Comité pour l'abolition des dettes illégitimes

Appel à manifester contre le makhzen dimanche 9 septembre : « Nous sommes toutes Samia Marbouh,… »

La répression violente du sit in pacifiste organisé à Rabat le 22 août 2012 contre l’allégeance, pour la liberté et dignité continue à provoquer chaque heure et chaque jour des réactions en chaîne relayées par les médias sociaux.

Les médias internationaux ont relayé l’information, grâce à la présence de journalistes internationaux et particulièrement du représentant de l’AFP qui avait été tabassé, blessé et empêché de photographier.

Témoignages, réactions se multiplient parmi lesquelles la pétition lancée dès le lendemain, le 23 août, par des personnalités politiques et culturelles exigeant de mettre fin au protocole humiliant de l’allégeance au roi.

Depuis les résistances s’organisent suite à la violente dispersion par les forces de répression, faisant plusieurs blessés parmi lesquels Samia Marbouh qui a été brutalement agressée, tabassée, insultée. La photo la montrant par terre, sans défense, piétinée par des agents de répression, a fait le tour des médias sociaux et provoqué la colère.

L’appel des femmes : toutes concernées, solidaires et toutes Samia Marbouh

Dimanche 26 août 2012 à Mohamadia, se sont réunies divers militantes et militants, associatifs, politiques venus de plusieurs villes ainsi que les mères et familles des détenus politiques : Tanger, Rabat, Casa, Safi, Taza, Larache, Khouribga, Larache, Al Hoceima, Fès, Kenitra, et ont lancé cet appel :

 appel à manifester dans la rue contre le makhzen qui a agressé la militante Samia Marbouh pour avoir manifesté pacifiquement contre la servitude, pour la liberté, la dignité.

 pour que les responsables des agressions contre les militantes rendent des compte : « nous sommes toutes, Samia Marbouh, Laïla Nassimi, Sarah Soujar… , toutes des militantes agressées par la police

 Le droit à manifester et à s’exprimer

 L’application des conventions internationales concernant la défense et droits des femmes

 La répartition des biens et des richesses

 La libération des détenus politique et l’ouverture des dossiers des enlèvements, des disparus et décédés

 La criminalisation de toutes agression contre les femmes

Et l’appel conclut : les femmes sont dans et au cœur du changement, il ne saurait y avoir de changement et de liberté sans la libération des femmes.

Du droit à manifester dans la rue à la liberté de penser : tous les chemins mènent à la liberté

Un appel à relayer et diffuser largement. Les femmes sont nombreuses à subir des violences quotidiennes et particulièrement les militantes dans les mouvements sociaux et du M20F. Elles sont souvent en première ligne dans les marches et sit in et affrontent la répression sans rechigner. Elles subissent les violences verbales, les agressions dans les commissariats, les attaques dans les rues , les agression par les pro-régime, les insultes et provocations avilissantes qui touchent à leur dignité. Les viols qu’elles n’osent avouer publiquement. Dans les prisons, dans les rues, à la maison, au travail, au chômage et, souvent il faut le déplorer, le machisme parmi les militants avec en sus les pressions de la famille parce que femmes quand elles manifestent, s’organisent, défient, le mari, le père, le maître, le patron, le bureaucrate, le pouvoir, l’Etat, la propriété privée, les privilèges, la sacro-sainte famille… On pourrait en faire une liste sans fin, comme les milles et une nuits de toutes les Shahrazates, car reines / esclaves, muses/putes de poètes peintres, artistes, on oublie bien souvent que les femmes font aussi l’histoire.

Nous sommes toutes des Fadwa LAAROUI, mère célibataire, 20 ans, Souk Sebt qui s’était immolée le 21 février 2011 après avoir été arrêtée, questionnée au commissariat... , une histoire de plus à éclaircir

Les femmes ayant dû faire des courbettes, ne savent que trop combien allégeance rime avec esclavage.

Femmes libres, peuple digne.