En août-septembre 2013, j’ai rédigé un projet de programme de mesures à mettre en œuvre en Grèce en cas de victoire électorale de la gauche radicale. J’ai envoyé ce texte, le 10 septembre 2013 en tant que brouillon, à des militants/tes en Grèce et ailleurs afin, comme je l’écrivais à l’époque, de « récolter des commentaires critiques et des propositions d’amélioration ».
Quelques personnes m’ont répondu et j’ai amendé légèrement ma proposition. J’ai présenté cette proposition à Athènes le 29 mars 2014 lors d’une réunion de travail avec des militants de DEA [1] et des invités d’autres pays (France, États-Unis, Suisse, Belgique, Portugal, Italie, Allemagne…). J’ai également présenté un résumé de cette proposition lors d’une conférence publique, le 30 mars 2014, à laquelle a également pris la parole Panagiotis Lafazanis qui est à la tête de la nouvelle formation politique grecque, Unité populaire, lancée le 21 août 2015.
Jusqu’ici, cette proposition n’a jamais été publiée. En effet, j’ai considéré que je n’avais pas reçu suffisamment de réponses aux demandes répétées de commentaires et d’améliorations pour mettre cette proposition sur la place publique. J’étais également bien conscient que je ne connais pas assez la réalité grecque et qu’il est nécessaire de produire une proposition collective essentiellement élaborée par des Grecs investis dans la réalité nationale. Malgré les réserves que je viens d’émettre, suite à la capitulation de juillet 2015, je décide de rendre publique cette proposition écrite il y a déjà deux ans.
J’ai inséré à quatre endroits du texte des propositions rédigées en juillet 2015.
Dans ce projet, j’avançais la nécessité de sortie de la zone euro sans préjuger du moment opportun pour le faire. En effet, je suis convaincu que vu l’état de la conscience de la population grecque, une série de mesures prioritaires devaient et pouvaient être prises sans quitter la zone euro. La sortie, pour être assumée par une majorité de la population, doit résulter de la démonstration pratique que cette option est devenue une nécessité (c’est ce qui est en train de se passer clairement à partir de juillet 2015). Enfin, une sortie de la zone euro implique que les autres mesures soient prises, de manière à réaliser une sortie favorable aux intérêts de la majorité de la population. Si ce n’est pas le cas, la sortie de la zone euro se convertit en une sortie de droite qui est à éviter.
Dans le cas d’un pays comme la Grèce, un gouvernement populaire devrait :
1. Abroger les mesures antipopulaires imposées dans le cadre des mémorandums avec la Troïka qui se succèdent depuis mai 2010. Cela implique notamment la réintégration des travailleurs licenciés suite à l’imposition de ces mémorandums.
2. Suspendre le paiement de la dette, organiser un audit et imposer une réduction radicale du stock et du service de la dette y compris par un acte de répudiation (qui ne peut être qu’unilatéral), adopter des mesures discriminatoires pour protéger l’épargne populaire investie dans la dette.
Prendre une mesure spécifique sur la dette bilatérale à l’égard de l’Allemagne qui s’élève à 15 milliards euros contractée à l’occasion du mémorandum de mai 2010 : la répudiation de cette dette devrait se faire en compensation partielle de la dette historique allemande à l’égard de la Grèce (Seconde Guerre mondiale).
3. Socialiser les banques et assurances. À cause des choix qu’elles ont faits, la plupart des banques font face à une situation d’insolvabilité et non à une crise passagère de liquidités. La décision de la Banque centrale européenne et de la Banque de Grèce de protéger les intérêts des grands actionnaires privés aggrave le problème.
Il faut revenir aux fondamentaux. Les banques doivent être considérées comme des services publics, du fait, précisément, de leur importance et de l’effet dévastateur que leur mauvaise gestion peut avoir sur l’économie. Le métier de la banque est trop sérieux pour être confié à des banquiers privés. Comme elle utilise de l’argent public, bénéficie de garanties de la part de l’État et rend un service de base fondamental à la société, la banque doit devenir un service public.
Les pouvoirs publics doivent retrouver leur capacité de contrôle et d’orientation de l’activité économique et financière. Ils doivent également disposer d’instruments pour réaliser des investissements et financer les dépenses publiques en réduisant au minimum le recours à l’emprunt auprès d’institutions privées. Pour cela, il faut exproprier les banques pour les socialiser en les transférant au secteur public sous contrôle citoyen, sans indemnisation des grands actionnaires privés. Dans certains cas, malgré cette absence d’indemnisation, l’expropriation des banques privées peut représenter un coût important pour l’État en raison des dettes qu’elles ont pu accumuler et des produits toxiques qu’elles ont conservés. Le coût en question doit être récupéré autant que faire se peut sur le patrimoine général des grands actionnaires. En effet, les sociétés privées qui sont actionnaires des banques et qui les ont menées vers l’abîme tout en faisant de juteux profits détiennent une partie de leur patrimoine dans d’autres secteurs de l’économie. Il faut donc faire une ponction sur le patrimoine global des actionnaires.
Les banques publiques avec un statut de service public (sous contrôle citoyen) peuvent coexister avec des banques coopératives de taille modérée (le caractère coopératif de ces banques doit être strictement contrôlé sous peine du retrait de la licence d’activité).
J’insère ici, en grisé, ce que j’ai publié en juillet 2015 dans un article consacré aux alternatives à la capitulation du gouvernement grec du 13 juillet (voir http://cadtm.org/Grece-des-propositions ) :
Les pouvoirs publics grecs constituent de loin l’actionnaire majoritaire des grandes banques grecques (représentant plus de 80% du marché bancaire grec) et devraient donc exercer pleinement le contrôle des banques afin de protéger l’épargne des citoyens et relancer le crédit interne pour soutenir la consommation. D’une part, il conviendrait de tirer les conséquences de la participation majoritaire de l’État dans les banques en leur conférant un statut d’entreprise publique. L’ État devrait organiser une faillite ordonnée de ces banques en veillant à protéger les petits actionnaires et les épargnants. Il s’agit de récupérer le coût de l’assainissement des banques sur le patrimoine global des gros actionnaires privés car ce sont eux qui ont provoqué la crise et ont ensuite abusé du soutien public. Une bad bank serait créée pour isoler les actifs toxiques en vue d’une gestion extinctive. Il faut une fois pour toutes faire payer les responsables de la crise bancaire, assainir en profondeur le secteur financier et le mettre au service de la population et de l’économie réelle. |
Les sociétés privées d’assurances devraient également être socialisées. Même si son état de santé est moins médiatisé, le secteur des assurances est aussi au cœur de la crise actuelle. Les grands groupes d’assurances ont mené des opérations aussi risquées que les banques privées avec lesquelles nombre d’entre eux sont étroitement liés. Une grande partie de leurs actifs est constituée de titres de la dette souveraine et de produits dérivés. À la recherche du maximum de profit immédiat, ils ont spéculé dangereusement avec les primes payées par les assurés, avec l’épargne récoltée sous la forme d’assurance vie ou de cotisations volontaires en vue d’une retraite complémentaire. L’expropriation des assurances permettra d’éviter une débâcle dans ce secteur et protégera épargnants et assurés. Cette expropriation des assurances doit aller de pair avec une consolidation du système de retraite par répartition.
4. Réquisitionner la Banque centrale. À sa tête se trouve Yannis Stournaras (placé à ce poste par le gouvernement d’Antonis Samaras) qui met toute son énergie à empêcher le changement voulu par la population. C’est un véritable cheval de Troie qui sert les intérêts des grandes banques privées et des autorités européennes néolibérales. La Banque centrale de Grèce doit être mise au service des intérêts de la population grecque. |
5. Créer une monnaie électronique (libellée en euro) à usage interne au pays. Les pouvoirs publics pourraient augmenter les retraites ainsi que les salaires de la fonction publique, payer les aides humanitaires aux personnes en leur ouvrant un crédit en monnaie électronique qui pourrait être utilisé pour de multiples paiements : facture d’électricité, d’eau, paiement des transports en commun, paiement des impôts, achats d’aliments et de biens de première nécessité dans les commerces, etc. Contrairement à un préjugé infondé, même les commerces privés auraient tout intérêt à accepter volontairement ce moyen de paiement électronique car cela leur permettra à la fois d’écouler leurs marchandises et de régler des paiements à l’égard des administrations publiques (paiement des impôts et de différents services publics qu’ils utilisent). La création de cette monnaie électronique complémentaire permettrait de diminuer les besoins du pays en euros. Les transactions dans cette monnaie électronique pourraient être réalisées par les téléphones portables comme c’est le cas aujourd’hui en Equateur. |
6. Dissoudre l’organisme chargé des privatisations, remplacé par une structure publique de gestion des biens nationaux (avec arrêt immédiat des privatisations) chargée de protéger le patrimoine public tout en générant des revenus. |
7. Imposer un contrôle strict des mouvements de capitaux et un contrôle des prix à la consommation.
8. Adopter une réforme fiscale avec :
a) augmentation de la progressivité de la taxe sur les revenus,
b) augmentation de la taxe sur les biens immobiliers (avec exonération pour la résidence principale en-deçà d’un seuil à définir, lié notamment au nombre d’occupants de la résidence),
c) suppression des privilèges fiscaux des armateurs, de l’Église orthodoxe et des autres secteurs capitalistes,
d) réduction radicale ou suppression de la TVA sur les biens et services de première nécessité, levée d’un impôt exceptionnel sur le patrimoine des plus riches,
e) répression de la grande fraude fiscale qui prive la collectivité de moyens considérables et joue contre l’emploi. Des moyens publics conséquents doivent être alloués aux services des finances pour lutter efficacement et en priorité contre la fraude organisée par les grandes entreprises et les ménages les plus riches. Les résultats doivent être rendus publics et les coupables lourdement sanctionnés.
9. Réaliser une politique d’emprunt public interne auprès de la Banque centrale via la monétisation de la dette. À cette politique d’emprunt auprès de la Banque centrale, on peut ajouter l’émission de titres de la dette publique à l’intérieur des frontières nationales.
En effet, l’État doit pouvoir emprunter afin d’améliorer les conditions de vie des populations, par exemple en réalisant des travaux d’utilité publique. Certains de ces travaux peuvent être financés par le budget courant grâce à des choix politiques affirmés, mais des emprunts publics peuvent en rendre possibles d’autres de plus grande envergure, par exemple pour passer du « tout automobile » à un développement massif des transports collectifs, développer le recours aux énergies renouvelables respectueuses de l’environnement, créer ou rouvrir des voies ferrées de proximité sur tout le territoire en commençant par le territoire urbain et semi-urbain, ou encore rénover, réhabiliter ou construire des bâtiments publics et des logements sociaux en réduisant leur consommation d’énergie et en leur adjoignant des commodités de qualité.
Il faut définir de toute urgence une politique transparente d’emprunt public. Ce qu’il faut, c’est que la destination de l’emprunt public garantisse une amélioration des conditions de vie, rompant avec la logique de destruction environnementale, et que le recours à l’emprunt public contribue à une volonté redistributive afin de réduire les inégalités. C’est pourquoi nous proposons que les institutions financières, les grandes entreprises privées et les ménages riches soient contraints par voie légale d’acheter, pour un montant proportionnel à leur patrimoine et à leurs revenus, des obligations d’État à 0 % d’intérêt et non indexées sur l’inflation, le reste de la population pourra acquérir de manière volontaire des obligations publiques qui garantiront un rendement réel positif (par exemple 3 %), supérieur à l’inflation. Ainsi si l’inflation annuelle s’élève à 3 %, le taux d’intérêt effectivement payé par l’État pour l’année correspondante sera de 6 %. Une telle mesure de discrimination positive (comparable à celles adoptées pour lutter contre l’oppression raciale aux États-Unis, les castes en Inde ou les inégalités hommes-femmes) permettra d’avancer vers davantage de justice fiscale et vers une répartition moins inégalitaire des richesses.
10. Réaliser un emprunt public externe alternatif (c’est-à-dire qui exclut la Troïka et les marchés financiers étrangers) sans accepter de conditionnalités.
11. Mettre en pratique la règle d’or suivante : la somme allouée au remboursement de la dette publique ne peut excéder 5 % des recettes de l’État. Interdiction de socialiser des dettes privées, obligation d’organiser un audit permanent de la politique d’endettement public avec participation citoyenne, imprescriptibilité des délits liés à l’endettement illégitime, nullité des dettes illégitimes, adoption d’une deuxième règle d’or qui consiste à dire que les dépenses publiques qui permettent de garantir les droits humains fondamentaux sont incompressibles et priment sur les dépenses relatives au remboursement de la dette…
12. Il est également important d’engager la Grèce dans un processus constituant avec participation citoyenne active afin de permettre des changements démocratiques structurels. Pour réaliser ce processus constituant, il faut convoquer, via une consultation au suffrage universel, l’élection d’une assemblée constituante chargée d’élaborer un projet de nouvelle Constitution. Une fois le projet adopté par l’assemblée constituante qui devra fonctionner en recevant les cahiers de doléances et les propositions émanant du peuple, il sera soumis au suffrage universel.
13. Établir un cadastre des fortunes.
14. Réduire le temps de travail avec restauration du salaire d’avant 2010 et ensuite augmenter les salaires et les retraites inférieures à un seuil à déterminer (par exemple, 1600 euros nets).
15. Augmenter le salaire minimum légal, instaurer une indexation des salaires et des allocations sociales sur le coût de la vie.
16. Lever l’immunité parlementaire des élus impliqués dans la crise et les poursuivre en justice.
17. Interdiction des organisations qui prônent en actes le racisme et/ou la haine raciale ;
18. Mettre en œuvre un vaste programme de stimulation économique :
soutien à la production agricole locale : création d’un service public pour la formation des agriculteurs à l’agriculture paysanne et l’agroécologie, privilégier l’accès au marché de produits locaux, réorienter les aides PAC vers les petites fermes, développer l’offre de semences locales, soutenir des nouvelles coopératives agricoles, relocaliser l’agriculture et soutenir les installations dans le sens de la souveraineté alimentaire ;
soutien aux petites et moyennes entreprises ;
soutien aux petits commerces ;
soutien à la pêche artisanale ;
création d’emplois dans les services publics avec une priorité à la santé et à l’éducation publique et à l’environnement ;
redonner un statut public aux entreprises privatisées et soutenir la relance d’entreprises par les travailleurs ;
développer les énergies renouvelables afin de satisfaire les besoins locaux, soutenir les projets d’isolation thermique des bâtiments, développer les transports en commun, refus des grands projets inutiles et de l’extractivisme ;
mettre en place d’ambitieuses actions de préservation de l’environnement et consolider les lois nationales en ce sens : parcs naturels, biodiversité sauvage (terrestre ou marine) ;
soutenir le tourisme de petite échelle (contre les grands complexes touristiques) ;
organiser la gestion publique, locale et écologique de l’eau et des déchets.
19. Sortir de la zone euro en appliquant une réforme monétaire redistributive (en réduisant le patrimoine liquide des ménages les plus aisés).
Voici un exemple (bien sûr, les barèmes indiqués peuvent être modifiés après une étude sérieuse de la répartition de l’épargne liquide des ménages et l’adoption de critères rigoureux) :
1€ s’échangerait contre 1 nouvelle Drachme (n.D.) jusque 200.000 €
1€ = 0,7 n.D. entre 200.000 et 250.000 €
1€ = 0,6 n.D. entre 250.000 et 350.000 €
1€ = 0,5 n.D. entre 350.000 et 500.000 €
1€ = 0,4 n.D. entre 500.000 et 600.000 €
1€ = 0,2 n.D. au dessus de 600.000 €
1€ = 0,1 n.D. au dessus d’un million d’euros
Si un foyer a 200.000 € en liquide, il obtient en échange 200.000 n.D.
S’il a 250.000 €, il obtient 200.000 + 35.000 = 235.000 n.D.
S’il a 350.000 €, il obtient 200.000 + 35.000 + 60.000 = 295.000 n.D.
S’il a 500.000 €, il obtient 200.000 + 35.000 + 60.000 + 75.000 = 370.000 n.D.
S’il a 600.000 €, il obtient 200.000 + 35.000 + 60.000 + 75.000 + 40.000 = 410.000 n.D.
S’il a 1 million €, il obtient 410.000 + 80.000 = 490.000 n.D. ;
S’il a 2 millions €, il obtient 410.000 + 80.000 + 100.000 = 590.000 n.D.
20. Mettre fin à la participation grecque à l’OTAN et à la présence de bases étrangères sur son territoire, réduire les dépenses militaires. Ouverture d’un processus de négociations avec les pays voisins afin d’entamer un processus concerté de démilitarisation. Il faut mettre fin à l’accord de coopération militaire avec Israël.
Conclusion :
Avec la capitulation de juillet 2015, le changement est radical, les conséquences funestes seront nombreuses. Parmi les causes de la tournure actuelle des évènements, il y a bien sûr l’inflexibilité des créanciers, mais il y a également la stratégie suivie par la direction de Syriza et le gouvernement d’Alexis Tsipras (voir http://cadtm.org/Grece-pourquoi-la-capitulation-Une,12143 ) : le refus de remettre en cause clairement et explicitement la légitimité et la légalité de la dette, la poursuite du remboursement de celle-ci, l’incompréhension de l‘importance de la réalisation d’un audit à participation citoyenne (même si Tsipras officiellement soutenait l’audit), le refus de toucher aux intérêts des grands actionnaires des banques grecques qui sont pourtant responsables de la crise bancaire, le refus d’adopter une stratégie d’actes d’autodéfense face à l’inflexibilité et aux agressions des créanciers, le refus de préparer un plan B et de l’expliquer publiquement (qui pouvait y compris aller jusqu’à une sortie de l’euro), l’illusion que par la seule négociation les créanciers finiraient par faire des concessions suffisantes pour que Syriza et la Grèce puissent sortir des rails de l’austérité, le refus d’évoquer la nécessité d’un processus constituant (la nécessité de changer de manière démocratique la Constitution grecque), l’incompréhension du rôle central des mobilisations qu’il aurait fallu encourager… Le choix le plus urgent n’était pas entre rester ou non dans l’Eurozone. Le choix était entre négocier sans rapport de force ou bien faire cinq choses en priorité en s’appuyant sur la mobilisation populaire :
[1] DEA (Gauche ouvrière internationaliste) est une organisation marxiste-révolutionnaire co-fondatrice de Syriza. Avec Kokkino et l’APO (Groupe politique anticapitaliste), deux autres organisations marxistes-révolutionnaires, ainsi qu’avec des militant(e)s indépendant(e)s, DEA a créé le regroupement RedNetwork au sein de Syriza. Kokkino et DEA ont fusionné en décembre 2014.
Au sein de Syriza, RedNetwork et le Courant de gauche de Synapismos (dont le représentant le plus connu est Panagiotis Lafazanis) constituaient la Plate-forme de gauche. Environ 25 députés Syriza (sur 149) sont directement liés à la plate-forme de gauche (dont 2 sont de RedNetwork). La plate-forme de gauche avait le soutien d’environ 30 % des délégués de Syriza au dernier congrès en date qui a eu lieu en 2013.
Lors des votes en juillet et août 2015 sur le nouveau mémorandum imposé par l’Eurogroupe, les députées Elena Psarrou (DEA) et Ioanna Gaïtani (APO) ont chaque fois voté contre, de même que les 23 députés du courant de gauche et d’autres parlementaires de Syriza comme Zoe Konstantopoulou. Le 16 juillet, 32 parlementaires Syriza ont voté contre l’accord du 13 juillet, le 23 juillet, 31 ont voté contre et le 14 août 32 ont voté contre.
Docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, porte-parole du CADTM international et membre du Conseil scientifique d’ATTAC France.
Il est l’auteur des livres, Banque mondiale - Une histoire critique, Syllepse, 2022, Capitulation entre adultes : Grèce 2015, une alternative était possible, Syllepse, 2020, Le Système Dette. Histoire des dettes souveraines et de leur répudiation, Les liens qui libèrent, 2017 ; Bancocratie, ADEN, Bruxelles, 2014 ; Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet des livres AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège.
Il a coordonné les travaux de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015 par la présidente du Parlement grec. Cette commission a fonctionné sous les auspices du parlement entre avril et octobre 2015.