Le Manifeste d’Oviedo, signé par plus de 700 élus pour former un Front contre la dette illégitime, entre dans une nouvelle dimension. Ces dernières heures, des personnalités internationales telles que Susan George, Yanis Varoufakis, Zoe Konstantopoulou ou Tariq Ali, entre autres, ont rejoint le Manifeste d’Oviedo.
La philosophe et chercheuse Susan George, présidente du Transnational Institute (TNI Amsterdam) et présidente d’honneur d’ATTAC France, a salué l’initiative, appuyée par Eric Toussaint, porte-parole du Réseau international du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM). Egalement membre du Conseil scientifique d’ATTAC France, il a aussi conseillé l’Equateur sur la dette illégitime et a coordonné les travaux de la Commission vérité sur la dette publique grecque, créée par la présidente du Parlement, Zoe Konstantopoulou, elle aussi signataire du Manifeste d’Oviedo. D’autres personnalités grecques ont également ajouté leur signature : l’ex ministre des finances et co-fondateur de DIEM25, Yanis Varoufakis ; le réalisateur des ‘Debtocratie’ et ‘Catastroika’, Aris Chatzistefanou ; les membres de la Commission de la vérité sur la dette publique grecque, le juriste Ilias Bantekas, l’eurodéputée Sophia Sakorafa et le journaliste Leonidas Vatikiotis, ainsi que le professeur du King’s College, Stathis Kouvelakis.
Catherine Samary, économiste y membre du Conseil scientifique d’Attac France ; Tariq Alí, écrivain (Royaume Uni) ; James Petras, sociologue des Etats-Unis ; Feliz Kerestecioglu, HDP, députée au Parlement turc ; Alberto Acosta, ex président de l’Assemblée nationale constituante d’Equateur ; Piedad Mancero, membre de la Commission d’audit intégral de la dette publique en Equateur (CAIC) ; Francisco Louça, économiste de l’ Université de Lisbonne, Bloc de gauche (Portugal) ; Srećko Horvat, co-fondateur de DiEM25 (Croatie) ; Stefano Fassina, ex-vice-ministre de l’économie et des finances du gouvernement italien, député de Gauche italienne ; Per A. Eklund, Diem 25 (Suède) ; Diego Borja, ex-ministre de la politique économique de l’Equateur ; Mick Barry, député du Socialist Party (Irlande) ; Denik Beny, Liste Unitaire (Danemark) ; Soren Sondergaard, député de l’Alliance Vert-Rouge (Danemark) ; Joana Mortagua, députée du Bloc de Gauche au Portugal ; Olivier Bonfond, économiste à la FGTB wallonne ; de France, Patrick Saurin de Sud BPCE et du CADTM, Michel Husson et Thomas Coutrot d’ATTAC, Alexis Cukier et Myriam Martin d’Ensemble ! et Christine Poupin du NPA ainsi que Peter Wahl, membre du Comité exécutif de WEED (Allemagne) ont également signé.
Ces signatures internationales viennent s’ajouter à celles de plus de 700 élu-es, conseillères et conseillers municipaux, député-es et eurodéputé-es de l‘Etat espagnol qui se déclarent convaincus de la nécessité d’un véritable changement par rapport aux politiques d’austérité, rejettent la dette illégitime et les restrictions budgétaires qui ne permettent pas de garantir les droits et des services de qualité et d’améliorer les conditions de vie des populations.
Parmi les signataires, on trouve plus d’une cinquantaine de maires et mairesses, des centaines de conseillères et conseillers municipaux et des dizaines de député-es provinciaux, nationaux et européens de différents partis politiques. Les conseillères et conseillers municipaux de Zaragoza, Pedro Santisteve ; Badalona, Dolors Sabater ; Pampelune, Joseba Asirón ; ou Cadix, José María González ‘Kichi’ ; la vice-maire d’Oviedo, Ana Taboada ; le chargé de l’économie et des finances de Madrid, Carlos Sánchez Mato ; les parlementaires Teresa Rodríguez (Andalousie) et Pablo Echenique (Aragon) ; la présidente du Parlement des Baléares, Xelo Huertas ; les député-es Alberto Garzón, Sonia Farré et Rafael Mayoral, et les eurodéputé-es Miguel Urbán, Marina Albiol, Lidia Senra, Lola Sánchez et Tania González, parmi tant d’autres.
Le Manifeste d’ Oviedo, présenté le 19 octobre dernier à la Chambre des députés, exige un changement radical de la politique d’asphyxie financière, la dérogation de l’article 135 de la Constitution, de la Loi de stabilité et de la Loi Montoro, le remboursement par les Banques des taux d’intérêts abusifs qui ont été perçus ( dans le cadre du Plan de paiement aux fournisseurs ou du Fonds public d’aide aux régions (FLA), par exemple) y l’arrêt immédiat des coupes budgétaires et mesures d’austérité, afin d’en stopper les effets, d’identifier les responsables et d’indemniser les victimes. Les signataires s’engagent à appuyer la création d’un Front contre la dette illégitime et de lancer des audits de la dette avec participation citoyenne dans les Administrations publiques (voir le Manifeste : http://www.cadtm.org/Manifeste-d-Oviedo ).
Ces dernières semaines, des dizaines de municipalités de tout le territoire espagnol ont pris l’initiative d’adopter des motions, inspirées de la philosophie du Manifeste d’Oviedo, dans leur différents conseils pour exiger, entre autres choses, l’abrogation de la loi Montoro, déclarée partiellement inconstitutionnelle. A la mi-octobre a également eu lieu, l’audit fest à Barcelone (voir http://www.cadtm.org/AuditFest-une-rencontre-entre )
Du 24 au 27 Novembre 2016 a lieu à Oviedo la 1re Rencontre des Municipalités contre la dette illégitime et l’austérité. Le programme comprend une conférence-débat animée par Eric Toussaint « Faut-il auditer la dette illégitime et refuser de payer les créanciers ? » qui s’est tenue le 24 à la Faculté d’économie et d’entreprise de l’Université d’Oviedo ; l’atelier sur l’audit citoyen animé par Yago Alvarez, auteur de "Déchiffre ta dette », avec projection du documentaire « Debtocratie » le vendredi 25 ; une journée de travail et une conférence publique avec la participation d’Ana Taboada, maire adjoint de la ville d’Oviedo, Carlos Sanchez Mato, chargé de l’économie et des finances de la mairie de Madrid, et Eric Toussaint, le samedi 26.
L’un des objectifs de la rencontre est de constituer un front des municipalités, communautés autonomes et nationalités de l’État espagnol pour remettre en cause la dette illégitime et travailler à son annulation. Conscient que la participation et le soutien de tous est indispensable, le processus est ouvert aux mouvements sociaux, aux militants et à tous les citoyens. Parmi les militant-es signataires figurent des membres d’organisations comme Attac ou le Comité pour l’annulation de la dette illégitime (CADTM) ; syndicats comme ELA (principal syndicat au pays basque), des réseaux tels que telles que Non au TTIP, ou la plate-forme pour l’audit citoyen de la dette (PACD).
https://www.facebook.com/manifiesto...
@manifiestOviedo
Adhésions internationales :
Traduit de l’espagnol par Lucile Daumas
est journaliste, membre du CADTM en Espagne. Elle est l’auteure, avec Jérôme Duval, du livre Construcción europea al servicio de los mercados financieros, Icaria editorial 2016. Elle développe le journal en ligne FemeninoRural.com.