21 juin, Bruxelles
22 juin 2015 par Anouk Renaud
Intervention d’Anouk Renaud, membre du CADTM, lors de la manifestation organisée par la plateforme « Avec les Grecs » de Belgique qui a rassemblé plus de 4 000 personnes ce 21 juin à Bruxelles dans une ambiance combative et chaleureuse !
Album photo : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.1164391903586266.1073741826.522712621087534&type=3
Le 4 avril dernier, la présidente du parlement grec a mis sur pied une Commission d’audit de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
publique grecque. Cette initiative historique a pour objectif de faire connaître la vérité sur les origines d’une dette qui n’a pas profité à l’ensemble de la population qui la rembourse pourtant avec son sang depuis plus de 5 ans maintenant. Vous pouvez soutenir cette commission en signant l’appel international, disponible sur le stand du CADTM. Pour signer l’appel de soutien à la commission de la vérité sur la dette grecque : http://greekdebttruthcommission.org/
Composée de 30 experts internationaux et grecs, cette Commission pour la vérité sur la dette grecque a rendu jeudi son rapport préliminaire. Les conclusions sont sans appel.
Parce que, depuis le début de la crise grecque, on nous dit que celle-ci provient d’une gestion désastreuse des finances publiques. Alors qu’en réalité il n’y a pas d’exception grecque : la dette publique de la Grèce a explosé lorsqu’il a fallu sauver les banques privées, qui s’étaient gavées de crédits faciles pendant dix ans.
Parce que le gouvernement grec de l’époque, avec l’aide d’Eurostat, a volontairement maquillé ses comptes publics pour en aggraver la situation. La dette publique a été ainsi gonflée de 28 milliards d’euros pour justifier l’intervention de la Troïka.
Parce que le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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savait parfaitement, comme le prouve des documents internes, que les mesures d’austérités prescrites à la Grèce allaient non seulement provoquer une crise humanitaire mais qu’elles allaient aussi détruire l’économie du pays et faire exploser la dette.
Parce que le même FMI a fait taire les voix dissidentes de certains de ses membres et a refusé d’alléger la dette grecque dès 2010, pour éviter aux banques françaises, hollandaises et allemandes d’assumer leurs pertes.
Parce que la BCE
BCE
Banque centrale européenne
La Banque centrale européenne est une institution européenne basée à Francfort, créée en 1998. Les pays de la zone euro lui ont transféré leurs compétences en matières monétaires et son rôle officiel est d’assurer la stabilité des prix (lutter contre l’inflation) dans la dite zone.
Ses trois organes de décision (le conseil des gouverneurs, le directoire et le conseil général) sont tous composés de gouverneurs de banques centrales des pays membres et/ou de spécialistes « reconnus ». Ses statuts la veulent « indépendante » politiquement mais elle est directement influencée par le monde financier.
a outrepassé son mandat en menaçant la Grèce déjà en avril 2010 de couper le financement des banques grecques, pour la contraindre à accepter le mémorandum.
Parce que la BCE a outrepassé son mandat en exigeant, voire en réécrivant elle-même, des lois démantelant le droit du travail et le droit de grève.
Parce que les autres États européens, via la Commission européenne, ont fait signer un accord à la Grèce, sans même passer par son Parlement comme l’exige pourtant la constitution du pays.
Parce qu’on a fait croire aux peuples européens, belges, français, allemands, espagnols, etc., que l’argent que prêtaient leurs gouvernements aux Grecs l’était de bon cœur pour payer leurs dépenses excessives en retraites et salaires. Alors qu’en réalité 90 % de cet argent n’est même pas passé par la Grèce et a directement rejoint les comptes en banque de ses créanciers.
C’est pour toutes ces raisons (et croyez-moi j’en oublie) que la dette réclamée à la Grèce est non seulement impayable mais elle est aussi odieuse, illégitime et illégale. Cette dette, que ce soit clair, n’est pas la dette du peuple Grec !
C’est pour toutes ces raisons, que le gouvernement grec serait dans son bon droit s’il décidait de refuser de payer pour restaurer la dignité et le bien-être de la population grecque.
Ils tentent de monter les peuples les uns contre les autres alors que nous avons un ennemi commun : le capital !
Une des meilleures manières d’être solidaire avec le peuple grec reste de se battre, ici même, contre l’austérité et la dette illégitime. Les peuples européens doivent s’inspirer de l’exemple grec pour exiger la vérité sur leur propre dette publique. Une dette, qui en Belgique engloutit 20% de notre budget annuel sans même qu’on en pipe un mot ! ACiDe le groupe d’audit citoyen, aujourd’hui présent, entend mettre cette question de la dette belge sur le devant de la scène médiatique et en dénoncer l’illégitimité.
Alors non, il n’y a pas d’exception grecque. La lutte des Grecs pour la vérité et la dignité est la nôtre. Sa lutte contre les créanciers et le capitalisme est la nôtre. Sa réussite n’est pas entre les seules mains de la population grecque, elle est aussi dans les nôtres. Tâchons alors d’être à la hauteur de ce moment historique : Nous de devons rien, nous ne paierons rien !
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