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Charte politique du réseau CADTM International
par CADTM International
26 novembre 2021

(Version débattue et approuvée à l’assemblée mondiale du réseau CADTM le 15 novembre 2021 tenue à Dakar et éditée par le secrétariat international partagé du réseau CADTM)

Préambule

En 1989, « l’appel de la Bastille » est lancé à Paris : il invite toutes les forces populaires du monde à s’unir pour l’annulation immédiate et inconditionnelle de la dette des pays dits « en développement ». Cette dette, écrasante, ainsi que les réformes macro-économiques néolibérales imposées au Sud à partir de la crise de la dette de 1982, ont provoqué l’explosion des inégalités, une pauvreté de masse, des injustices criantes et la destruction de l’environnement. C’est en réponse à cet appel, et pour lutter contre la dégradation générale des conditions de vie de la majorité des peuples, que le CADTM a été créé en 1990.

Le CADTM International est un réseau constitué d’une trentaine d’organisations actives dans plus de 30 pays répartis sur 4 continents (Afrique, Asie, Amérique latine et Caraïbe, Europe). Son travail principal, axé sur la problématique de la dette, consiste en la réalisation d’actions et l’élaboration d’alternatives populaires radicales visant l’émergence d’un monde basé sur la souveraineté, la solidarité et la coopération entre les peuples, le respect de la nature, l’égalité, la justice sociale et la paix.

Charte politique

1. La dette constitue un mécanisme de transfert de richesses et un outil de domination politique

Tant au Nord qu’au Sud de la planète, la dette constitue un des mécanismes de transfert des richesses créées par les travailleurs/euses et les petit-es producteurs/trices en faveur des capitalistes. L’endettement public est utilisé par les prêteurs comme un instrument de domination politique et économique qui instaure une nouvelle forme de colonisation, les classes dominantes locales prélevant leur commission au passage. Les dettes privées abusives réclamées aux classes populaires constituent un outil de dépossession et d’oppression.

2. Abolition immédiate et inconditionnelle de la dette publique des pays du Sud

L’objectif premier du CADTM est l’abolition immédiate et inconditionnelle de la dette publique des pays du Sud et l’abandon des politiques d’ajustement structurel. Malgré leurs innombrables richesses naturelles et humaines, les peuples du Sud sont saignés à blanc. Dans la plupart des pays du Sud, le remboursement de la dette publique représente chaque année une somme supérieure aux dépenses d’éducation, de santé, de développement rural et de création d’emploi. Les initiatives d’allégement de dette de ces dernières années n’ont été que des marchés de dupes d’autant qu’elles ont été assorties de conditionnalités néfastes pour les pays qui en ont « bénéficié ».

3. Abolition de toutes les dettes publiques odieuses, illégales et illégitimes des pays du Nord

Le CADTM se prononce également pour l’abolition de toutes les dettes publiques odieuses, illégales, illégitimes ou/et insoutenables des pays du Nord. Dans les économies des pays les plus industrialisés, l’endettement public s’est fortement accru depuis 2008, d’abord en conséquence des multiples sauvetages de grandes banques privées, ensuite via les interventions publiques massives liées à la gestion de la pandémie depuis 2020-2021. De plus, dans le cadre des politiques néolibérales, d’énormes cadeaux fiscaux ont été octroyés à une infime minorité composée des plus riches et aux grandes entreprises, ce qui a contraint les États à recourir plus fortement à l’endettement public pour combler le manque créé par la réduction des impôts payés par les riches. L’offensive néolibérale qui a amené les États à renoncer à se financer auprès de leur banque centrale a obligé les pouvoirs publics à s’en remettre au financement octroyé par les banques privées et les marchés financiers, ce qui a augmenté le coût du financement de la dette publique. La dette publique sert de prétexte à la poursuite des politiques de type néolibéral qui détériorent les services publics, réduisent les dépenses sociales et l’investissement public. Cela conduit à la fois à une dégradation des conditions de vie de l’écrasante majorité de la population et à une forte augmentation des inégalités.

Depuis le début des années 1970 dans le Sud et 1980 dans le Nord, les classes dominantes érodent les acquis sociaux et les salaires directs et indirects des travailleurs. Par une agressive et continuelle stratégie d’escarmouches, elles extraient de la population une partie toujours plus grande de la valeur produite. Ces attaques contre les acquis sociaux progressistes et civilisateurs gagnés de haute lutte par les travailleurs/euses jusque dans les années 1970, sont injustes, immorales et répréhensibles. Nous n’accepterons jamais que ces reculs imposés par le Capital dans son offensive contre le Travail ne soient pas combattus et annulés. Le CADTM soutiendra ou prendra part à tout mouvement social, organisation et/ou syndicat qui agira pour stopper le démantèlement des acquis sociaux dont sont responsables les classes dominantes, pour reconquérir ce qui a été perdu et étendre la jouissance des droits humains et sociaux fondamentaux dans tous les domaines.

La crise multidimensionnelle du système capitaliste se manifeste sous des formes de plus en plus dramatiques : la crise sanitaire, la crise écologique, la crise économique, la montée du racisme. Ces crises affectent en priorité les classes populaires. Les effets négatifs sont aggravés par l’application prolongée de politiques néolibérales menées notamment sous le prétexte du remboursement de la dette. Les libertés individuelles et collectives fondamentales sont de plus en plus bafouées. Sont particulièrement visées la liberté de circulation, la liberté de manifestation, d’organisation et de revendication, la liberté d’opinion et d’expression.

4. Le CADTM International agit pour la réalisation des actions suivantes

Pour atteindre l’abolition de toutes les dettes publiques illégitimes, au Nord et au Sud, le CADTM International agit pour la réalisation des actions suivantes :

  • a. Développement de processus d’éducation populaire, de conscientisation et d’auto-organisation des peuples endettés ;
  • b. Mise en place d’audits de la dette, avec participation citoyenne, ayant pour objectif de répudier toutes les dettes odieuses et illégitimes ;
  • c. Décisions unilatérales et souveraines des gouvernements qui stoppent le remboursement de la dette, la restructurent ou la répudient en faveur de la justice sociale ;
  • d. Rupture des accords avec le FMI et la Banque mondiale ;
  • e. Mise en place d’un front uni de pays pour le non-paiement de la dette ;
  • f. Reconnaissance de la doctrine de la dette odieuse en droit international ;
  • g. Refus de toute forme de conditionnalités imposées par les prêteurs ;
  • h. Rétrocession aux citoyennes et citoyens des pays du Sud des avoirs détournés par les dirigeants corrompus du Sud, avec la complicité des institutions bancaires et des gouvernements du Nord ;
  • i. Versement sans conditionnalité par les puissances du Nord de réparations au titre de la dette historique, sociale et écologique- accumulée à l’égard des peuples du Sud ;
  • j. Actions en justice contre les institutions financières internationales ;
  • k. En cas de nationalisation de banques privées en faillite, récupération du coût de l’opération sur le patrimoine des grands actionnaires et des administrateurs ;
  • l. Remplacement de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC par des institutions démocratiques qui mettent la priorité sur la satisfaction des droits humains fondamentaux dans les domaines du financement du développement, du crédit et du commerce international ;
  • m. Abrogation de tous les accords économiques (dits de libre-échange, d’investissement, ou de partenariat), politiques, militaires, etc. qui hypothèquent la souveraineté des peuples et perpétuent les mécanismes de la dépendance.
  • n. La fin de la présence militaire impérialiste (française, étasunienne, etc.) en Afrique et ailleurs.

Par rapport aux crimes commis contre l’humanité, la mise en esclavage et le pillage colonial, nous exigeons des réparations et la restitution des biens culturels ou autres ainsi que des excuses pleines et formelles, par opposition aux “expressions de regrets” que certains pays ont pu formuler.

5. S’attaquer aux dettes privées illégitimes réclamées aux classes populaires

Il est également fondamental de s’attaquer aux dettes privées illégitimes réclamées aux classes populaires. L’endettement abusif ou usurier a existé bien avant le système capitaliste et s’est renforcé de manière sophistiquée avec le développement du capitalisme. C’est le cas dans la phase néolibérale actuelle qui contraint de plus en plus de ménages à s’endetter afin d’accéder à des services qui ne sont pas ou plus entièrement assurés par le secteur public alors que leur vocation sociale le commande, tels que l’éducation, la santé, le logement, l’énergie, etc.

L’endettement privé a été utilisé depuis des millénaires comme un mécanisme de dépossession des paysan·nes de leurs terres, de dépossession des artisan·es de leurs outils. La mise en esclavage pour dette a sévi dans le monde antique pendant des siècles. Le système des dettes privées illégitimes passe généralement par l’imposition de conditions d’emprunt et de remboursement qui rendent impossibles le désendettement. Cela aboutit à la dépossession (dépossession du logement, de la terre, des outils de travail) et/ou à l’obligation de consacrer de longues années, voire des dizaines d’années au paiement de la dette.

L’extension des contrats précaires et de la sous-traitance sont quelques-unes des mesures prises par les grandes entreprises pour développer à tout prix la compétitivité. Il existe une immense armée de travailleurs/euses précaires, exploité·es et sans droits, utilisé·es aussi longtemps que nécessaire, en dehors de toute relation de travail stable, sans contrat décent, sans salaire décent, sans congés payés, sans droit aux indemnités de maladie, sans droit de grève.

Pour tou·tes, le recours à la dette privée devient une nécessité, qui se développe aujourd’hui même dans les économies occidentales les plus riches. Les luttes contre ces dettes privées illégitimes ont traversé les siècles et continuent aujourd’hui, par exemple à travers :

  • a. les luttes de paysan·nes pour l’annulation des dettes abusives en Inde ;
  • b. les luttes des ouvriers et ouvrières des briqueteries au Pakistan contre les nouvelles formes d’esclavage pour dettes ;
  • c. les luttes des femmes contre les abus du microcrédit que ce soit au Maroc, au Sri Lanka, en Colombie ou au Bangladesh ;
  • d. les luttes des étudiant·es contre le fardeau des dettes étudiantes aux États-Unis, au Chili, au Canada, en Afrique du Sud ou au Royaume-Uni ;
  • e. les luttes des familles victimes des crédits hypothécaires abusifs et des expulsions de logement en Espagne, aux États-Unis, en Grèce, en Irlande, etc.

6. L’endettement public légitime devrait financer un vaste programme de transition écologiste-féministe-socialiste

L’emprunt public est légitime s’il est au service de projets eux-mêmes légitimes et si ceux et celles qui contribuent à l’emprunt le font également de manière légitime. La banque centrale dans chaque pays doit pouvoir octroyer des crédits à taux zéro aux pouvoirs publics. Par ailleurs, un gouvernement populaire n’hésitera pas à obliger les grandes entreprises (nationales ou étrangères) et les ménages les plus riches à contribuer à l’emprunt sans que ceux-ci en retirent avantage, c’est-à-dire à taux zéro et sans compensation pour l’inflation. Simultanément, une grande partie des ménages des classes populaires qui ont une épargne pourront être convaincus d’accepter de confier volontairement celle-ci aux pouvoirs publics afin de financer les projets légitimes mentionnés plus bas. Ce financement sur base volontaire par les couches populaires serait rémunéré à un taux réel positif. Ce mécanisme serait hautement légitime car il financerait des projets utiles pour la société et parce qu’il permettrait de réduire et de redistribuer la richesse des plus riches tout en augmentant les revenus des couches populaires et en sécurisant leur épargne.

La dette publique pourrait constituer un instrument de financement d’un vaste programme de transition écologiste-féministe-socialiste, au lieu de servir à imposer des politiques antisociales, extractivistes, productivistes, favorisant la compétition entre les peuples. Les pouvoirs publics peuvent recourir à l’emprunt pour :

  • a. Socialiser les activités de reproduction sociale en développant notamment les services publics gratuits (éducation, santé, culture…) ;
  • b. Financer la fermeture complète des centrales nucléaires et thermiques ;
  • c. Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables respectueuses de l’environnement ;
  • d. Garantir la souveraineté alimentaire et financer une reconversion de l’agriculture actuelle qui contribue de manière importante à la crise écologique. Il s’agit de donner aux activités agricoles une orientation compatible avec la lutte contre le changement climatique et avec la promotion de la biodiversité en favorisant notamment les circuits courts et en produisant sur un modèle agro-écologique ;
  • e. Réduire radicalement le transport routier et aérien au profit de transports collectifs par voies ferrées ;
  • f. Financer un vaste programme de développement d’un habitat de meilleure qualité et consommant beaucoup moins d’énergie ;
  • g. Mettre fin aux discriminations et à la criminalisation des personnes migrantes, et financer une politique d’accueil des migrant·es respectueuse du droit de circulation et d’établissement.

7. L’abolition des dettes publiques illégitimes ne constitue pas une fin en soi

Pour le CADTM, l’abolition des dettes publiques illégitimes ne constitue pas une fin en soi. Il s’agit d’une condition nécessaire, mais non suffisante, pour garantir la satisfaction des droits humains. Il faut donc nécessairement aller au-delà de l’annulation de la dette publique illégitime si l’humanité souhaite la réalisation de la justice sociale respectueuse de l’environnement. La dette fait partie d’un système qu’il s’agit de combattre dans son ensemble. Simultanément à l’annulation de dette, il est indispensable de mettre en pratique d’autres alternatives radicales parmi lesquelles :

  • a. Éliminer la faim, la pauvreté et les inégalités ;
  • b. Garantir l’autodétermination des femmes comme elles le revendiquent au travers de leurs luttes qui s’inscrivent dans une démarche d’émancipation du système patriarcal, capitaliste, impérialiste et extractiviste ;
  • c. Assurer en pratique la fin des inégalités de genre dans toutes les sphères de la vie, atteinte, entre autres, à travers la discrimination positive et l’éducation populaire ;
  • d. Garantir la promotion d’une égalité et d’une liberté réelles entre toutes et tous de manière à réaliser une réorganisation radicale des structures de pouvoir et de représentation ;
  • e. Mettre en place une nouvelle discipline financière en restaurant des contrôles stricts sur les mouvements de capitaux et des marchandises, en taxant le capital (taxes globales, impôts sur les grosses fortunes), en levant le secret bancaire, en interdisant les paradis fiscaux, la spéculation et l’usure ;
  • f. Mettre fin à l’aide publique au développement dans sa forme actuelle car elle est essentiellement un instrument de domination au bénéfice quasi exclusif des pays du Nord et la remplacer par une « Contribution de réparation et de solidarité » inconditionnelle et sous forme de dons, en excluant dans le calcul de celle-ci les annulations de dette et les montants ne servant pas les intérêts des populations du Sud. Cette contribution doit correspondre au moins à 1 % du revenu national brut des pays les plus industrialisés ;
  • g. Mettre en place une mobilisation de ressources non génératrices d’endettement ;
  • h. Mettre en place des alternatives qui libèrent l’humanité de toutes les formes d’oppression : oppression sociale, oppression patriarcale, oppression néocoloniale, oppression raciale, oppression de caste, oppression politique, oppression culturelle, sexuelle et religieuse ;
  • i. Mettre en place une politique écologique radicale qui vise à restabiliser le climat.
  • j. Assurer la souveraineté économique, politique et alimentaire des peuples ;
  • k. Interdire le brevetage du vivant et supprimer les brevets privés sur toutes les technologies, connaissances, traitements et vaccins ;
  • l. Démilitariser intégralement la planète ;
  • m. Bannir le nucléaire tant militaire que civil : contrairement à ce qu’affirme la propagande capitaliste, cette énergie, loin d’être une solution pour le climat, représente un grave danger pour la planète, les coûts environnementaux, sanitaires et politiques de son exploitation pour les populations locales sont exorbitants et les déchets radioactifs qu’elle génère -et que nous ne savons pas traiter- est une dette écologique scandaleuse imposée aux futures générations ; en outre, véritable outil de domination impérialiste, le nucléaire constitue également un des principaux obstacles à un monde de paix ;
  • n. Garantir le droit de circulation et d’établissement des personnes ;
  • o. Affirmer la supériorité des droits humains sur le droit commercial et imposer aux gouvernements, aux institutions financières internationales et aux entreprises le respect de différents instruments internationaux tels que la Déclaration universelle des droits humains (DUDH, 1948), la Convention sur les droits politiques de la femme (1952), le Pacte international sur les Droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC, 1966), le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP, 1966), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW, 1981), la Déclaration sur le droit au développement (DDD, 1986), la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (1989) et ses protocoles additionnels ; la Convention relative aux droits des travailleurs migrants et de leurs familles (1990), la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme (1998), la Déclaration sur les droits des peuples autochtones (2007), la Déclaration de l’ONU sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (2018), le Traité sur les entreprises et les droits humains (2019, en voie de finalisation). Mettre en pratique la circulaire du Secrétaire général de l’ONU sur les dispositions spéciales visant à prévenir l’exploitation et la violence sexuelles (circulaire de 2003, ST/SGB/2003/13).
  • p. Assurer la souveraineté des peuples sur leur vie et leur avenir, ce qui implique notamment de mettre dans le domaine public les ressources naturelles, les résultats de la Recherche et Développement, les autres biens communs de l’humanité et les secteurs stratégiques de l’économie comme la production et la distribution d’énergie (afin de combattre la crise écologique), les banques et les assurances (afin de créer un service public du crédit, de l’épargne, de l’investissement et des assurances) et d’autres secteurs d’une importance vitale pour la société.

8. Il est impératif de sortir du système capitaliste

Le CADTM affirme clairement que pour avancer vers un monde socialement juste et écologiquement soutenable, il est impératif de sortir du système capitaliste et de construire une société où la satisfaction des besoins sociaux et environnementaux sont au cœur des choix politiques.

Il faut combattre le système capitaliste qui, au cours des deux siècles qui se sont écoulés depuis le début de la révolution industrielle, écrase les peuples et provoque à l’échelle mondiale une crise écologique catastrophique.

  • a. C’est un système qui ne considère la Nature que comme une matière à exploiter, à marchandiser et à privatiser pour en tirer un profit maximum ;
  • b. Un système capitaliste qui cantonne un grand nombre de pays et de peuples qui les habitent à produire pour l’exportation des matières premières et ce au prix le plus bas possible ;
  • c. Un système qui pousse les pays et les peuples à cultiver des produits agricoles qu’ils ne consomment pas et à consommer des marchandises qu’ils ne produisent pas ;
  • d. Un système qui développe des centrales nucléaires pour la fermeture desquelles nous luttons ;
  • e. Un système qui fait prospérer les industries d’armement ;
  • f. Un système capitaliste qui maintient et renforce l’exploitation et l’oppression des femmes et des LGBTQI+ ;
  • g. Un système capitaliste qui va également de pair avec le système-dette.

9. Les peuples ne doivent pas être libérés, ils doivent se libérer eux-mêmes

Pour parvenir à ces changements et réaliser l’émancipation sociale, le CADTM International considère que ce sont les peuples eux-mêmes qui devront relever le défi du changement. Ils ne doivent pas être libérés, ils doivent se libérer eux-mêmes. Par ailleurs, l’expérience a montré qu’il ne faut pas attendre des minorités privilégiées qu’elles prennent en charge le bien-être des populations. Le renforcement des mouvements qui agissent pour l’émancipation sociale est une priorité pour le CADTM. Le CADTM collabore avec toutes les structures et mouvements luttant contre les violences, le harcèlement, et toutes discriminations faites aux femmes, aux personnes LGBTQI+ et toutes les minorités opprimées. Il participe, dans une perspective internationaliste, à la construction d’un large mouvement populaire, conscient, critique et mobilisé. Convaincu de la nécessité de faire converger les luttes émancipatrices, le CADTM International soutient toutes les organisations et coalitions, toutes les mobilisations qui agissent pour l’égalité, la justice sociale, la fin du patriarcat et du capitalisme, la préservation de la nature et la paix.


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