Imaginez que vous vous soyez endormi, longtemps endormi, juste après la crise de 2008 … et que l’on vous réveille le 30 septembre 2015, jour où la Commission Européenne présente son nouveau Plan d’Action pour une Union des marchés de capitaux. Vous n’en croiriez pas vos yeux, mais il s’agit bien de raviver des techniques financières telles que la titrisation, qui ont pourtant joué un rôle majeur dans la crise. Et la relance de la titrisation n’est que l’une des propositions du Plan d’Action qui nous posent des problèmes (voir notre communiqué de presse en anglais).
Durant votre sommeil, vous avez probablement raté un retournement de situation majeur : le passage du « nous devons réglementer le shadow banking Shadow banking La banque de l’ombre ou la banque parallèle : Les activités financières du shadow banking sont principalement réalisées pour le compte des grandes banques par des sociétés financières créées par elles. Ces sociétés financières (SPV, money market funds…) ne reçoivent pas de dépôts ce qui leur permet de ne pas être soumises à la réglementation et à la régulation bancaires. Elles sont donc utilisées par les grandes banques afin d’échapper aux réglementations nationales ou internationales, notamment à celles du comité de Bâle sur les fonds propres et les ratios prudentiels. Le shadow banking est le complément ou le corollaire de la banque universelle. » au « nous devons promouvoir le shadow banking » qui prévaut aujourd’hui. Il s’agit d’une réorientation des éléments de langage vers la croissance à court-terme et la compétitivité à tout va, et ce quel qu’en soit le prix en termes de stabilité financière et de risques pour les contribuables.
Nous ne devrions pas si vite oublier les leçons de la crise :
Ce débat concerne tous les citoyens européens et ne devrait pas être réservé aux initiés ! Finance Watch et 28 autres organisations de la société civile (dont des syndicats, associations de consommateurs, ONG de développement et de protection de l’environnement ainsi que des think tanks) ont signé une déclaration commune dans ce sens : « A qui profite l’Union des marchés de capitaux ? » (en anglais).
Ce texte correspond à l’édito de la dernière newsletter de Finance Watch