A l’occasion du « Dialogue citoyen » qui s’est tenu le 17 octobre 2013 au théâtre de Liège, deux citoyens européens ont interpellé José Manuel Barroso et lui ont lancé des œufs pour dénoncer différents aspects de la politique néolibérale menée par la Commission européenne.
Dans le nouveau théâtre de Liège, où 600 personnes étaient réunies, José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, Didier Reynders, Ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, et Jean-Claude Marcourt, Ministre wallon de l’Économie et de l’Enseignement supérieur, ont joué une véritable commedia dell’politique de mauvais goût dans le contexte actuel de crise économique et sociale.
La contestation des politiques d’austérité était au premier plan de cet acte symbolique de désobéissance civile. La Commission européenne, notamment dans le cadre de la Troïka (Commission européenne, FMI et BCE), impose aux citoyens européens des politiques d’austérité présentées comme seule réponse possible à la crise. Chômage, privatisations, coupes dans les services publics, baisses des salaires sont autant de mesures qui frappent de plein fouet les droits des citoyens et des citoyennes alors que les profits des grandes entreprises et des banques ont déjà dépassé leurs niveaux pré-crise. La crise de la dette est la crise des 1%, celle des banques, de la finance, des riches et des grandes entreprises dont les impôts ont drastiquement diminué depuis 20 ans, grevant les recettes publiques d’une source de financement importante. Faut-il encore rappeler que ce n’est pas à la population de payer ?
Les deux citoyens ont également interpellé Monsieur Barroso sur la politique migratoire menée par l’Europe. Ces politiques sont criminelles comme le rappellent les récents drames de Lampedusa, où Monsieur Barroso s’est rendu et a été hué dès son arrivée. Frontières, expulsions, enfermements, répressions, naufragés et morts sont les réalités de l’Europe actuelle, loin de l’Europe solidaire que Monsieur Barroso et ses confrères essayent de nous vendre.
Les œufs lancés sur Monsieur Barroso symbolisaient une opposition aux politiques agricoles européennes. Les producteurs d’œufs de Belgique, comme d’ailleurs, vendent leurs œufs à perte et ne peuvent plus vivre de leur activité. La compétitivité, le libre échange, l’industrie agro-alimentaire et l’agro-business sont des modèles socialement et écologiquement mortifères, et le nouveau TSCG comme le traité transatlantique vont encore largement aggraver la situation.
Devant le théâtre, 200 personnes étaient également rassemblées dans le cadre de la plate-forme liégeoise contre le Traité européen sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance. La veille, cette plate-forme a adressé une lettre à Monsieur Barroso publiée dans le journal Le Soir « Monsieur Barroso, votre projet de société n’est pas le bienvenu ! ».
En tant que Président de la Commission européenne, Monsieur Barroso est le représentant des politiques européennes et a, à ce titre, une responsabilité importante. Alors que selon un sondage Eurobaromètre 95% des Européens sont contre les politiques d’austérités imposées aux peuples, les dirigeants restent sourds. Pour se faire entendre et défendre une autre Europe, celle des 99 %, les citoyens sont décidés à prendre au mot le slogan des élections européennes de mars « Agir, Réagir, Accomplir ».
Prochaine étape à Liège : lundi 21 octobre 2013 à 18h devant l’hôtel de Ville de Liège [1].