15 décembre 2015 par Chiara Filoni
Cette année, la formation de l’IIRF, l’Institut International pour la Recherche et la Formation, basé à Amsterdam, à laquelle le CADTM participe régulièrement, s’est déroulée du 21 novembre au 11 décembre 2015.
Depuis 2012, la formation de trois semaines de l’Institut s’intitule « École Écosocialiste ». Cette appellation a pour objectif de situer la crise écologique, qui touche avec une intensité différente toutes les populations du monde, au centre de la stratégie et de la pratique des militants et militantes qui luttent pour un changement social.
Plus généralement, le but des formations de l’IIRF est de donner aux participants les fondements de la théorie et de la critique marxiste utiles à la construction de la résistance contre le système capitaliste mondial. On doit admettre, contrairement aux prédictions de Karl Marx, que le capitalisme est malheureusement loin de s’effondrer, il est plus vif que jamais et prospère dans ses propres crises, en aggravant toujours plus les disparités sociales dans le monde et détruisant la planète. C’est pour cette raison que des formations, comme celle de l’IIRF aujourd’hui, sont plus qu’essentielles : le militant a besoin d’un enseignement complet qui relie les différents domaines des luttes et des savoirs, afin de pouvoir interpréter la réalité du point de vue des opprimés et non des oppresseurs, comme le font les médias dominants et les commentateurs de nos jours. Par exemple, pour pouvoir comprendre l’oppression des femmes dans le monde, on a besoin de lire la réalité à travers leurs yeux ; et seulement en se dotant de ces « lunettes féministes »- c’est-à-dire d’une vision critique et de la mise en discussion du patriarcat et du capitalisme - nous pourrons changer les conditions de vie des femmes et contribuer à leur émancipation.
Les thèmes abordés et débattus pendant cette édition ont été multiples : de la crise climatique et l’écologie, au féminisme, de la conception de classe aux théories de la transition vers le socialisme, de l’impérialisme au problème des fondamentalismes réactionnaires, du rôle de l’Internationale socialiste à celui des nouveaux partis politiques de gauche en Europe et en Amérique latine. Tout un bagage culturel au sens large que les marxistes ont su transmettre et développer des années durant, condensé en trois semaines ! À cela s’ajoutent des conférences sur des régions spécifiques du monde comme le Moyen Orient (et en particulier la Syrie et la Palestine), la Chine et le Sud-est asiatique, où la théorie marxiste contribue à l’analyse géopolitique parfois complexe.
L’internationalisme de la formation est la valeur ajoutée de cette école : avec la participation de delegué.e.s d’un peu partout dans le monde, l’école est l’occasion d’apprendre des luttes des peuples pour échanger les points de vue sur les différentes stratégies implémentées dans les divers coins du monde. Les échanges entre les participants sont en effet fortement encouragés pendant les journées de formation : non seulement une bonne partie de la matinée est dédiée aux questions pour les intervenant.e.s, mais un long temps de discussion est prévu pour les groupes de langue de l’après-midi où il est demandé aux participant.e.s de débattre de certains points focaux de la conférence pour ensuite permettre un retour en plénière de ces discussions.
Cette année 16 militant.e.s ont pris part aux activités, depuis le Sri Lanka, l’Indonésie, le Mexique, l’Inde et d’autres pays européens et africains.
Le CADTM y a participé en grand nombre avec deux délégués de Colombie (Camila Galindo Martinez et John Gomez Celi), un délégué de l’Inde (Sushovan Dhar), une déléguée du Cameroun (Anne Françoise Bikoko), un délégué du Mali (Broulaye Bagayoko), un délégué du Maroc (Abdelilah El Kharraz), un autre pour Haïti (Michelet Jean Baptiste JR Michel) et moi-même pour le CADTM Belgique.
Cette grosse délégation a contribué, avec son expertise, aux échanges pendant la formation.
Bien entendu, la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
, outil fondamental de la domination capitaliste, était aussi présente dans l’analyse de plusieurs intervenant.e.s. Le système dette contribue au maintien du capitalisme et permet depuis des siècles aux pays du Nord d’exploiter les pays du Sud, d’imposer son propre modèle de développement et d’extraire les ressources naturelles et financières. Aujourd’hui la même chose se passe dans les pays dits « développés » : la dette devient l’arme privilégiée de la classe politique asservie aux intérêts de l’élite économique et financière pour imposer l’austérité et l’oppression des peuples.
Contester le « système dette » revient à contester le système capitaliste qui utilise la dette pour perpétrer l’exploitation des peuples par une poignée de privilégiés.
Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’année prochaine où on espère qu’il y aura encore beaucoup de participant.e.s et de nouvelles thématiques à approfondir.
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