Le texte de compromis adopté à Hong-Kong par les pays membres de l’OMC est
un mauvais texte destiné à sauver la face des principaux négociateurs de ce
sommet. Les pays qui rechignaient à signer ont été soumis à d’intenses
pressions, comme d’habitude à l’intérieur de l’enceinte opaque de l’OMC.
Après les échecs retentissants de Seattle (1999) et Cancun (2003), ce
symbole de la libéralisation forcenée n’avait plus droit à l’échec. Un
nouveau pas a été franchi dans le sens de l’ouverture des marchés et de la
libéralisation des échanges commerciaux internationaux.
Le CADTM tient à rappeler que derrière ces mots, se cache un système visant
à soumettre l’économie mondiale aux intérêts des marchés financiers et des
sociétés multinationales. Depuis le début des années 1980, la
libéralisation financière et commerciale est à l’œuvre sous l’égide du
Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. La naissance
de l’OMC en 1994 a complété ce dispositif infernal.
L’action concertée du trio OMC / FMI / Banque mondiale forme un tout
parfaitement cohérent au service du modèle économique dominant. Le levier
de la dette permet d’exercer un odieux chantage pour amener les pays du Sud
à accepter une ouverture de leurs marchés et une soumission aux brevets,
notamment aux brevets pharmaceutiques qui rendent inaccessibles au Sud la
trithérapie contre le sida.
Mais un allégement de dette obtenu en contrepartie d’une plus grande
libéralisation commerciale ne peut représenter une solution équitable
puisque les conséquences sociales en terme d’emploi et de pouvoir d’achat
sont désastreuses. Voilà pourquoi le FMI a annoncé, à l’occasion du sommet
de Hong-Kong, la création d’une nouvelle ligne de crédit destinée aux pays
les plus pauvres qui vont subir la libéralisation commerciale programmée,
augmentant ainsi leur dette.
Au Nord comme au Sud, les mêmes causes produisent les mêmes effets :
réduction des budgets sociaux, privatisations massives, captation des
richesses nationales par des intérêts privés, détérioration des conditions
de vie de l’immense majorité des individus.
Même si tout n’est pas encore fixé, les négociations vont continuer dans
les prochains mois dans le sens d’un renforcement de cette logique refusée
par des milliards d’hommes et de femmes.
Le CADTM réaffirme son opposition absolue aux orientations de l’OMC, du FMI
et de la Banque mondiale, qui conduisent à dépouiller les peuples de leurs
droits fondamentaux.
OMC : CADTM (annulation de la dette) dénonce un « mauvais texte de compromis » PARIS, 18 déc 2005 (AFP) - Le Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) a dénoncé dimanche l’accord trouvé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), affirmant qu’il s’agit d’un « mauvais texte destiné à sauver la face des principaux négociateurs de ce sommet », selon un communiqué. « Les pays qui rechignaient à signer ont été soumis à d’intenses pressions, comme d’habitude à l’intérieur de l’enceinte opaque de l’OMC », poursuit l’organisation non gouvernementale, qui dénonce "l’action concertée du trio OMC, FMI (Fonds monétaire international, ndlr), Banque mondiale (...) au service du modèle économique dominant". Le CADTM ajoute qu’un « allégement de la dette obtenu en contrepartie d’une plus grande libéralisation commerciale ne peut représenter une solution équitable puisque les conséquences sociales (...) sont désastreuses ». Les 149 membres de l’OMC ont trouvé à l’arraché dimanche un accord pour rendre un peu plus équitable le commerce mondial et éviter un répétition de leur échec de 2003, mais les pays du Sud, censés être les premiers à en bénéficier, sont loin d’avoir obtenu ce qu’ils voulaient. |