CADTM : Appel depuis l’Uruguay afin de considérer la lutte contre la dette illégitime comme une priorité politique

Agence de presse allemande (DPA), 11 octobre 2014

15 octobre 2014 par Agencia de prensa alemana


À l’occasion de son passage à Montevideo, le Belge Éric Toussaint, président du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM), lance un appel pour que le thème de la dette publique extérieure soit élevé au rang de priorité « face à la crise systémique du capitalisme mondial ».



Au cours de sa présentation dans le cadre d’un séminaire international se clôturant aujourd’hui, Toussaint a affirmé « la nécessité d’augmenter la pression autour du thème de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
 » dans le chef des organisations sociales des peuples pour que ce sujet retrouve une place à l’agenda politique.

Selon l’économiste, historien et docteur en sciences politiques, des arguments « prouvent qu’il est possible d’affronter les créanciers pour donner une issue favorable à la question de la dette illégitime et illégale ». Il a ainsi cité en exemple les décisions unilatérales de l’Argentine, de l’Islande et de l’Équateur face aux créanciers, indiquant que leur multiplication « pourraient changer le rapport de force ». Toussaint a expliqué que la suspension du paiement des titres de la dette Titres de la dette Les titres de la dette publique sont des emprunts qu’un État effectue pour financer son déficit (la différence entre ses recettes et ses dépenses). Il émet alors différents titres (bons d’état, certificats de trésorerie, bons du trésor, obligations linéaires, notes etc.) sur les marchés financiers – principalement actuellement – qui lui verseront de l’argent en échange d’un remboursement avec intérêts après une période déterminée (pouvant aller de 3 mois à 30 ans).
Il existe un marché primaire et secondaire de la dette publique.
par un État, entraîne une baisse de leur prix et un changement de rapport de force puisque les créanciers cherchent à trouver une solution et non plus à imposer leurs conditions.

Pour l’expert belge, la planète traverse une crise « économique, financière, climatique, alimentaire et institutionnelle à l’échelle internationale, englobant la crise financière bancaire et la crise de la dette extérieure de nombreux pays ». Cette dette, jadis associée à l’Amérique latine et au pays en voie de développement « évoque désormais, depuis 2008 et surtout depuis 2010, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, Chypre, l’Union Européenne, les États-Unis et le Japon. » « Au Japon, la dette publique représente 220 % du Produit Intérieur Brut PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
(PIB), en Grèce 175 % du PIB, au Portugal 135 %, en Italie 120 %, en Belgique 100 % et aux États-Unis 100 % ». Toussaint fait remarquer que « la dette publique extérieure des États-Unis est 10 fois supérieure à la dette publique extérieure de l’ensemble de l’Amérique latine », ce pourquoi « la crise actuelle est associée aux pays plus industrialisés ».

L’économiste européen a critiqué la tendance « des gauches » à limiter leur horizon au système capitaliste en ne cherchant qu’à le réglementer davantage et s’est dit préoccupé « des réponses trop timides des gauches, tant au niveau syndical qu’au niveau des partis politiques et des autres mouvements ».

Ce séminaire organisé par le CADTM a rassemblé des spécialistes d’Argentine, du Brésil, d’Haïti, du Venezuela, de Colombie et d’Uruguay en vue de « stimuler la réflexion pour mener à bien une politique radicale de rupture avec le système capitaliste dans ses différents aspects et mécanismes d’oppression, y compris le patriarcat », a indiqué Éric Toussaint.

Julio Gambina (ATTAC-CADTM Argentina)


Maria Elena Saludas (ATTAC-CADTM Argentina)


Camila Galinda (CADTM Colombia)


Aritides Corti (jurista Argentina)


Camille Chalmers (PAPDA-CADTM Haïti)


Camille Chalmers (PAPDA-CADTM Haïti)


Eric Toussaint (portavoz CADTM internacional)



Traduction de l’espagnol : Sarah Weber

Traduction(s)

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