Communiqué de presse
5 novembre 2007
Au Pakistan, le président Pervez Musharraf vient de décréter l’état d’urgence et a ordonné une répression massive contre de nombreux opposants à son régime. Plusieurs membres du CADTM pakistanais actifs
Actif
Actifs
En général, le terme « actif » fait référence à un bien qui possède une valeur réalisable, ou qui peut générer des revenus. Dans le cas contraire, on parle de « passif », c’est-à-dire la partie du bilan composé des ressources dont dispose une entreprise (les capitaux propres apportés par les associés, les provisions pour risques et charges ainsi que les dettes).
dans le combat démocratique ont été emprisonnés à Lahore samedi 3 novembre 2007. Ces décisions font suite à une élection présidentielle au second degré (càd sans passer par le suffrage universel) remportée par Musharraf dans des conditions totalement antidémocratiques. Pour le CADTM, Musharraf veut garder par la force un pouvoir qu’il avait déjà obtenu au bout du fusil puisque c’est un coup d’Etat militaire qui l’avait porté à la présidence en 1999.
Le CADTM tient à rappeler que le général Musharraf est un allié stratégique des Etats-Unis dans la région, surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001. Les principaux bailleurs de fonds n’ont jamais hésité à prêter à la dictature pakistanaise les fonds nécessaires pour mener sa politique.
A l’automne 2001, les Etats-Unis avaient demandé l’aide du Pakistan dans la guerre qu’ils avaient déclenchée en Afghanistan. Musharraf avait alors accepté que son pays serve de base arrière aux troupes militaires des Etats-Unis et de leurs alliés, mais il avait négocié en échange une réduction substantielle de sa dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
. Dès décembre 2001, les pays riches réunis au sein du Club de Paris
Club de Paris
Créé en 1956, il s’agit du groupement de 22 États créanciers chargé de gérer les difficultés de remboursement de la dette bilatérale par les PED. Depuis sa création, la présidence est traditionnellement assurée par un·e Français·e. Les États membres du Club de Paris ont rééchelonné la dette de plus de 90 pays en développement. Après avoir détenu jusqu’à 30 % du stock de la dette du Tiers Monde, les membres du Club de Paris en sont aujourd’hui créanciers à hauteur de 10 %. La forte représentation des États membres du Club au sein d’institutions financières (FMI, Banque mondiale, etc.) et groupes informels internationaux (G7, G20, etc.) leur garantit néanmoins une influence considérable lors des négociations.
Les liens entre le Club de Paris et le FMI sont extrêmement étroits ; ils se matérialisent par le statut d’observateur dont jouit le FMI dans les réunions – confidentielles – du Club de Paris. Le FMI joue un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le Club de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomiques pour mettre en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en voie de développement.
Site officiel : https://www.clubdeparis.fr/
[1] s’étaient empressés de la lui accorder.
Depuis lors, le régime de Musharraf continue d’endetter le Pakistan, avec le soutien actif de la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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et des grandes puissances. Les prêts accordés n’ont aucune légitimité, ils servent à renforcer la tyrannie de Musharraf et n’améliorent en rien les conditions de vie des citoyens pakistanais. La dette contractée par ce régime despotique est odieuse.
Le CADTM réclame l’arrêt définitif de toute forme de soutien au régime de Musharraf, la libération des prisonniers politiques, l’organisation immédiate d’élections transparentes, l’annulation totale de la dette extérieure publique du Pakistan et l’abandon des politiques d’ajustement structurel qui détériorent gravement les conditions de vie des populations sur place.
[1] Voir www.clubdeparis.fr