte postale, dépourvue d’histoire, et servant uniquement de moyen d’accumulation du capital, accentuant de la sorte les inégalités régionales et mondiales. À cet égard, il est révélateur de voir le nombre de pays dont la première source de devises est le tourisme [9]. Comme pour l’exploitation des matières premières, le tourisme a été présenté, notamment suite à la crise de la dette, comme un moyen d’accumuler des rentrées d’argent, permettant à un État d’honorer ses créances. Bien entendu, la réalité contredit cela puisque cela ne fait rien d’autre que d’enfoncer des pays dans la dépendance d’un seul secteur, qui plus est totalement dépendant de la demande étrangère.

Dévastation touristique

Les effets écologiques sont également catastrophiques, tant du point de vue local que global. À petite échelle, le tourisme de masse, caractérisé par un grand nombre de touristes au même endroit à la même période, entraîne les conséquences propres à toute densité trop élevée : accroissement des déchets (ménagers, ordures, gaspillage) ; pression sur les terres (construction d’hôtels, de routes et d’infrastructures) et les nappes phréatiques (piscines, arrosages de fleurs et de terrains de golf) ; nuisances diverses (activités motorisées, crème solaire diluée dans les mers, perturbation de la faune et de la flore). Plus globalement, la situation n’est guère plus réjouissante puisque l’essentiel des voyages se fait soit en avion, soit en voiture, les deux modes de transports les plus émetteurs de CO2, principal gaz à effet de serre responsable des changements climatiques [10] . La prolifération des vols Low Cost (rendue possible par la faible taxation du kérosène et le développement d’aéroports régionaux), favorisant des distances parcourues toujours plus grandes, accroît encore ce phénomène. De plus, l’on voit apparaître des modes de vacances dont la généralisation est à craindre, telle que le tourisme spatial ou dans des zones relativement préservées de l’activité humaine telles que les régions polaires. À cet égard, un exemple révélateur est le chemin suivi pour l’ascension de l’Everest, devenu depuis plusieurs années un véritable dépotoir en raison de l’abandon par les riches alpinistes (compter entre 25 000 et 77 000 dollars pour l’ascension) de tout leur matériel superflu au fur et à mesure du chemin vers le sommet. On peut donc dire que le bilan environnemental du tourisme est globalement très largement négatif.

La démocratie sous le soleil ?

Un autre reproche que l’on peut faire à l’industrie touristique est de flirter avec un grand nombre de régimes autoritaires. Le cas des pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Égypte) illustre le mieux ce phénomène puisque l’offre de nombreux voyagistes regorge de séjours au soleil dans cette région. Contrairement à l’argument fréquemment invoqué par les défenseurs de ce tourisme, selon lequel la venue de voyageurs étrangers contribuerait à la démocratisation du pays (notamment par la rencontre avec les habitants ainsi que par le souci de l’image du pays par le régime), la réalité montre qu’une dictature peut parfaitement s’accommoder d’un tourisme de masse sur son territoire. Dans les pays en question, tout est ainsi fait pour que les touristes ne sortent pas des sentiers battus et restent dans des hôtels barricadés bien à l’abri des réalités quotidiennes de ces pays [11]. Pire encore, dans certains pays, c’est le gouvernement lui-même qui tire les ficelles de l’organisation touristique de son territoire. La Birmanie est un cas d’école puisqu’il y a quelques années encore, même la principale opposante, Aung San Suu Kyi, déconseillait tout voyage à l’intérieur du pays, tant la junte militaire contrôlait l’essentiel des canaux touristiques [12]. Même la Corée du Nord peut être visitée par le biais d’agences spécialisées, le tout évidemment chapeauté par le régime paranoïaque stalinien au pouvoir. Affirmer que cela encouragera la démocratisation du régime est au mieux de la naïveté, au pire de la publicité mensongère. A contrario, cet exemple illustre que l’industrie touristique peut parfaitement s’accommoder de régimes dictatoriaux, si tant est que leurs profits et leur réputation ne sont pas menacés.

Critiques et paradoxes de l’écotourisme

L’apparition de l’écotourisme, ou tourisme solidaire, est censé offrir une alternative à ces dérives. Il serait nécessaire d’éduquer les populations au tourisme responsable, lequel se définit en somme comme le parfait contraire du tourisme de masse. Cela dit, il est fort à craindre que derrière cette bannière, ne se cache en fait rien d’autre qu’une nouvelle mode élitiste non sans impact négatifs [13] , et ce pour plusieurs raisons :

  • Souvent, le tourisme responsable nécessite plus de moyens, plus de temps et plus d’organisation qu’un voyage « tout compris », ce qui exclut de facto une partie de la population (pensons aux travailleurs ayant un emploi physiquement éreintant et/ou peu de jours de congés).
  • Une part non négligeable de l’écotourisme concerne des destinations lointaines, et par conséquent un voyage en avion. Le qualificatif d’ « éco » est de ce fait inapproprié.
  • Très souvent, derrière la promotion de l’écotourisme se cache l’idée selon laquelle les voyages doivent faire partie intégrante de la vie humaine. Pour paraphraser Nicolas Sarkozy et sa Rolex, l’idée qui sous-tend de nombreux discours est qu’en ces temps de globalisation, ne pas visiter l’ensemble des continents serait signe d’échec personnel. Reflet de notre monde mondialisé, « la mobilité devient une condition de visibilité » [14].
  • Conséquence de ce qui précède et paradoxe ultime de l’écotourisme : il ne peut être généralisable, sous peine de se transformer en tourisme de masse. Or, à grand renforts de publicité, il tend à devenir un produit touristique comme un autre. Le cas du Costa Rica est sans doute le meilleur exemple. Dans le cas contraire, un véritable écotourisme devra indéniablement être limité à une minorité, il va sans dire parmi les plus nantis.

La planète comme parc d’attractions

Parallèlement au développement de l’écotourisme, ces dernières années voient se développer un tourisme « des superlatifs » (plus loin, plus cher, plus dépaysant…). Nous avons déjà évoqué les voyages spatiaux mais, plus près de chez nous, Dubaï reflète un phénomène pour le moins inquiétant : se préparant à l’après pétrole, l’émirat du Golfe a cherché à créer une destination touristique de toute pièce, battant tous les records. Unique hôtel 7 étoiles de la planète, plus grande tour et plus grand centre commercial du monde, complexe d’îles artificielles représentant les cinq continents… Dubaï accentue à elle seule la plupart des éléments décrits ci-avant : aucune prise en compte des écosystèmes, foule de travailleurs proches de l’esclavage, gestion autoritaire et accaparement considérable des richesses par une petite oligarchie [15]. Nous sommes ainsi face à un « tourisme-spectacle » préoccupant, partie intégrante du consumérisme ambiant et dans lequel seule l’apparence compte. L’histoire et les rapports sociaux étant complètement évacués de cette nouvelle dimension touristique. Si Dubaï est pour l’instant un cas extrême, de nombreuses grandes villes tendent (modestement, moyens financiers obligent) vers ce modèle. De Paris à New York, en passant par Chicago [16], tout est fait pour renvoyer au touriste de passage une merveilleuse image de la ville loin des réalités sociales qui la composent. Celle-ci ne devient rien d’autre qu’un parc d’attractions constitué de hauts buildings, de parcs, d’artères commerciales de luxes, de bars branchés et autres quartiers à thème bien loin des zones les plus défavorisées. Dans un autre registre, l’attrait pour l’environnement donne également lieu à la fabrication d’une authenticité de la nature, constituée d’espaces sauvages soi-disant préservés de toute activité humaine. Les parcs nationaux américains et les safaris constituent probablement les meilleurs exemples. Si cela n’est bien entendu pas condamnable en soit, ça le devient quand ces processus s’accompagnent de l’exclusion des populations locales subsistant grâce à cet environnement [17].

Une autre tendance illustrant ce tourisme-spectacle est le développement d’une manière de voyager toujours plus près du désastre : logement dans des prisons, visite de lieux de massacre (Rwanda, Cambodge), de catastrophes (Nouvelle-Orléans, Tchernobyl) ou de paysages dévastés (Détroit). Si se rendre dans ces lieux n’est évidemment pas critiquable en tant que tel, il est cependant indispensable d’accompagner ces visites d’objectifs pédagogiques, de façon à se détourner autant que faire se peut d’une curiosité malsaine pour des touristes en mal de sensations fortes. Dans le cas contraire, cela ne signifie encore rien d’autre que de visiter une « attraction », fabriquée sur des vies brisées. Ainsi, de nombreux circuits touristiques au Rwanda proposent de visiter le mémorial du génocide de la même façon que d’aller voir les gorilles dans le parc national des volcans.

D’une certaine façon, ce qui précède n’est rien d’autre qu’un des reflets de la marchandisation de la société telle qu’elle existe dans le système capitaliste mondialisé. « La mobilité obéit ainsi au conformisme de la consommation du monde » [18]. Tout cela illustre par ailleurs le creusement des inégalités à l’œuvre depuis plusieurs décennies. D’un côté de l’apartheid social, des personnes aisées (et blasées ?) à la recherche de modes de vacances toujours plus excitants ; de l’autre des populations entières, de facto interdites de voyager et vouant leur vie à travailler pour satisfaire les exigences des premiers.

Démocratisation et relocalisation du tourisme

Ce sombre tableau ne doit cependant pas conduire le lecteur à culpabiliser du moindre voyage qu’il effectue. Au lieu de ça, et comme dans bien d’autres domaines, ce texte a tenté de montrer qu’un tourisme écologiquement et socialement soutenable ne pourra l’être qu’à la condition d’une démocratisation du secteur, à savoir la réappropriation par les personnes concernées (populations locales…) des processus de décisions concernant le développement touristique de leur région. De multiples initiatives positives existent déjà (tourisme chez l’habitant, visites de villages amérindiens gérés par la communauté…) et ont en commun de réduire autant que possible les intermédiaires entre les visiteurs et les habitants. Pour autant, il faut prendre conscience qu’une part importante du tourisme mondial est complètement dépendant d’un accès à un pétrole bon marché (transport aérien et automobile, chauffage et climatisation…). De ce fait, la raréfaction de l’or noir et le dépassement du pic pétrolier ne pourront que mettre un frein à cette tendance dans un avenir proche, provoquant dès lors une relocalisation forcée du tourisme. Si la phrase peut paraître « oxymorique », ça n’est là qu’un paradoxe apparent. Un tourisme peut très bien s’effectuer dans des dimensions plus régionales, voire locales. À l’instar d’autres domaines (agriculture, consommation…), le voyage devra probablement, pour un nombre de personnes toujours plus important, être redéfini selon d’autres critères que la distance parcourue. Cela doit pousser une réflexion sur le sens du tourisme en général et sur les destinations choisies en particulier. L’accès à un pétrole bon marché combiné à une publicité et à un imaginaire mettant au centre la consommation touristique a engendré une situation dans laquelle de nombreuses personnes sont d’avantage familiarisées avec des destinations toujours plus lointaines qu’avec leur propres pays. Si cela n’est pas contestable en soi, il faut prendre conscience que cela risque de n’être qu’éphémère, en particulier pour la classe moyenne, pilier de l’industrie touristique.


Renaud Duterme est enseignant, actif au sein du CADTM Belgique, il est l’auteur de Rwanda, une histoire volée , éditions Tribord, 2013 et co-auteur avec Éric De Ruest de La dette cachée de l’économie, Les Liens qui Libèrent, 2014.

Notes :

[1D’aucuns objecteront que le tourisme existait bien avant. Certes, depuis des siècles, des nobles, des religieux et des universitaires parcouraient le monde (en partie) mais ça ne concernait que certaines catégories précises de populations, ultra minoritaires. Pour la majorité, il n’était tout simplement pas envisageable de « partir en voyage ». De ce fait, nous semble-t-il, cela n’avait rien de comparable avec ce qui allait se produire par la suite.

[2Selon l’Organisation mondiale du tourisme, le nombre d’arrivées touristiques se chiffrait en 2013 à 1 milliard. Les prévisions pour 2030 sont de l’ordre de 1,8 milliard. Cela dit, on parle bien ici d’arrivées et non de personnes. De nombreux vacanciers partant plusieurs fois par an, le nombre de touristes se situe par conséquent bien en deçà de ces estimations.

[3En plus des obstacles financiers, les différences entre les populations quant à l’obtention d’un visa reflète également une inégalité riches-pauvres. La plupart des habitants d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord peuvent voyager dans minimum 170 pays sans visa alors que pour la plupart de leurs homologues du tiers-monde, les chiffres sont de l’ordre de quelques dizaines (28 pour l’Afghanistan, en queue de classement). Chiffres provenant du magasine GEO de septembre 2014.

[4Selon l’expression de Bernard Duterme, chercheur au CETRI et spécialiste de la question.

[5BRUNEL Sylvie, Tourisme et mondialisation, vers une disneylandisation universelle ?, http://archives-fig-st-die.cndp.fr/actes/actes_2006/brunel/article.htm

[6Ibidem.

[7Dans le classement des 20 premiers tours opérateurs mondiaux, la totalité provient de pays riches (essentiellement l’Europe). Voir http://www.lechotouristique.com/palmares-financier/tour-operateur-2013-par-chiffre-affaires

[8Plus de 1 000 milliards de dollars sont générés annuellement par le tourisme

[9Il en est ainsi pour 46 des 49 pays les plus pauvres. Source : CETRI, Mondialisation, gagnants et perdants, Couleur Livres, Charleroi, 2009, p121.

[10Le tourisme serait ainsi responsable de 5 % des émissions mondiales de CO2 (chiffres de 2007 fournis par l’organisation mondiale du secteur). Voir http://sdt.unwto.org/sites/all/files/docpdf/ccbrochdavbalmembbgfr.pdf

[11Rodolphe Christin parle d’ « insularité des pratiques touristiques ». Lire son livre L’usure du monde, éditions l’Echappée, Montreuil, p77.

[12Depuis son élection, elle a officiellement levé son appel au boycott du tourisme, si tant est que celui-ci se fasse individuellement et de façon responsable.

[13Bernard Duterme fait un parallèle intéressant entre cette tendance de tourisme « durable » et le marketing vert utilisé par l’industrie pour se défaire de son image anticologique. Lire son article sur le site du CETRI :
http://www.cetri.be/spip.php?article2670&lang=fr

[14CHRISTIN Rodolphe, op. cit., p16.

[15Lire à cet égard le petit livre édifiant de Mike DAVIS, Le stade Dubaï du capitalisme, aux Prairies Ordinaires, Paris, 2007.

[16Cette tendance s’accompagne souvent d’un processus de gentrification et de ségrégation spatiale, au cours desquels les zones visitées sont progressivement « vidées » des indésirables. L’histoire récente de Chicago est révélatrice de ce phénomène. Lire DIAMOND Andrew, NDIAYE Pap, Histoire de Chicago, Fayard, 2013, Paris.

[17On peut ici faire un parallèle avec les courants d’écologie profonde, d’avantage présents aux États-Unis, lesquels considèrent la défense de l’environnement uniquement sous l’angle de la séparation de ce dernier avec l’être humain en général, et ce sans tenir compte des réalités sociales. Pour ce débat, lire notamment DE RUEST Eric, DUTERME Renaud, La dette cachée de l’économie, éditions Les Liens qui Libèrent, Paris, 2014.

[18CHRISTIN Rodolphe, op. cit., p61.

Renaud Duterme

est enseignant, actif au sein du CADTM Belgique, il est l’auteur de Rwanda, une histoire volée , éditions Tribord, 2013, co-auteur avec Éric De Ruest de La dette cachée de l’économie, Les Liens qui Libèrent, 2014, auteur de De quoi l’effondrement est-il le nom ?, éditions Utopia, 2016 et auteur de Petit manuel pour une géographie de combat, éditions La Découverte, 2020.