Non aux perspectives de libre échange ouvertes par la visite de Barack Obama en Argentine

23 mars 2016 par ATTAC/CADTM Argentina


Yau Hoong Tang - CC

Barack Obama arrive ce 23 mars en Argentine. Sa visite a pour objectif d’apporter un soutien vigoureux à l’administration de Mauricio Macri tant sur le plan économique que politique. Au programme de la visite d’Obama dans le pays figurent les thèmes de sécurité, lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues ainsi que la promotion du commerce. Il est évident que cet axe est central, et la délégation présidentielle ne comprend pas moins de 400 hommes d’affaire nord-américains et la Secrétaire au commerce de ce pays.



Ceux qui défendent la nouvelle orientation des relations internationales de l’Argentine tracée depuis l’ascension de Maurico Macri à la présidence, voient la venue d’Obama comme une grande victoire car, comme on peut le lire dans certains organes de presse, « l’Argentine ne peut pas vivre enfermée dans sa chambre ». Ce qui se profile derrière cette idée, c’est la politique de libre échange, qui comprend la signature d’Accords de libre échange avec les grandes puissances mondiales comme l’Union européenne, les pays asiatiques et les Etats-Unis. Comme c’était déjà le cas dans les années 90, on veut nous faire croire que l’ouverture commerciale aurait pour résultats de nouveaux investissements étrangers, ce qui serait la panacée pour des pays comme l’Argentine qui connaissent un fort déficit commercial et une stagnation de leurs économies. Le raisonnement est le suivant : plus il y aura d’engagements dans le sens de la libéralisation, plus il y aura d’investissements. Pourtant cette soi-disant relation de cause à effet a été remise en question et contestée dans de nombreuses études universitaires et y compris par la CNUCED Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement
CNUCED
Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Elle a été créée en 1964, sous la pression des pays en voie de développement pour faire contrepoids au GATT. Depuis les années 1980, elle est progressivement rentrée dans le rang en se conformant de plus en plus à l’orientation dominante dans des institutions comme la Banque mondiale et le FMI.
Site web : http://www.unctad.org
, Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Les partisans du libre échange n’ont rien à répondre à ces arguments qui montrent que la signature de traités n’entraîne pas forcément davantage d’investissements.

Par ailleurs, la visite d’Obama a pour toile de fonds la défense des entreprises qui opèrent en Argentine, et qui ont des effets néfastes pour notre population. Des entreprises comme Monsanto, et sa production de pesticides et de semences brevetées, ou Chevron, entreprise qui a perdu un procès en Equateur pour catastrophe écologique, recevront l’aval de la visite d’Obama pour continuer à opérer dans le pays. De même, le conflit avec les fonds vautours Fonds vautour
Fonds vautours
Fonds d’investissement qui achètent sur le marché secondaire (la brocante de la dette) des titres de dette de pays qui connaissent des difficultés financières. Ils les obtiennent à un montant très inférieur à leur valeur nominale, en les achetant à d’autres investisseurs qui préfèrent s’en débarrasser à moindre coût, quitte à essuyer une perte, de peur que le pays en question se place en défaut de paiement. Les fonds vautours réclament ensuite le paiement intégral de la dette qu’ils viennent d’acquérir, allant jusqu’à attaquer le pays débiteur devant des tribunaux qui privilégient les intérêts des investisseurs, typiquement les tribunaux américains et britanniques.
, traité ces jours-ci par le parlement, est lié aux rythmes qu’impose la Justice new-yorkaise afin de permettre la réinsertion de l’Argentine dans de nouvelles spirales d’endettement extérieur. Le gouvernement d’Obama a déjà assuré l’Argentine de son aide pour qu’elle puisse accéder à nouveau aux circuits du crédit international, c’est-à-dire à de nouveaux endettements.
ATTAC / CADTM AYNA - Argentine dit non au programme de libre échange qu’amène Obama et s’oppose à toute avancée de négociations pour un Accord de libre-échange avec les Etats-Unis. Hier nous avons dit NON à l’ALCA, nous dénonçons toujours aujourd’hui ces accords aux conséquences néfastes pour nos peuples.


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