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Intervention du CADTM à la manifestation contre la venue de Le Pen
15 septembre 2015 - Bruxelles
par CADTM Belgique
16 septembre 2015

Ce mardi, Marine Le Pen était de nouveau invitée par le Vlaams Belang pour participer à un colloque dans notre capitale.

L’occasion pour une partie de l’extrême droite européenne de prôner la fermeture des frontières, fermeture en cours avec ou sans elle au pouvoir. L’occasion donc pour les organisateurs (Étudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten et la campagne antifasciste Blokbuster) de rappeler qu’une venue de fascistes ne reste pas sans réponse. Plus ou moins 300 personnes se sont rassemblées devant le Parlement flamand, un contre-meeting a été organisé avec une série de prises de parole, avant de partir en cortège jusqu’au Parlement européen en passant par des quartiers populaires.

Organisations co-signatrices de l’appel : Association Joseph Jacquemotte, CADTM Belgique, Collectif Antifascisti Bruxelles, FEWLA, FAF (Front AntiFasciste), Initiative Solidarité avec la Grèce qui résiste, Jeunes FGTB-Charleroi, JOC-Bruxelles, Jong ACV-Jeunes CSC Bruxelles, Mouvement Anti-FN (France), PSL-LSP, Syndicalisten TEGEN Fascisme/Syndicalistes contre le Fascisme, USE, Jeunes FGTB Charleroi

Le capitalisme nous tue, le fascisme ne nous sauvera pas !

Rien de neuf avec la nouvelle Le Pen : l’objectif reste de monter les peuples les uns contre les autres, et les opprimés et opprimées les unes face aux autres. Alors que la Grèce n’a pas eu des dépenses publiques plus élevées que dans les autres pays, et alors que la dette grecque a surtout profité à la quinzaine de plus grandes banques françaises, allemandes, hollandaises, belges, etc. [1], Marine Le Pen insiste sur le fait que la population grecque doit payer cette dette, coûte que coûte [2].

Le FN ne parle jamais des créanciers qui utilisent cette dette illégitime comme outil de domination pour détruire nos conquêtes sociales, en Grèce comme en France.

- Le FN n’est pas anti-système car, comme tous les partis capitalistes, il ne remet pas en cause le remboursement de la dette ni le système économique qui l’engendre [3].
- Le FN n’est pas anti-système car dans son programme il ne remet pas en cause la propriété privée des banques (ni des autres secteurs clés de l’économie).
- Le FN n’est pas anti-système car il va appliquer l’austérité [4], comme ses prédécesseurs (et plus encore), afin de protéger les intérêts du pouvoir en place.
- Enfin, et surtout, le FN n’est pas anti-système car il préfère s’attaquer aux réfugiés, aux chômeurs et aux femmes en général qui sont déjà surexploité.e.s au sein du capitalisme.

Il est, comme les autres partis et mouvements fascistes, une roue de secours du capitalisme, leur dernier recours. Les fascistes n’arrivent jamais seuls au pouvoir. Les détenteur de capitaux les préféreront toujours à une alternative réellement de gauche, populaire, qui pourrait s’attaquer à leurs intérêts.

Comme en Grèce, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour combattre le fascisme et la crise dont il se nourrit.

Comme en Grèce, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour combattre le fascisme et la crise dont il se nourrit. Ce ne sont pas les mouvements fascistes qui ont arrêté les privatisations et certaines mesures d’austérité, ce sont les mouvements sociaux multiples et les populations concernées. Ce ne sont pas les gouvernements qui ont freiné la montée des néo-nazis d’Aube Dorée, c’est le mouvement antifasciste organisé. Un peu partout, les idées de l’extrême-droite sont déjà au pouvoir, une partie importante de leur programme est déjà appliquée par les partis de gauche comme de droite. C’est à nous de lutter contre le fascisme, et ce dont il s’est nourrit historiquement : la dette illégitime et l’austérité.

Le Pen DÉGAGE !
Vlaams Belang DÉGAGE !
FMI DÉGAGE !
Michel DÉGAGE !


Notes :

[1Voir le rapport préliminaire d’audit de la dette grecque : http://cadtm.org/Rapport-preliminaire-de-la

[2Le Pen annonçait en juillet être pour une restructuration de la dette grecque jugée « insoutenable », comme tous les autres partis traditionnels en somme, et ne remet en rien en question la légitimité de cette dette. Au contraire, elle ré-affirme cette légitimité malgré toutes ses belles envolées lyrique contre le pouvoir du capital financier.

[3Leur proposition programmatique se limite à refuser l’euro et récupérer une souveraineté monétaire pour financer la dette, mais pas du tout à en remettre en cause l’origine ni qui doit la payer en fin de compte : l’ensemble de la population ou les responsables de la crise ? Pour le FN, c’est l’ensemble de la population

[4Lire, entre autres : Le FN, cheval de troie de l’austérité dans les départements, L’Humanité, mars 2015

CADTM Belgique