Ici nous publions la contribution d’Adéquations, Commission genre d’ATTAC et Réseau féministe Ruptures pour une « transition écologique, sociale et féministe » rédigée dans le cadre du collectif d’associations féministes à l’occasion de la tenue du G7 en France.
Ce document a été signé par le CADTM Europe ainsi que par d’autres collectifs. Il vient en continuité avec les objectifs de développement durable, la justice climatique et il met en débat des recommandations en vu de la réunion du G7 à Biarritz.
Le texte reste en permanence ouvert à signature de toute organisation de la société civile (à envoyer à contact chez adequations.org).
Mouvements sociaux en France, appel mondial des jeunes sur le climat, « grand débat » officiel et débats alternatifs menés par des organisations de la société civile… de nombreuses propositions sont publiées en ce moment pour prendre en compte à la fois des inégalités sociales et de l’urgence écologique [1]. Même les réunions entre gouvernements de pays riches affichent la lutte contre les inégalités et l’environnement comme des priorités. Ainsi la lutte contre les inégalités sociales et environnementales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la préservation du climat et la transition écologique constitue des priorités indiquées par la présidence française du G7, qui se tiendra du 24 au 26 août à Biarritz [2].
Pour alimenter le débat public, les organisations signataires de ce texte souhaitent transmettre leurs propositions [3]. Elles résultent de leur expérience et de leur réflexion sur une réelle intégration de la perspective féministe dans les enjeux sociaux, environnementaux et économiques. Comme l’objectif de transition écologique, celui de l’égalité femmes-hommes nécessite de revoir l’ensemble des politiques publiques et exige notamment : la préservation de services publics de qualité et accessibles à toutes et tous pour l’éducation, la santé [4], la parentalité, l’accueil de la petite enfance, le soin aux personnes dépendantes, les transports collectifs ; un accès à un travail décent [5] et à la protection sociale ; une fiscalité équitable et une juste répartition des richesses.
Or, actuellement, les injustices environnementales et les injustices sociales se combinent, affectant de façon disproportionnée les groupes sociaux les plus précarisés par les mises en concurrence, la concentration des richesses, le commerce inéquitable. Parmi eux, un grand nombre de femmes subissent de multiples discriminations (violences et harcèlement, racisme, lesbophobie, obstacles dans l’accès à l’emploi, inégalités de salaires et de retraites, mises en danger liées à la situation de migration, âge, handicap, inégalités en milieu rural, précarité énergétique).
Nous proposons donc quelques recommandations, non exhaustives, pour aider à la résolution de ces injustices et garantir l’ensemble des droits humains, en précisant qu’elles s’adressent à la fois aux
politiques publiques nationales de la France et de l’Union européenne (et gagneraient à être mises en œuvre par d’autres pays), mais aussi à leurs orientations pour le développement [6] et les relations commerciales, dans la mesure où celles-ci ont des impacts sur les pays défavorisés.
[1] Présentation de débats et propositions citoyennes en France : http://www.adequations.org/spip.php?article2533
[2] Un G7 contre les inégalités, https://www.elysee.fr/g7 ; Informations sur le G7, le Women7 et les positions d’organisations de la société civile : http://www.adequations.org/spip.php?rubrique423. Site W7 : https://www.feministscount.org/
[3] Texte à l’initiative du collectif d’associations féministes sur les enjeux internationaux, animé notamment par Adéquations, Commission genre d’Attac France, Réseau féministe Ruptures
[4] Avec la mise en œuvre de stratégies pour la santé environnementale intégrant l’interdiction des substances toxiques comme par exemple les perturbateurs endocriniens.
[5] La réflexion sur le travail doit intégrer le soutien et la revalorisation du secteur de l’économie sociale et solidaire, et la prise en compte du genre dans ce secteur, où les femmes sont très majoritaires (68% des salarié-es de l’ESS en France) mais leur situation précaire (État des lieux de l’égalité femmes-hommes dans l’ESS, CN-CRESS 2019)
[6] Notamment la mise en œuvre de la Convention pour l’Elimination de toutes les discriminations à l’encontre des femmes dans tous les pays (CEDEF – CEDAW)