21 avril 2010
A Copenhague en décembre, peu de gouvernements se sont ouvertement opposés au texte présenté par les Etats-Unis, la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. Parmi ceux-ci, la Bolivie, représentée par Evo Morales, qui condamna en termes très ferme l’accord présenté tant sur la forme - un texte discuté en petit comité sans respecter le processus de travail des Nations-Unies - que sur le fond : un texte en retrait au regard des recommandations du GIEC, sans aucun engagement contraignant et sans réelles garanties de financements pour les pays les plus pauvres.
Quelques jours après, Evo Morales lance l’invitation pour une « Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la »Terre-Mère« » à Cochabamba du 19 au 22 avril 2010. La Bolivie entend prendre l’initiative et construire un rapport de force suffisant pour infléchir l’agenda international. L’idée est originale : inviter largement, sans aucune condition, tous les gouvernements du monde avec les institutions internationales, les scientifiques et tous les mouvements sociaux et ONGs pour travailler à un texte final qui ferait état des points de consensus et des questions qui sont restées en débat.
Plusieurs gouvernements ont annoncé leur présence. De nombreux mouvements sociaux et militants, qui ont conscience de l’urgence de constituer le front le plus large possible pour imposer de réelles mesures sur le plan international face au changement de climat, seront également représenté à Cochabamba.
Pour plus d’information sur le Sommet et pour consulter le programme : Visitez le site web du Sommet |
En Belgique, le samedi 24 avril, Climat et Justice Sociale – membre de la Coalition Climat – organise une activité de soutien au “Sommet des Peuples”. _ Rendez-vous à 16h devant l’ambassade de Bolivie (avenue Louise 176, 1050 Bruxelles).Cortège festif et carnavalesque jusqu’au Theâtre Marni _ Le rassemblement se terminera par une fête à la Pachamama au théâtre Marni à partir de 19h (rue de Vergnies 25, 1050 Bruxelles). Ambiance latino garantie ! _ Climat et justice sociale « Pachamama » fait route commune avec la Plate-forme pour la démocratie au Honduras. Les fonds récoltés lors de cette soirée seront reversés au Front national de Résistance populaire au Honduras. Infos : http://www.climatetjusticesociale.be |
Cochabamba, Bolivia, le 19 avril 2010, 10 h
Nous, militants et militantes de divers mouvements sociaux, pensons que l’époque actuelle est marquée par la toute-puissance des Etats-Unis, la Union Européenne et des multinationales. Ceci a été flagrant à Copenhague où très peu de pays ont essayé d’imposer un résultat en désaccord avec la COP 15 et rien n’a été fait pour arrêter le réchauffement climatique et la crise climatique.
L’augmentation de la présence militaire et des bases militaires dans différentes parties du monde, les invasions et les occupations ”humanitaires” indiquent bien que la guerre, l’occupation des marchés et des terres, la présence militaire pour contrôler les ressources énergétiques, l’eau, la biodiversité sont des stratégies de sortie de la crise de civilisation du capitalisme et de sa logique déprédatrice, raciste et patriarcale. Ces stratégies invoquent la crise climatique pour mener des négociations illégitimes.
Nous répondons en luttant pour le droit des peuples à bien vivre sur leur terre, contre les fausses solutions à la crise, contre la militarisation en tant que réponse à la crise, et contre les actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
des multinationales. Ces multinationales, avec l’appui des gouvernements ou des institutions multilatérales comme la Banque mondiale, accaparent des terres pour la monoculture
Monoculture
Culture d’un seul produit. De nombreux pays du Sud ont été amenés à se spécialiser dans la culture d’une denrée destinée à l’exportation (coton, café, cacao, arachide, tabac, etc.) pour se procurer les devises permettant le remboursement de la dette.
, privatisent l’air et créent des marchés spéculatifs appelés “crédits compensatoires du carbone”.
Voilà pourquoi nous, les mouvements sociaux, serons présents à la Conférence mondiale des Peuples sur le Changement climatique et les Droits de la Terre-Mère, à Cochabamba où, dans la logique de nos travaux, nous organiserons une Assemblée des Mouvements sociaux sur deux axes :
débat et organisation de notre soutien aux propositions et initiatives des gouvernements engagés dans la protection des droits des peuples et de la nature ;
débat et organisation de notre programme en tant que mouvements sociaux pour renforcer nos alternatives et notre résistance à l’expansion de la marchandisation des personne et de la nature, à l’offensive des multinationales et à la militarisation.
Alianza Social Continental
ATALC (Amigos de la Tierra América Latina)
Cebrapaz
Central Sindical de las Américas
Climate Justice Now !
CLOC
COMPA
Fdim
Marcha Mundial das Mulheres
Oclae
Red CADTM AYNA
Via Campesina