Lotissements à Ouagadougou au Burkina Faso : méfiance entre acteurs et défiance de l’autorité publique

5 décembre 2023 par Dramane Nikiema , Gaoussou Nebie


Ouagadougou | Photo : Thierry Draus, Flickr, CC, https://www.flickr.com/photos/kaldoche/8032487174

Ouagadougou abrite 40% des citadins du Burkina Faso et est confronté à la prolifération des habitats spontanés que les municipalités doivent constamment restructurer à travers des lotissements. C’est le cas de l’ex arrondissement de Boulmiougou (à Ouagadougou). La question des lotissements est source de remous sociaux en Afrique subsaharienne. Les autorités publiques en ont conscience. Au Burkina Faso, les lotissements ont été suspendus le 5 mai 2011, autorisés le 14 juin 2012 et re suspendus le 06 novembre 2014. De même, en république du Bénin, les lotissements ont été suspendus dans la commune d’Abomey-Calavi le 26 mars 2013.Toutefois et de manière visible, les problèmes de lotissements persistent voire s’accroissent du fait des stratégies de contournement et de violation des règles en vigueur par les différents acteurs qui agissent en réseaux. Un tel fait sera ici élucidé. Il sera également
montré comment la quête actuelle de solutions aux problèmes de lotissement exige la prudence et exclut des acteurs centraux au regard des mutations sociopolitiques constatées.



L’objectif est de comprendre comment les opérations de lotissement impactent négativement les relations sociales, diminuent le rapport à l’autorité publique et freinent la quête de solution aux défis de la ville. L’intérêt est de lier « urbanisation et gouvernance des biens et des personnes », de repenser l’enjeu des politiques foncières urbaines longtemps instituées.

Les données sont collectées à Zongo et Sandogo à Ouagadougou à travers des entretiens, des observations participantes (sur une période de plus de deux ans), des causeries informelles et des revues documentaires. Les entretiens ont été enregistrés, transcrits, analysés de façon manuelle et thématique puis interprétés. Les informations issues de l’observation, de la revue documentaire et des causeries informelles ont servi à relativiser et à approfondir les données obtenues lors des différents entretiens.



Dramane Nikiema

est assistant de programme au Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, CADTM Afrique.

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