Le Cachemire pakistanais vient de connaître le pire tremblement de terre depuis plus d’un siècle. A l’heure actuelle, le nombre estimé de victimes dépasse 30 000. Le CADTM France tient d’abord à exprimer son entière solidarité envers les populations touchées.
Très vite, le président pakistanais Pervez Musharraf a déclaré : « Nous appelons à l’aide internationale, nous avons assez de moyens humains mais nous avons besoin d’aide financière ». Dans la foulée, plusieurs pays ont annoncé des dons, alors que la Banque mondiale a offert 20 millions de dollars et la Banque asiatique de développement 10 millions de dollars.
Ces chiffres ne doivent pas cacher que dans le même temps, pays riches et institutions multilatérales continuent cyniquement de recevoir, de la part des pouvoirs publics pakistanais, des sommes bien plus importantes en remboursement d’une dette devenue illégitime. En effet, en 2003, le Pakistan a envoyé vers ses riches créanciers environ 2,5 milliards de dollars, dont plus de 500 millions de dollars pour la Banque mondiale et 600 millions de dollars pour le FMI.
De plus, les politiques d’ajustement structurel imposées par ces institutions pilotées par les dirigeants des pays riches, avec la complicité du général Musharraf, privent l’Etat des moyens de faire face à cette terrible catastrophe, laminant les services de santé, de prévention et d’urgence notamment.
Moins d’un an après le tsunami qui a frappé au large de l’Indonésie, les mêmes causes produisent les mêmes effets. La dette est aujourd’hui pour le Pakistan le principal obstacle à la satisfaction des besoins humains fondamentaux. Or elle a déjà été plusieurs fois remboursée : le Pakistan a remboursé plus de 5 fois ce qu’il devait en 1980 mais il est 3,5 fois plus endetté.
Par conséquent, le CADTM France exige l’annulation totale et immédiate de la dette extérieure publique du Pakistan et l’abandon des politiques d’ajustement structurel qui favorisent les investisseurs internationaux et les grandes entreprises au détriment des populations en détresse. Nous devons refuser que ce séisme vienne multiplier les tragiques effets de la dette et de la pauvreté.