George W. Bush vient d’annoncer sa décision de proposer Paul Wolfowitz, numéro 2 du Pentagone et partisan acharné de l’invasion illégale de l’Irak en 2003, comme candidat au poste de président de la Banque mondiale.
Le CADTM s’indigne du fait que cette procédure particulièrement antidémocratique est toujours en vigueur alors que la bonne gouvernance est au cœur des recommandations de ces institutions. Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! C’est à un point tel que le président actuel, James Wolfensohn, banquier à New-York mais Australien de naissance, a dû prendre la nationalité états-unienne avant d’être nommé en 1995.
Le CADTM s’indigne ensuite du fait que la présidence revient toujours à de grands banquiers ou à d’anciens responsables du ministère de la Défense des Etats-Unis, comme ce fut déjà le cas avec la nomination en 1968 de Robert McNamara, chef d’orchestre de la guerre du Vietnam et qui a utilisé la Banque mondiale comme un véritable outil géopolitique au service des alliés stratégiques des Etats-Unis.
Décidément, la Banque mondiale et le FMI fonctionnent toujours comme de simples instruments au service des grandes puissances occidentales (Etats-Unis, Canada, Europe de l’Ouest), des marchés financiers et des sociétés transnationales.
Le CADTM appelle les administrateurs européens à bloquer cette décision inadmissible, comme les Etats-Unis ont osé le faire en 2000 au FMI. En effet, lors du départ du français Michel Camdessus, le secrétaire allemand aux Finances de l’époque, Caio Koch-Weser, qui était le candidat européen, avait fait l’objet d’un veto de la part des Etats-Unis et les Européens s’étaient ensuite mis d’accord sur la candidature de Horst Köhler.
Gageons qu’ils ne bloqueront rien, trop satisfaits de ce partage des rôles et d’avoir pu nommer l’Espagnol Rodrigo Rato à la direction du FMI en 2004 ! Pourtant, comment peut-on comprendre que la présidence de la Banque mondiale ne soit jamais revenue à un citoyen du Tiers Monde, en première ligne face aux défis du développement humain.
On peut se demander à juste titre si ces institutions sont réformables. Dès lors, la question de leur légitimité est posée. Pour le CADTM, d’autres institutions financières internationales sont possibles... et grandement nécessaires !
Le CADTM « s’indigne » de la proposition US de nommer Wolfowitz à la tête BM PARIS, 16 mars 2005 (AFP) - Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) « s’indigne » mercredi, dans un communiqué, de la proposition des Etats-Unis de nommer Paul Wolfowitz à la présidence de la Banque mondiale, une procédure « particulièrement antidémocratique » selon lui. « George W. Bush vient d’annoncer sa décision de proposer Paul Wolfowitz, numéro deux du Pentagone et partisan acharné de l’invasion illégale de l’Irak en 2003 » comme candidat au poste de président de la Banque mondiale, affirme le Comité. "Le CADTM s’indigne du fait que cette procédure particulièrement antidémocratique est toujours en vigueur alors que la bonne gouvernance est au cœur des recommandations de ces institutions", note-t-il. Il "s’indigne ensuite du fait que la présidence revient toujours à de grands banquiers ou à d’anciens responsables du ministère de la Défense des Etats-Unis". Le CADTM appelle « les administrateurs européens à bloquer cette décision inadmissible », selon le communiqué. |