Rapport d’évaluation des actions de formation du CADTM 2008

24 juin 2009 par Christine Vanden Daelen




Cette étude a été confiée à Christine Vanden Daelen, Master en Sciences Politiques et 3e Cycle d’Etudes spécialisées en Coopération au développement à l’Université Libre de Bruxelles.

Sur base des évaluations des questionnaires sondant la satisfaction des participants aux actions Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
de formation organisées par le CADTM en 2008, cette analyse se propose de réaliser une estimation qualitative – en fonction des critères de la pertinence, de la performance, de la cohérence, de l’adhésion et de l’impact – de ces différentes activités formatives. Le choix de réaliser une analyse en fonction de ces cinq critères nous parut méthodologiquement plus riche qu’une présentation axée sur la seule détermination des points forts et des points faibles de chaque action de formation.

La première formation analysée appartient au volet « Education » pour lequel le CADTM bénéficie de subsides de la DGCD. Ces formations sont répertoriées dans le Plan d’action 2008 du CADTM en son action 3 « Sensibilisation et formation des citoyens belges et du monde aux alternatives pour un développement humain socialement juste et écologiquement soutenable ». Elles poursuivent l’objectif général d’informer et de sensibiliser le grand public, les étudiants et les universités aux problématiques spécifiques du financement du développement humain et des droits fondamentaux. Le WE résidentiel d’octobre « Amérique latine : vers des avancées politico-juridiques au service des peuples ? » est à charge de la Communauté française. Elle relève de l’axe 1 « Participation, éducation et formation citoyenne » du Rapport annuel d’activité 2008 du CADTM subsidié par la Communauté française et participe à l’objectif de l’association de renforcer, via ses activités spécifiques d’éducation permanente, les mouvements sociaux et citoyens autour d’alternatives communes pour une mondialisation Mondialisation (voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.

Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».

La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
des droits fondamentaux, la sensibilisation et la participation d’un maximum de citoyens aux enjeux liés à ces alternatives.

La dernière activité évaluée dans cette étude relève également du volet « Education ». Elle est assignée à l’action 2B « Appui et renforcement de la société civile belge et internationale » du Plan d’action 2008. Elle ambitionne de faire en sorte que la question de la dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
soit un enjeu important pour le mouvement altermondialiste et que l’expertise du CADTM en la matière renforce la pertinence des alternatives proposées ». Ces actions s’orientent vers un public-cible précis regroupant les cadres et les éléments clé du mouvement altermondialiste, des parlementaires et des fonctionnaires des institutions. Il s’agit de formations plus poussées permettant à ces éléments-clé la restitution vers d’autres publics.


Christine Vanden Daelen

chercheuse en sciences politique

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