4e trimestre 2014 - n°64
10 novembre 2014
Sommaire
4. Le triomphe des Institutions financières internationales
6. Dette, néolibéralisme et classes sociales
10. Quelles banques de développement, pour quoi faire ?
14. « Doing Business » et « Benchmarking Business of Agriculture » : même combat !
20. Éric Toussaint « La Banque du Sud est une alternative, pas celle des BRICS »
22. Les États membres de la CEDEAO et l’Union européenne violent le droit des peuples au développement
24. Le C2D : Contrat de domination et d’endettement
26. Pourquoi les programmes d’austérité imposés par la Troïka en Europe sont illégaux ?
28. En vérité, quels objectifs poursuit la BCE ?
32. Le CADTM se demande si Emmanuel Macron a lu le « Rapport d’audit de la dette française finance » et compte s’en emparer pour remettre la finance à sa place ?
34. Rebsamen contrôle les chômeurs... Nous avons contrôlé Rebsamen !
36. Dette : de l’artefact social à l’outil de domination
Édito
Les militant-e-s du CADTM s’engagent dans des actions
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
concrètes pour exiger l’annulation des dettes illégitimes et odieuses : participation à des collectifs d’audit citoyen de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
dans certains pays, travail d’étude pour cerner les dettes illégitimes, mobilisations, formations, etc. Ces actions, s’inscrivant toujours dans des mouvements plus larges, visent à saper un peu plus les fondements des institutions internationales et des gouvernements à leur service, déjà ébranlés par leur inefficacité, leur hypocrisie, leur perte de légitimité, leur déni des processus démocratiques.
Cette année, le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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et la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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célèbrent leur 70 ans d’existence. Un funeste anniversaire, et l’occasion de dresser, dans ce numéro, le bilan de leurs forfaits, depuis leur création (articles p.4 et p.6) jusqu’à l’intervention plus récente du FMI en Europe au sein de la Troïka (article p.26), ou encore celle, délétère, de la Banque mondiale en matière d’exploitation des peuples et de la nature (article p.14).
Depuis des années, nous nous efforçons de montrer qu’il est possible et souhaitable de se passer de ces institutions. Entre autres propositions, nous avons mis en avant la « Banque du Sud » : née en Amérique latine en 2007, cette initiative prometteuse peine à se concrétiser. La banque des BRICS BRICS Le terme de BRICS (acronyme anglais désignant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été utilisé pour la première fois en 2001 par Jim O’Neill, alors économiste à la banque Goldman Sachs. La forte croissance économique de ces pays, combinée à leur position géopolitique importante (ces 5 pays rassemblent près de la moitié de la population mondiale sur 4 continents et près d’un quart du PIB mondial) font des BRICS des acteurs majeurs des activités économiques et financières internationales. , lancée en juillet 2014, présentée par certains comme un coup porté au couple FMI/Banque mondiale, est malheureusement moins porteuse d’alternatives (voir article p.20).
Depuis 1948, la planète Terre est dotée d’une Charte Universelle des Droits de l’Homme. On ne le dirait pas. Particulièrement pour cette moitié de l’humanité que sont les femmes. Le paiement de la dette et son cortège de mesures antisociales poussent les femmes au 1er rang des sacrifié-e-s. Fort de ce constat, le CADTM Belgique et Vie Féminine ont élaboré une mallette d’animation : « Austérité et dette, les femmes s’en mêlent ! » (voir p.18), un outil d’éducation populaire pour comprendre et se mettre en action !
Les mois à venir fourniront de nombreux motifs d’action et de mobilisation. Partout, les gouvernements multiplient les mesures d’austérité et les attaques contre les conquêtes sociales (voir par exemple les politiques en France contre les chômeurs p.34). Notre défi sera que nos différentes luttes ne soient pas seulement destinées à préserver des soi-disant « acquis » attaqués de toutes parts, mais à exiger de nouveaux droits, forcer de nouvelles conquêtes.
Nous sommes têtu-e-s et déterminé-e-s. Nous voulons nos droits, ici et partout !