Communiqué de presse
2 juillet 2009 par CADTM
En 2007, l’effondrement du montage colossal de dettes privées dans les pays industrialisés marquait le début de la crise financière internationale, en commençant par les Etats-Unis. Deux ans plus tard, la crise est devenue mondiale et globale puisqu’elle est à la fois économique, sociale, alimentaire, écologique et migratoire. C’est donc bel et bien une crise du système capitaliste à laquelle nous sommes tous confrontés au Sud et au Nord et elle ne fait que commencer. Face à l’urgence de la situation, de vraies alternatives crédibles doivent être mises en place immédiatement. Le CADTM Europe saisit cette opportunité en lançant sa première université d’été « Face à l’interconnexion des crises à l’échelle mondiale, quelles alternatives ? » qui se tiendra du 3 au 5 juillet au centre culturel « La Marlagne » à Wépion (Namur) en Belgique
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Les logements sont actuellement complets mais il est encore possible de participer en journée aux différents ateliers. Il est possible de trouver des logements dans les environs sur : www.namurtourisme.be.
Depuis sa création en 1990, le CADTM lutte pour l’émancipation des peuples du Sud en exigeant l’annulation totale et inconditionnelle de leur dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
et en développant des alternatives radicales pour un développement humain socialement juste et respectueux de la nature comme le remplacement des Institutions financières internationales (IFI) par de nouvelles organisations démocratiques respectant le droits humains et en particulier les textes de l’ONU.
Alors que le contexte actuel est propice à la mise en place d’une nouvelle architecture financière internationale et de politiques donnant la priorité au respect des droits humains, c’est tout l’inverse qui se passe !
En effet, les gouvernements des pays riches, responsables de la crise, ont d’abord choisi à partir de 2008 de renflouer les grandes banques privées au détriment des budgets sociaux nationaux et de la coopération internationale. Ce qui provoque automatiquement une explosion de la dette publique au Nord, dont la facture risque malheureusement d’être réglée par les populations si cette logique capitaliste perdure. Une deuxième décision lourde de conséquences néfastes est d’avoir augmenté les moyens financiers du FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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et la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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, lors du sommet du G20
G20
Le G20 est une structure informelle créée par le G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) à la fin des années 1990 et réactivée par lui en 2008 en pleine crise financière dans le Nord. Les membres du G20 sont : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne (représentée par le pays assurant la présidence de l’UE et la Banque Centrale européenne ; la Commission européenne assiste également aux réunions). L’Espagne est devenue invitée permanente. Des institutions internationales sont également invitées aux réunions : le Fonds monétaire international, la Banque mondiale. Le Conseil de stabilité financière, la BRI et l’OCDE assistent aussi aux réunions.
à Londres en avril 2009. Ce qui équivaut à les récompenser pour tous les dommages sociaux et écologiques qu’ils ont causés au tiers-monde depuis plusieurs décennies, principalement depuis la crise de la dette et l’imposition des premiers plans d’ajustement structurels en 1983. Résultat : le FMI et la Banque mondiale sont aujourd’hui relégitimés et continuent d’imposer ces mêmes politiques anti-sociales au Sud et en Europe de l’est comme en Bosnie Herzégovine. Enfin, le déroulement de la conférence de l’ONU sur la crise financière et économique (24-26 juin 2009) a montré une fois de plus le manque d’intérêt des dirigeants occidentaux pour les questions de développement et leur attachement aux cercles fermés que sont le G8
G8
Ce groupe correspond au G7 plus la Fédération de Russie qui, présente officieusement depuis 1995, y siège à part entière depuis juin 2002.
, le G20 ou encore le Club de Paris
Club de Paris
Créé en 1956, il s’agit du groupement de 22 États créanciers chargé de gérer les difficultés de remboursement de la dette bilatérale par les PED. Depuis sa création, la présidence est traditionnellement assurée par un·e Français·e. Les États membres du Club de Paris ont rééchelonné la dette de plus de 90 pays en développement. Après avoir détenu jusqu’à 30 % du stock de la dette du Tiers Monde, les membres du Club de Paris en sont aujourd’hui créanciers à hauteur de 10 %. La forte représentation des États membres du Club au sein d’institutions financières (FMI, Banque mondiale, etc.) et groupes informels internationaux (G7, G20, etc.) leur garantit néanmoins une influence considérable lors des négociations.
Les liens entre le Club de Paris et le FMI sont extrêmement étroits ; ils se matérialisent par le statut d’observateur dont jouit le FMI dans les réunions – confidentielles – du Club de Paris. Le FMI joue un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le Club de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomiques pour mettre en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en voie de développement.
Site officiel : https://www.clubdeparis.fr/
. En effet, la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement des pays industrialisés n’ont pas jugé utile de se rendre à ce sommet mondial convoqué par le Président de l’Assemblé générale de l’ONU, Miguel d’Escoto Brockmann, pour discuter des recommandations du rapport de la Commission Stiglitz. En revanche, on pourra certainement compter sur leur présence au prochain G8 en Italie pour discuter du sort de l’Humanité… Il existe également une crise de gouvernance mondiale.
Tous ces aspects de la crise globale seront décortiqués et des alternatives seront proposées pendant ces 3 jours d’Université dans plus de 20 ateliers et 3 plénières. La diversité et la complémentarité des intervenants (militants, journalistes, écrivains, chercheurs, parlementaires, économistes, ...) donnera à cette formation une dimension pluridisciplinaire, indispensable pour décoder la complexité et l’interconnexion des crises. Des parcours thématiques seront aussi proposés aux participants qui souhaitent découvrir ou approfondir un sujet en particulier (le rôle des IFI dans l’endettement du tiers-monde, le genre, la dette écologique
Dette écologique
La dette écologique est la dette contractée par les pays industrialisés envers les autres pays à cause des spoliations passées et présentes de leurs ressources naturelles, auxquelles s’ajoutent la délocalisation des dégradations et la libre disposition de la planète afin d’y déposer les déchets de l’industrialisation.
La dette écologique trouve son origine à l’époque coloniale et n’a cessé d’augmenter à travers diverses activités :
La « dette du carbone ». C’est la dette accumulée en raison de la pollution atmosphérique disproportionnée due aux grandes émissions de gaz de certains pays industriels, avec, à la clé, la détérioration de la couche d’ozone et l’augmentation de l’effet de serre.
La « biopiraterie ». C’est l’appropriation intellectuelle des connaissances ancestrales sur les semences et sur l’utilisation des plantes médicinales et d’autres végétaux par l’agro-industrie moderne et les laboratoires des pays industrialisés qui, comble de l’usurpation, perçoivent des royalties sur ces connaissances.
Les « passifs environnementaux ». C’est la dette due au titre de l’exploitation sous-rémunérée des ressources naturelles, grevant de surcroît les possibilités de développement des peuples lésés : pétrole, minéraux, ressources forestières, marines et génétiques.
L’exportation vers les pays les plus pauvres de produits dangereux fabriqués dans les pays industriels.
Dette écologique et dette extérieure sont indissociables. L’obligation de payer la dette extérieure et ses intérêts impose aux pays débiteurs de réaliser un excédent monétaire. Cet excédent provient pour une part d’une amélioration effective de la productivité et, pour une autre part, de l’appauvrissement des populations de ces pays et de l’abus de la nature. La détérioration des termes de l’échange accentue le processus : les pays les plus endettés exportent de plus en plus pour obtenir les mêmes maigres recettes tout en aggravant mécaniquement la pression sur les ressources naturelles.
, le néo-colonialisme, la lutte des migrants et des altermondialistes, la crise du capitalisme…). A l’instar du dernier Forum Social Mondial de Belém où 4 présidents d’Amérique latine (Evo Morales, Rafael Correa, Hugo Chavez et Fernando Lugo) ont été interpellés par les mouvement sociaux, nous donnerons la parole à trois représentants politiques dans un atelier consacré au travail parlementaire sur la dette. Enfin, François Houtart, membre de la Commission Stiglitz, interviendra dans plusieurs panels et nous fera part de son expérience au sein de cette commission onusienne.
Les crises qui touchent tous les peuples du monde ne sont pas une fatalité. Cette crise globale qui vient de franchir un nouveau pallier (plus d‘un milliard de personnes souffrent de la faim, c’est 100 millions de plus qu’il y a un an !) est le résultat choix politiques et idéologiques appliqués à l’échelle mondiale depuis près de trente ans et qu’il est temps de remettre en cause pour plus de justice sociale. Elle nécessite alors une réponse politique globale. Cette réponse doit, pour le CADTM, être basée sur un changement radical des rapports Nord-Sud et de la société en général. Notre université d’été se veut un lieu de réflexion débouchant sur des actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
porteuse d’alternatives globales à la hauteur de cette crise historique.
Il est encore temps de s’inscrire pour l’Université d’été du CADTM Europe qui aura lieu du 3 au 5 juillet 2009 au centre culturel « La Marlagne », 5100 Wépion (Namur) Belgique. Programme complet en ligne : www.cadtm.org/spip.php?article3997
Les logements sont actuellement complets mais il est encore possible de participer en journée aux différents ateliers. Il est possible de trouver des logements dans les environs sur : www.namurtourisme.be
Contacts :
Myriam Bourgy : 0498 35 36 66
Virginie de Romanet : 0472 69 53 57
12 septembre, par CADTM
10 septembre, par CADTM , Nina Guesne , Rouvenn Mikaya
1er septembre, par CADTM
Cycle de formation du CADTM
Nouvelle crise bancaire internationale24 juillet, par CADTM , Eric Toussaint
14 juin, par CADTM , Eric Toussaint
12 juin, par CADTM , Collectif , CNCD , Entraide et Fraternité , CETRI (Centre Tricontinental)
Cycle de formation du CADTM
Les fonds vautours (avec focus sur les cas de l’Argentine et de la Zambie)10 mai, par CADTM , Pablo Laixhay , Pierre-François Grenson , Maxime Perriot
25 avril, par CADTM , Ecologistas en acción , ATTAC Espagne , Plateforme espagnole de lutte contre les fonds vautours , Audit de la santé , Coordination pour le droit au logement à Madrid
25 avril, par CADTM , Maxime Perriot
3 avril, par CADTM , Eric Toussaint , Collectif , Anaïs Carton