Les chaises des banques place Flagey se font la malle pour la transition écologique...

17 novembre 2015 par Collectif « Qui vole qui ? »


Où est passé l’argent pour la transition écologique ? …

Ce n’est clairement pas ce genre de questions que vont se poser les dirigeants et autres experts réunis en décembre à la COP 21 à Paris pour, prétendument, lutter contre les changements climatiques. Des bruxellois-e-s ont donc décidé de l’imposer à l’agenda !

S’inscrivant dans le cadre d’un appel international qui invite « des citoyen.ne.s à réquisitionner 196 chaises d’ici à la COP 21, dans les agences des banques les plus implantées dans les paradis fiscaux », une soixantaine de personnes ont réquisitionné ce matin du mobilier des agences de Belfius, ING et BNP Paribas-Fortis Place Flagey à Bruxelles.



... Dans les paradis fiscaux Paradis fiscaux
Paradis fiscal
Territoire caractérisé par les cinq critères (non cumulatifs) suivants :
(a) l’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
(b) une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
(c) des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
(d) l’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
(e) la faiblesse ou l’absence de régulation financière.

La Suisse, la City de Londres et le Luxembourg accueillent la majorité des capitaux placés dans les paradis fiscaux. Il y a bien sûr également les Iles Caïmans, les Iles anglo-normandes, Hong-Kong, et d’autres lieux exotiques. Les détenteurs de fortunes qui veulent échapper au fisc ou ceux qui veulent blanchir des capitaux qui proviennent d’activités criminelles sont directement aidés par les banques qui font « passer » les capitaux par une succession de paradis fiscaux. Les capitaux généralement sont d’abord placés en Suisse, à la City de Londres ou au Luxembourg, transitent ensuite par d’autres paradis fiscaux encore plus opaques afin de compliquer la tâche des autorités qui voudraient suivre leurs traces et finissent par réapparaître la plupart du temps à Genève, Zurich, Berne, Londres ou Luxembourg, d’où ils peuvent se rendre si nécessaires vers d’autres destinations.
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Les banques jouent un rôle clé dans l’évasion fiscale, une pratique désastreuse qui prive la collectivité de ressources essentielles au financement des biens communs tels que l’éducation, la santé, les transports, le logement, la lutte contre les changements climatiques et la transition écologique en général. Rien qu’en Europe, les pertes liées à la fraude et à l’évasion fiscales s’élèvent à plus de 1000 milliards d’euros chaque année (selon la Commission Européenne) [1].

En 2011, les groupes bancaires actifs Actif
Actifs
En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
en Belgique détenaient pas moins de 1.639 filiales dans des paradis fiscaux exotiques ou européens [2]. Parmi elles, le groupe BNP Paribas qui comptait 283 filiales, le groupe KBC 163 [3], le groupe ING 27 et le groupe Belfius - aujourd’hui détenu à 100 % par l’État belge – qui en possédait 16.

... Dans les énergies fossiles :

BNP Paribas (par exemple) a annoncé mettre au rang de ses priorités le financement de la transition énergétique et fait partie des sponsors officiels de la COP 21.

Ces exercices de communication cachent le fait que ces banques soutiennent massivement les énergies fossiles (parmi d’autres activités écologiquement nuisibles, comme la déforestation).


voir : http://www.fairfin.be/over-fairfin/campagnes/jouw-bank


Des faucheurs et faucheuses de chaises à Bruxelles !

Au lieu de financer notre transition écologique et sociale, les banques nous lèguent dettes et austérité. Et alors que les États belge et néerlandais possèdent [4] tout ou parties de ces institutions financières, ils n’exercent absolument pas leur droit de regard sur les activités qu’elles mènent. Il est plus que temps de placer ces banques sous contrôle populaire afin de les empêcher de nous nuire et d’enfin récupérer ces outils qui doivent être au service de toutes et tous !

Pour répondre à la menace grave et imminente que représentent les négociations (ou plutôt, les tractations) sur le climat, on n’a pas fini de voir des chaises de banques se promener ! Tant que les banques ne seront pas mises au pas, tant que nos soi-disant représentants appliqueront la politique de la chaise vide lorsqu’il s’agit de prendre les décisions nécessaires au maintien de la vie, l’adage des faucheurs et faucheuses de chaises restera de mise : « On reviendra chercher le reste... » [5]

Action Faucheurs de chaises - Novembre 2015 Flagey from zin tv on Vimeo.

Clic

Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi Crédit : Collectif Krasnyi

Notes

[1Source : Réseau Financité, « L’évasion fiscale vit-elle ses dernières heures ? », 2013, https://www.financite.be/sites/default/files/references/files/2714_0.pdf

[2En sachant que ce chiffre était probablement sous-estimé puisque fondé sur des données incomplètes. Source : http://pechesbancaires.eu/fourberie2.html

[3Malheureusement il ne se trouve pas d’agence KBC place Flagey. Pour autant, que cette dernière ne s’inquiète pas, nous pensons à elle.

[4Ou ont possédé, dans le cas de l’État hollandais et d’ING (jusque fin 2014).

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