Communiqué de presse

Le CADTM dénonce l’enrichissement exponentiel de quelques-uns alors que les droits fondamentaux de milliards de personnes ne sont pas garantis

10 mars 2007




Le magazine Forbes vient de publier son classement annuel des individus les plus riches du monde et le CADTM ne peut rester silencieux face au scandale absolu que les chiffres publiés dissimulent.

Selon Forbes, le monde compte 946 milliardaires (en dollars), alors qu’ils n’étaient que 793 l’an dernier, prouvant ainsi que les très riches sont de plus en plus riches. La fortune cumulée de ces 946 milliardaires s’élève à 3 500 milliards de dollars.

En comparaison, la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
extérieure publique de tous les pays en développement est bien modeste : 1 500 milliards de dollars. Pourtant, cette dette largement odieuse, dont les populations n’ont pas profité, représente un fardeau colossal pour les économies de ces pays. Chaque année, leurs pouvoirs publics remboursent plus de 200 milliards de dollars au titre du service de la dette Service de la dette Remboursements des intérêts et du capital emprunté. . De ce fait, les fonds manquent cruellement pour permettre la satisfaction des besoins humains fondamentaux.

Pour le CADTM, le modèle économique actuel est incapable de prendre en compte l’intérêt du plus grand nombre et d’apporter une solution à la misère et à la corruption qui gangrènent de larges pans de la planète. Le FMI FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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, la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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, les dirigeants des pays les plus industrialisés, les grandes entreprises multinationales sont les défenseurs de ce système structurellement inique, qui vise à accroître sans fin les profits réalisés par quelques-uns, et ce avec la complicité active des élites des pays du Sud.

Le CADTM appelle à un changement de grande ampleur afin que l’intérêt général cesse de reculer devant les coups de boutoir des intérêts particuliers d’une poignée d’individus très riches. Pour cela, le CADTM réclame l’application de quatre mesures destinées à ouvrir une voie radicalement différente :

- l’annulation totale et immédiate de la dette extérieure publique de tous les pays en développement et un audit dans chaque pays pointant les différentes responsabilités dans la situation actuelle ;

- l’abandon des politiques d’ajustement structurel (libéralisation, privatisations, réduction des budgets sociaux) que les grandes puissances parviennent à imposer grâce au mécanisme de la dette ;

- la suppression des paradis fiscaux Paradis fiscaux
Paradis fiscal
Territoire caractérisé par les cinq critères (non cumulatifs) suivants :
(a) l’opacité (via le secret bancaire ou un autre mécanisme comme les trusts) ;
(b) une fiscalité très basse, voire une imposition nulle pour les non-résidents ;
(c) des facilités législatives permettant de créer des sociétés écrans, sans aucune obligation pour les non-résidents d’avoir une activité réelle sur le territoire ;
(d) l’absence de coopération avec les administrations fiscales, douanières et/ou judiciaires des autres pays ;
(e) la faiblesse ou l’absence de régulation financière.

La Suisse, la City de Londres et le Luxembourg accueillent la majorité des capitaux placés dans les paradis fiscaux. Il y a bien sûr également les Iles Caïmans, les Iles anglo-normandes, Hong-Kong, et d’autres lieux exotiques. Les détenteurs de fortunes qui veulent échapper au fisc ou ceux qui veulent blanchir des capitaux qui proviennent d’activités criminelles sont directement aidés par les banques qui font « passer » les capitaux par une succession de paradis fiscaux. Les capitaux généralement sont d’abord placés en Suisse, à la City de Londres ou au Luxembourg, transitent ensuite par d’autres paradis fiscaux encore plus opaques afin de compliquer la tâche des autorités qui voudraient suivre leurs traces et finissent par réapparaître la plupart du temps à Genève, Zurich, Berne, Londres ou Luxembourg, d’où ils peuvent se rendre si nécessaires vers d’autres destinations.
et l’expropriation des sommes qui y sont dissimulées ;

- enfin, un impôt exceptionnel de 50% sur la fortune des 946 milliardaires répertoriés par Forbes pour lutter efficacement contre la pauvreté.