Presse internationale
20 décembre 2007
Le président de l’Equateur, Rafael Correa, a signalé samedi 15 décembre 2007 qu’il déclarera illégitime une dette de 20 millions de dollars avec la Banque Mondiale (BM), si sont décelées des irrégularités dans un projet financé par la Banque qui a apparemment détruit le réseau des institutions de contrôle de la distribution d’eau du pays.
Lors de son programme de radio du samedi, Correa a rappelé que quelques années auparavant, la BM
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
Cliquez pour plus de détails.
, « dans la folie privatisatrice et néolibérale », a fait un projet qui « ne sert à rien, avec la complicité des bureaucrates équatoriens », endettant l’Equateur pour 20 millions de dollars, et « ils ont détruit tout le système institutionnel en charge de la gestion de l’eau ».
« Cette dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
, nous sommes en train de l’étudier afin de la déclarer illégitime, de ne pas verser deux reals de plus, et d’intenter une action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
en dommages et intérêts à cette bureaucratie qui nous fait subir ses méthodes », a indiqué Correa.
Cependant, le président n’a pas précisé si cette action sera intentée contre les fonctionnaires de la Banque mondiale ou contre les « bureaucrates équatoriens » qu’il n’a pas identifiés.
Le mois d’avril dernier, le gouvernement équatorien a déclaré le représentant de la BM, Eduardo Somensatto, « persona no grata » et l’a expulsé du pays.
Ricardo Patiño, qui était alors ministre de l’Economie, a expliqué que cette mesure avait été prise car cet organisme voulait traiter le pays « comme une colonie » en bloquant, en 2005, un prêt de 100 millions de dollars préalablement approuvé.
Patiño avait expliqué qu’à ce moment là l’Equateur avait rempli une série de « conditionnalités Conditionnalités Ensemble des mesures néolibérales imposées par le FMI et la Banque mondiale aux pays qui signent un accord, notamment pour obtenir un aménagement du remboursement de leur dette. Ces mesures sont censées favoriser l’« attractivité » du pays pour les investisseurs internationaux mais pénalisent durement les populations. Par extension, ce terme désigne toute condition imposée en vue de l’octroi d’une aide ou d’un prêt. perverses de la BM », en 2004, pour obtenir le prêt, et celui n’avait pas été versé parce que le pays avait pris la « décision souveraine de réformer l’utilisation de fonds absolument anti-éthiques et anti-techniques ».
Au cours de l’année 2005, le gouvernement équatorien, au sein duquel Correa était alors ministre de l’Economie, avait réformé la loi du Feirep (un fond pétrolier) qui obligeait le pays à « utiliser 70% de l’excédent du prix du pétrole pour payer la dette externe privée ».
En novembre dernier, le président équatorien a prévenu qu’il s’éloignera de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et de la Corporation Andine de Développement (CAF) si ces organismes ne répondent pas aux intérêts du pays, bien qu’il reconnaissait alors que pour le moment ce n’était pas le cas.
Rafael Correa a signalé aujourd’hui lors de son programme de radio que la nouvelle Constitution, qui sera rédigée par l’Assemblée, interdira la privatisation de l’eau et que l’on créera la Superintendance des Ressources Hydriques qui sera chargée de contrôler et de réguler l’utilisation efficace de l’eau.
Source : aporrea.org
Traduction : Cécile (CADTM)