Alors que la Tunisie a besoin de mobiliser toutes ses ressources financières afin de combattre l’extrême pauvreté, d’indemniser les chômeurs ou d’améliorer la situation matérielle des salariés, le gouvernement tunisien et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie s’apprêtent à rembourser (courant avril 2011) la somme de 410 millions d’euros au titre de la dette publique extérieure.
L’aide d’urgence de la Banque Européenne d’Investissement et la Banque Africaine de Développement ne sont que de nouveaux prêts, qui vont principalement alourdir le poids de la dette. Et cette dernière constitue un obstacle important au développement du peuple tunisien puisque son remboursement (capital plus intérêts) accapare en moyenne, chaque année, l’équivalent de 6 budgets de la santé.
Le 22 février, les militants tunisiens de Raid Attac / Cadtm Tunisie ont lancé un appel :
Parce que la révolution tunisienne aspire à la démocratie, à la justice sociale et à la solidarité internationale, nous, citoyens français, appuyons ici leurs revendications. Les peuples en révolution doivent désormais développer librement leur pays.
Au regard du droit international, l’état de nécessité permet aux États se trouvant dans des difficultés financières de suspendre unilatéralement le paiement de leur dette pour donner la priorité aux besoins de la population. Cette suspension s’impose parce qu’une part importante de la dette publique extérieure de la Tunisie est une dette privée du dictateur Ben Ali qui n’a en rien bénéficié au peuple tunisien.
La République française a financé la dictature en Tunisie. Elle doit immédiatement cesser d’exiger le remboursement de la dette publique extérieure. Pendant la durée de suspension de paiement (avec gel des intérêts), un audit sur l’intégralité de la dette publique externe de la Tunisie, doit être mené pour déterminer la part illégitime, celle qui n’a pas profité au peuple. Celle-ci doit être annulée de manière inconditionnelle.
C’est pourquoi nous appelons à manifester le dimanche 20 mars 2011, journée de soutien à la révolution arabe adoptée par l’Assemblée des mouvements sociaux au FSM Dakar 2011. Rejoignez nous afin que les créanciers cessent d’exiger le remboursement de cette dette odieuse.
Nous appelons également à former des collectifs locaux de soutien aux révolutions arabes pour porter la campagne contre les dettes odieuse de la Tunisie et de l’Egypte, mener d’autres actions solidaires et créer ici aussi un rapport de force favorable à ces révolutions.
Pour signer l’appel, envoyer votre signature à Sophie Perchellet (CADTM – Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde) : sophie chez cadtm.org