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Déclaration pour une rébellion démocratique en Europe
Madrid, le 21 février 2016
par Plan B Europe
28 mars 2016

Depuis le début de la crise économique mondiale, un nouveau mouvement a vu le jour à travers le monde.

Ce mouvement vise l’avènement d’une véritable démocratie portée par une participation authentique, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour le droit des peuples à voir leur mandat respecté et traduit dans la législation, en vue de mettre fin à un système qui favorise une minorité privilégiée, au détriment de la majorité. Un mouvement qui entend placer les droits humains, les droits civils, sociaux, économiques, culturels et dém

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Depuis 2011, les rues, les places et les lieux de travail d’Europe sont devenus les berceaux de luttes démocratiques pour ces droits, des luttes qui ont bousculé et contribué à façonner la scène sociale et politique.

Les mouvements européens se sont heurtés à l’ensemble des institutions et des politiques qui constituent aujourd’hui l’Union européenne. La nature profondément antidémocratique de ces institutions est la conséquence de leur objectif, de leur origine à nos jours : servir les intérêts du secteur entrepreneurial et financier, et les élites qui composent l’oligarchie aujourd’hui.

Elles fonctionnent dans le secret et l’opacité, à l’abri des regards des citoyens.

Elles sont au service des multinationales et des sociétés financières qui y déploient des armées de lobbyistes. Elles négocient de nouveaux traités au nom des peuples d’Europe mais contre leurs intérêts.

Nous exigeons la transparence sur la manière dont se prennent les décisions qui affectent nos vies.

Nous mettons en cause cette affirmation totalement irréaliste et irrationnelle : que l’Europe serait en mesure de rembourser ses dettes publiques et privées.

Nous affirmons le droit souverain des peuples à procéder à un audit de leur dette et à refuser de payer des dettes illégitimes et illégales.

L’élite européenne, les institutions de Bruxelles et de Francfort prêchent l’austérité pour la masse, tout en dépensant des milliards pour quelques individus. Il n’y a pas que « l’austérité » en Europe : il y a une guerre des classes, le pillage des droits et des biens communs des citoyens par les élites dirigeantes, déterminées à se redistribuer à elles-mêmes le revenu et la richesse de la société et des États. Leur modèle est celui du chômage de masse et de la précarité, qui engendre la pauvreté et accroît les inégalités, qui monte les travailleurs les uns contre les autres, qui perpétue la violence contre les femmes, qui ravage l’environnement et qui anéantit le tissu social. Un modèle opposé au bien-être de l’ensemble de la société et à la justice sociale.

Nous refusons tout sacrifice supplémentaire pour une monnaie hors de tout contrôle démocratique. Il est de notre devoir d’élaborer un plan qui nous permettra, lorsque nous serons au pouvoir, de défendre notre peuple contre l’utilisation de l’euro ou de liquidités contre lui. Nous ne tolérerons pas de répétition du coup d’État perpétré l’été dernier contre un peuple souverain et un mandat démocratique clair.

Nous exigeons le contrôle démocratique du système bancaire et la transparence de ses opérations.

Nous résisterons aux pratiques illégales et autoritaires de la BCE, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international. Il ne revient pas au soi-disant Eurogroupe de décider de nos destins, ni des règles qui régiront la vie des générations futures.

Une Europe prétendument sans frontières, bâtit des murs et électrifie des clôtures partout. De la Martisa à Lampedusa en passant par Lesbos, de Preševo à Calais, nous exigeons de laisser entrer les réfugiés ! Lorsque les gens fuient pour échapper à la mort, l’Europe n’a d’autre obligation que de leur ouvrir ses bras, en combattant fermement la xénophobie et le racisme. La question des réfugiés est une question humanitaire et nous refusons sa militarisation : nous crions NON à l’engagement de l’OTAN.

L’Europe doit réduire de façon drastique ses dépenses de défense et d’armement qui se sont révélées propices à la corruption et à l’endettement illégal, et doit accroître ses dépenses publiques en matière de santé, d’éducation, de sécurité sociale, de justice et de culture.

La dégradation des conditions de vie des peuples est également liée à la dévastation de la nature et à la guerre des ressources partout dans le monde. Nous devons nous attaquer à la crise écologique et énergétique si nous voulons accéder à la justice sociale pour tous.

Vu l’état actuel de l’Europe, nous appelons à la désobéissance civile contre les règles, les politiques et les traités toxiques des institutions européennes ainsi qu’à leurs diktats autoritaires et à leur réinterprétation arbitraire par les élites dirigeantes. Nous avons besoin de nouveaux processus constitutionnels et d’autodétermination par des référendums contraignants. Nous affirmons également le devoir des membres de gouvernement de désobéir aux diktats antidémocratiques, il s’agit de leur obligation démocratique minimale.

La Conférence de Madrid a été un pas vers le rassemblement de différents mouvements et de diverses propositions pour lutter pour la démocratie en Europe. Nous vous invitons à lire, à diffuser largement et à débattre des conclusions auxquelles nous sommes parvenus sur les différents sujets et à aller plus loin encore, en vue d’autres conférences à travers l’Europe.

Les peuples européens savent se rebeller contre la tyrannie. C’est ce que nous avons fait à de multiples reprises au fil de l’histoire pour conquérir la démocratie, établir l’égalité entre les citoyens, défendre nos vies, nos droits et notre dignité.


La Conférence de Madrid propose d’organiser une journée d’action européenne le 28 mai 2016.


Traduction effectuée par Hélène Tagand, relue par Rémi Vilain.


Plan B Europe