Forum social mondial, Mumbaï 2004
27 janvier 2004 par Yannick Bovy
Ancien mineur, syndicaliste de combat et marxiste-léniniste, P.K. Murthy est membre du Comité organisateur du Forum social mondial de Mumbai. Il nous a livré ses impressions à quelques heures de la clôture du FSM.
Pour beaucoup, le FSM est un succès qui, au-delà de l’événement, va permettre de déboucher sur un processus, une véritable dynamique. Tu partages cet avis ?
C’est très clair. Les gens qui défilaient dans les allées du Forum ont posé cette question d’une manière très ouverte, très forte. Ils veulent l’action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
. Ils veulent que le Forum décide de devenir beaucoup plus actif
Actif
Actifs
En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
. Je crois que tous ceux qui ont défilé seront d’accord de participer à cette dynamique.
Tes conclusions personnelles sur le déroulement du forum ?
Je crois qu’on a bien fait de se déplacer de Porto Alegre à Mumbai. Je pense que les organisateurs qui hésitaient à venir en Inde repartent avec une impression chaleureuse et pleins de courage. En Inde, les dimensions ont changé, la participation populaire était immense et a fait entendre sa voix. Je pense que le FSM de Mumbai a amené de la diversité dans les débats, de la diversité dans la participation de toutes les couches sociales qui sont affectées et généralement exclues (les enfants, les femmes, les handicapés). En plus de cela, il est très important, pour les Indiens, de voir des gens du Nord venus ici pour les soutenir et dire que oui, on fait cause commune.
Es-tu satisfait de voir le FSM retourner à Porto Alegre en 2005 ?
Pour cette fois, c’est décidé. Mais le Forum doit traverser les continents. Après Porto Alegre l’année prochaine, il faudrait que le Forum rejoigne l’Afrique ou un autre pays d’Asie. Et en Amérique Latine, il existe aussi d’autres pays qui peuvent l’organiser. Le Venezuela, l’Argentine...
Quel bilan tire-tu des travaux de l’Assemblée des mouvements sociaux, qui a connu une très faible participation de délégués indiens ?
Il faut comprendre que toutes les organisations qui ont participé aux six jours de réunions sont des mouvements sociaux aux sensibilités politiques différentes de celles des ONG. Il faut dire aussi que les organisateurs indiens ont tous été très occupés par l’organisation du Forum, et que les autres, la plupart des gens, ne comprennent pas ce que signifie le concept de mouvement social du point de vue des organisateurs (je ne parle pas seulement des Européens, mais de tous ceux qui ont organisé ce Forum). Je crois qu’il n’ont pas pu créer une base véritable en Inde et l’amener à faire front commun pour faire de cette rencontre un succès. Ce n’est évidemment pas faute d’avoir essayé. Mais je crois qu’il y a encore du travail pour que beaucoup d’entre nous, qui travaillons dans les mouvements sociaux, arrivions à comprendre l’enjeu de ce réseau des mouvements sociaux ou les points de vue de ceux qui ont organisé l’Assemblée. On manque d’information. Je crois qu’on peut, avant Porto Alegre, se mettre d’accord avec les organisateurs de l’Assemblée pour se rencontrer. Je suis convaincu qu’il est possible de faire fonctionner cette dynamique dès maintenant, pour qu’à Porto Alegre on puisse compter sur une plus grande participation des mouvements sociaux indiens dans le processus international. Avant Porto Alegre, il faut provoquer, ici en Inde, la rencontre avec d’autres mouvements sociaux et élargir la participation de ces mouvements dans le Forum. Dès maintenant !
Interview réalisée le 23-01-04 par Yannick Bovy. Montage : Frédéric Lévêque. Retranscription : Aïcha MAGHA.
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