Femmes et paysans en lutte pour la souveraineté alimentaire

28 février 2007 par Esther Vivas




Sélingué, un petit village malien près de la frontière avec la Guinée
accueille,
du 23 au 27 du courant mois de février, le Forum sur la souveraineté
alimentaire - Nyéléni 2007
. Une rencontre organisée par la Via campesina, la Marche
mondial
des femmes, les Amis de la terre et d’autres organisations de pêcheurs, de
bergers, de consommateurs. Une rencontre qui va se dérouler à la campagne,
dans
l’un des pays le plus pauvres de l’Afrique, le Mali, et dont l’objectif est
celui de débattre sur l’agriculture et l’alimentation dans un environnement
rural et de retrouver une cohérence entre les initiatives pour mettre en
œuvre
la souveraineté alimentaire et les moyens réels pour l’atteindre.

Tel que l’énonçaitPaul Nicholson de Via campesina dans le cadre de
l’ouverture
de la rencontre, le Forum sur la Souveraineté alimentaire - Nyéléni 2007,
garde
trois objectifs principaux : débattre sur ce que les différents collectifs
réunis à Sélingué entendent par souveraineté alimentaire ; renforcer des
attaches et générer un dialogue sur ce sujet entre les différents secteurs
et
pays ; et créer des stratégies communes pour l’action Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
parmi le large
éventail
des mouvements y participants. Paul Nicholson a mis une emphase spéciale
lorsqu’il signalait qu’il ne s’agit pas d’un forum typique mais qu’il porte
sur
une autre méthodologie. Les délégués ont été formellement invités à y
participer
et on a des objectifs et des stratégies concrets avec une vision à long
terme.

Les délégués vont travailler sur la base de sept axes thématiques :commerce
international et marchés locaux, technologie, accès aux ressources
naturelles,
droit à la terre, modèles de production, parmi des autres. Le plan d’action
et
la déclaration finale devront être approuvés par les différents secteurs
participants au forum : paysans, pêcheurs, bergers, consommateurs, indigènes
et
bergers.

Les femmes prennent la parole

Le 22, la veille du début du forum, a eu lieu dans la même salle, une
rencontre
des femmes, dynamisée par la Marche mondial des femmes, dont le but
spécifique
est de mettre en commun les opinions des femmes en ce qui concerne la
souveraineté alimentaire et accorder les contributions au forum de Nyéléni
2007
de manière conjointe. Les femmes réunies ont revendiqué le mythe de Nyéléni,
une
femme paysanne malienne qui s’est battue pour s’affirmer en tant que femme
dans
un milieu défavorable.

Des déléguées de la Corée, du Mali, du Swaziland, des Philippines, de la
France
et de beaucoup d’autres pays ont pris la parole pour signaler le capitalisme
comme responsable des violations aux droits des femmes. Tel que Miram Nobre,
appartenant à la Marche mondial des femmes : « Les femmes sont chargées
d’assurer l’eau, les nourritures, le feu du foyer... toute une série de
travaux
invisibles que le capitalisme s’efforce pour rendre plus difficile encore de
mettre en œuvre ».


Esther Vivas

est née en 1975 à Sabadell (Etat espagnol). Elle est auteure de plusieurs livres et de publications sur les mouvements sociaux, la consommation responsable et le développement durable. Elle a publié en français En campagne contre la dette (Syllepse, 2008) et est coauteure des livres en espagnol Planeta indignado. Ocupando el futuro (2012), Resistencias globales. De Seattle a la crisis de Wall Street (2009) est coordinatrice des livres Supermarchés, non merci et Où va le commerce équitable ?, entre autres.
Elle a activement participé au mouvement anti-globalisation et anti-guerre à Barcelone, de même qu’elle a contribué à plusieurs éditions du Forum Social Mondial, du Forum Social Européen et du Forum Social Catalan. Elle travaille actuellement sur des questions comme la souveraineté alimentaire et le commerce équitable.
Elle est membre de la rédaction de la revue Viento Sur et elle collabore fréquemment avec des médias conventionnels tels que Público et avec des médias alternatifs comme El Viejo Topo, The Ecologist, Ecología Política, Diagonal, La Directa, entre autres.
Elle est également membre du Centre d’Études sur les Mouvements Sociaux (CEMS) à l’Université Pompeu Fabra.
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