ATTAC CADTM Maroc organise son Université d’été à Tanger les 29, 30 et 31 juillet 2022

27 juillet 2022 par ATTAC/CADTM Maroc


ATTAC CADTM Maroc organise son Université d’été à Tanger les 29, 30 et 31 juillet 2022, sous le slogan : « Pas de modèle de développement qui garantisse la souveraineté populaire sans une rupture avec le modèle capitaliste. »



ATTAC CADTM Maroc organise son université pour l’année 2022 dans le contexte de post-Covid, de l’invasion russe de l’Ukraine et de la hausse des prix de l’énergie, des produits alimentaires et des services qui en résulte. Les grands capitalistes continuent de bénéficier de subventions publiques, d’allégements fiscaux et de facilités pour obtenir des prêts, tandis que la classe ouvrière, les petits producteurs et les couches populaires paient les frais de la crise sanitaire et économique et de la cherté de la vie. L’État continue de réprimer les protestations et de restreindre les libertés.

Le « modèle de développement » annoncé par l’État en mai 2021 se base sur le grand capital local et les multinationales pour créer des opportunités de développement. Il veut fournir toutes les conditions à l’élargissement de l’investissement privé à travers des mesures de compression des salaires directs et indirects, la marchandisation des services publics, l’accaparement des terres et les ressources hydriques, minières, etc. L’État veut assurer un « consensus national » sur ce « modèle » en organisant des rencontres avec les partis, les syndicats et les organisations de la société civile dans le but de signer une « charte nationale pour le développement."

Comme indiqué dans le mémorandum d’ATTAC CADTM Maroc publiée en arabe en septembre 2021, le rapport officiel sur « le modèle de développement » n’était qu’un plaidoyer pour défendre les réalisations qui visaient à améliorer le climat des affaires sans prendre en compte leurs coûts économiques, sociaux, financiers et environnementaux. Il a évité d’évoquer les grandes mobilisations du Mouvement du 20 février (M20) depuis 2011, du Hirak du Rif, de Jerada et d’autres, comme des expressions de l’échec de ces réalisations du point de vue populaire. Il semble plutôt que la peur de la résurgence de cette mobilisation populaire et d’une nouvelle génération de jeunes politisés, constitue la préoccupation de ce rapport. D’ailleurs, la répression s’intensifie au Maroc. On ne peut donc pas attendre de l’État qu’il remette en cause les politiques économiques et sociales néolibérales, la dépendance structurelle du pays qui s’approfondit dans le contexte de la mondialisation Mondialisation (voir aussi Globalisation)
(extrait de F. Chesnais, 1997a)
Jusqu’à une date récente, il paraissait possible d’aborder l’analyse de la mondialisation en considérant celle-ci comme une étape nouvelle du processus d’internationalisation du capital, dont le grand groupe industriel transnational a été à la fois l’expression et l’un des agents les plus actifs.
Aujourd’hui, il n’est manifestement plus possible de s’en tenir là. La « mondialisation de l’économie » (Adda, 1996) ou, plus précisément la « mondialisation du capital » (Chesnais, 1994), doit être comprise comme étant plus - ou même tout autre chose - qu’une phase supplémentaire dans le processus d’internationalisation du capital engagé depuis plus d’un siècle. C’est à un mode de fonctionnement spécifique - et à plusieurs égards important, nouveau - du capitalisme mondial que nous avons affaire, dont il faudrait chercher à comprendre les ressorts et l’orientation, de façon à en faire la caractérisation.

Les points d’inflexion par rapport aux évolutions des principales économies, internes ou externes à l’OCDE, exigent d’être abordés comme un tout, en partant de l’hypothèse que vraisemblablement, ils font « système ». Pour ma part, j’estime qu’ils traduisent le fait qu’il y a eu - en se référant à la théorie de l’impérialisme qui fut élaborée au sein de l’aile gauche de la Deuxième Internationale voici bientôt un siècle -, passage dans le cadre du stade impérialiste à une phase différant fortement de celle qui a prédominé entre la fin de Seconde Guerre mondiale et le début des années 80. Je désigne celui-ci pour l’instant (avec l’espoir qu’on m’aidera à en trouver un meilleur au travers de la discussion et au besoin de la polémique) du nom un peu compliqué de « régime d’accumulation mondial à dominante financière ».

La différenciation et la hiérarchisation de l’économie-monde contemporaine de dimension planétaire résultent tant des opérations du capital concentré que des rapports de domination et de dépendance politiques entre États, dont le rôle ne s’est nullement réduit, même si la configuration et les mécanismes de cette domination se sont modifiés. La genèse du régime d’accumulation mondialisé à dominante financière relève autant de la politique que de l’économie. Ce n’est que dans la vulgate néo-libérale que l’État est « extérieur » au « marché ». Le triomphe actuel du « marché » n’aurait pu se faire sans les interventions politiques répétées des instances politiques des États capitalistes les plus puissants (en premier lieu, les membres du G7). Cette liberté que le capital industriel et plus encore le capital financier se valorisant sous la forme argent, ont retrouvée pour se déployer mondialement comme ils n’avaient pu le faire depuis 1914, tient bien sûr aussi de la force qu’il a recouvrée grâce à la longue période d’accumulation ininterrompue des « trente glorieuses » (l’une sinon la plus longue de toute l’histoire du capitalisme). Mais le capital n’aurait pas pu parvenir à ses fins sans le succès de la « révolution conservatrice » de la fin de la décennie 1970.
capitaliste, ou la nature du régime politique. Ainsi, l’alternative d’un véritable développement basé sur la satisfaction des besoins nécessaires de la majorité de la population reste confiée à ceux et celles qui sont au bas de l’échelle sociale et aux organisations de lutte qui sont liées à leurs préoccupations.

En guise de contribution, ATTAC CADTM Maroc a présenté son point de vue sur les éléments de cette alternative dans son mémorandum. A travers son Université d’été de cette année, elle veut approfondir la discussion sur les éléments d’un développement alternatif dans une perspective populaire. Elle a donné le nom d’OMAR Radi à cette Université pour réitérer la dénonciation du maintien en détention de ce militant et la demande de sa libération et celle de tous les prisonniers d’opinion au Maroc.

Tout au long des 22 années de son existence et jusqu’à fin 2020, ATTAC CADTM Maroc a organisé 16 universités annuelles, qui coïncidaient toujours avec la saison de printemps, comme une activité principale de formation sur les différentes thématiques du travail de l’association, et aussi pour tisser les liens avec les intervenant-e-s direct-e-s dans les mobilisations de lutte.

PROGRAMME

DateSéanceSujet
Vendredi 29 juillet Conférence publique d’ouverture La situation économique et sociale actuelle et les organisations de lutte
Samedi 30 juillet Présentations, ateliers et plénières Éléments d’un réel développement alternatif
Les thématiques stratégiques d’ATTAC CADTM Maroc dans le contexte post-Covid
Dimanche 31 juillet Présentations, ateliers et plénières Nécessité de la lutte contre la mondialisation capitaliste aujourd’hui

ATTAC/CADTM Maroc

membre du réseau CADTM, l’Association pour la Taxation des Transactions en Aide aux Citoyens au Maroc (ATTAC Maroc) a été créée en 2000. ATTAC Maroc est membre du réseau international du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) depuis 2006 (devenu Comité pour l’abolition des dettes illégitimes depuis juin 2016). Nous comptons 11 groupes locaux au Maroc. ATTAC veut être un réseau aidant à l’appropriation par les acteurs engagés dans l’activité sociale, associative, syndicale et plus largement militante des enjeux de la mondialisation sur les problématiques de résistance sociale et citoyenne.
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