Dans quelques jours sort le nouveau numéro des Autres Voix de la Planète, le trimestriel du CADTM. Cette édition sera dédiée à faire le point sur les dettes des pays du Sud.
La dette extérieure publique des pays du Sud [1] inquiète. Parmi les préoccupations, sa hausse spectaculaire en l’espace de deux décennies tout autant que les parallèles à dresser avec la situation pré-crise de la dette des pays du Tiers Monde des années 1980. Au-delà des similitudes, le large recours aux émissions d’obligations pose, lui, un nouveau défi. Avec près d’une dizaine de pays en situation de surendettement et dix-sept en suspension de paiement, la crise de la dette a déjà débuté [2].
En mai 2019, selon le FMI, parmi les pays à faible revenu, 7 sont en situation de surendettement et 24 en position de l’être, soit 37 % d’entre eux. Preuve de l’incapacité (et de l’absence de volonté) des institutions financières internationales (IFI) à répondre efficacement et durablement au surendettement, la moitié de ces 31 pays ont appliqué à la lettre les politiques d’ajustement de l’initiative PPTE lancée par le G7 en 1996. Et selon une ONG allemande, 122 pays seraient en réalité en situation d’endettement critique.
Depuis 2010, la part des remboursements de la dette extérieure publique des pays du Sud par rapport à leurs recettes totales, a augmenté de 85 % et culmine à un niveau moyen de 12,2 % des recettes publiques des États, soit le plus haut niveau atteint depuis 2004. Les pays les plus affectés par cette hausse du service de la dette avaient en majorité contracté des prêts et/ou des obligations auprès du FMI.
Entre 2000 et 2017, la dette extérieure publique des pays du Sud a doublé, passant de 1300 à 2630 milliards de $US. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette hausse. Profitant des hauts niveaux des cours des matières premières jusque 2013, les pays du Sud ont tiré d’importants revenus de leurs produits d’exportations et les taux de croissance économique y ont été élevés pour une majorité d’entre eux.
En parallèle, la crise financière de 2007-2008 n’a pas été sans impacter l’économie des pays occidentaux. A la recherche de financement plus rémunérateurs, banques et investisseurs privés ont alors investi leurs importantes liquidités dans la dette souveraine des pays du Sud. Alimenté par le faible niveau des taux d’intérêts directeurs aux États-Unis et en Europe, ce cycle s’achève actuellement et prend en étau les pays du Sud dans « le piège de la dette ».
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LES AUTRES VOIX DE LA PLANÈTE
[1] Par « pays du Sud » nous entendons l’ensemble des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire déterminé par la Banque mondiale. Disponible à : https://donnees.banquemondiale.org/niveau-de-revenu/revenu-faible-et-intermediaire?view=chart
[2] UNCTAD, “Debt vulnerabilities a new debt trap”, octobre 2018. Disponible à : https://unctad.org/en/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=2259