communiqué de presse
24 juin 2010 par CADTM
Mardi 22 juin à Bruxelles, au nom de François Lumumba (fils aîné de Patrice Lumumba), un membre de sa famille annonçait, devant un parterre de journalistes, de Congolais-es et d’associations dont le CADTM, le dépôt en octobre prochain d’une plainte visant douze Belges suspectés d’avoir participé à l’enlèvement, la torture et l’assassinat en 1961 de leur père, Patrice Lumumba, héros de l’indépendance du Congo.
Cette conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux de la la Ligue belge des droits de l’homme a réuni notamment Christophe Marchand (avocat spécialisé en droit pénal), Ludo De Witte (auteur du livre « L’Assassinat de Lumumba »), Annemie Schaus (avocate et doyenne de la faculté de droit de l’ULB) et Benoît Van der Meerschen (président de la Ligue belge des droits de l’homme). Tous ont souligné la nécessité de lutter contre l’impunité dont jouissent les auteurs de l’assassinat de Lumumba, 49 ans après les faits. Car les faits reprochés (enlèvement, transfert illégal, absence de procés équitable, torture et assassinat) sont imprescriptibles, relevant de la qualification de « crime de guerre », étant donné l’implication de la Belgique dans le conflit armé au Congo à cette époque. Ludo De Witte a rappelé l’implication belge directe dans le morcellement du Congo en 1960. Le gouvernement belge de l’époque avait soutenu activement, sur le plan politique et militaire, les sécessions des provinces du Kasaï et du Katanga dans le but de renverser le gouvernement central, démocratiquement élu, de Patrice Lumumba [1].
Les accusations contre les douze Belges (dont les noms ne peuvent pas encore être révélés) visés par la plainte s’appuient uniquement sur des sources officielles comme les rapports de l’ONU et les travaux de la Commission parlementaire belge de 2001, qui avait notamment reconnu le rôle joué par le gouvernement belge dans l’assassinat de Lumumba. Les conclusions de cette Commission parlementaire ont, en outre, établi que les militaires belges ont gardé Patrice Lumumba au Katanga pendant qu’il était torturé et ont dirigé son exécution le 17 janvier 1961.
Comme l’a souligné Maître Annemie Schaus, il existe un droit à la vérité reconnu au niveau international. C’est au nom de ce droit et de la lutte contre l’impunité que le CADTM soutient ce combat juridique comme celui mené depuis plusieurs années par la famille du défunt président du Burkina Faso, Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987 et dont l’acte de décès a été falsifié [2].
Pour le CADTM, la lutte contre l’impunité ne doit pas s’arrêter aux seuls individus. Les Etats et les institutions financières internationales portent une lourde part de responsabilité dans certains crimes commis en RDC et dans d’autres pays du Sud. En effet, la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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et le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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ont soutenu activement la dictature de Mobutu jusqu’à la fin de la guerre froide. Leurs politiques continuent encore aujourd’hui à faire des ravages en Afrique, dans le reste du Tiers-Monde mais aussi dans certains pays du Nord (Grèce, pays d’Europe de l’Est...). Leur impunité a assez duré. Le CADTM milite énergiquement pour qu’il y soit mis fin.
Contacts :
Renaud Vivien, CADTM Belgique : renaud chez cadtm.org 0032 (0) 497 04 79 99
Pauline Imbach, CADTM Belgique : pauline chez cadtm.org 0032 (0) 488 29 81 04
[1] Le dossier complet constitué par Ludo De Witte peut être consulté (en néerlandais) sur le site www.apache.be
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