24 juillet 2013 par Vladimir Pecikoza , Branislav Markuš
Peinture : Jugoremedija - Milica Ružičić /cc
À
Le Parlement de la République de Serbie
Le Parlement de l’Union européenne
Le Conseil municipal de Zrenjamin
Les médias
Deux ans après l’initiative de l’UE, acceptée par le gouvernement de Belgrade, d’enquêter sur 24 cas critiques de privatisations, dont celle de Jugoremedija, il n’y a toujours aucun résultat. Il y a des spéculations sur Jugoremedija, mais il n’est question que des problèmes liés à la police – enquêtes, arrestations et poursuites. Notre cas est dramatique ; lors des premières arrestations il y a un an, il y avait des membres de notre société. Certains ont vu leurs biens confisqués illégalement, sans aucun rapport avec l’activité de Jugoremedija. Les tracasseries policières sont permanentes, autant que les menaces anonymes et les agressions, le fonctionnement de l’usine est bloqué, les employés sont au chômage et la faillite a été proclamée.
Le public sait que les employés de Jugoremedija détiennent 58% du capital et l’État 42%. Cette participation minoritaire a été illégalement cédée à un investisseur douteux, qui par diverses malversations a mené l’entreprise au désastre. À l’initiative des employés, le processus de destruction a été stoppé. La reprise du contrôle par les employés a été approuvée en justice. Le processus de réparation des pertes et d’investissement dans la production a été ainsi relancé. Et alors que chacun espérait que l’entreprise reprenne une activité profitable, comme avant la privatisation, la pression de l’État sur les petits porteurs, pour qu’ils vendent, n’a cessé d’augmenter. Quiconque s’y opposait était la cible de pressions, de mauvais traitements, etc. Jusqu’à la menace de faillite brandie aujourd’hui.
Dans le monde entier, l’industrie pharmaceutique est rentable et c’est pourquoi elle est la cible de l’avidité de puissants qui se cachent derrière « la main invisible des marchés » pour organiser la pénurie de médicaments en pharmacie et dans les hôpitaux, les crises et la faillite des entreprises pharmaceutiques.
Maintenant, à l’heure de la destruction, nous n’attendons pas de sauveteur ni de pitié, mais nous voulons que le public sache qu’il est inévitable d’arrêter la destruction de l’économie au nom des rêves d’industrialisation et de normalisation de la vie promis par l’UE. Il est nécessaire d’en finir avec la répression et les diverses formes de crime. Chacun considère sûrement que tout crime doit être puni et nous aussi, mais nous pensons que ce n’est pas cela qui résoudra les problèmes d’une économie en déconfiture, arrêter la montée du chômage, de la pauvreté et du désespoir.
Des réformes spécifiques sont nécessaires et ont déjà été livrées au public. Ce sont :
D’abord, abandonner le modèle de privatisations qui consiste à vendre et revendre des entreprises pour capter des liquidités. Arrêtez de clamer que tout était pourri autrefois et devait être sauvé par le gouvernement et les investissements étrangers.
Sans le soutien des entrepreneurs nationaux, dont nous sommes, il est difficile d’imaginer la reconstruction de l’économie.
Au lieu de l’antagonisme entre État et propriétaires d’entreprises, il est nécessaire d’envisager différentes formes de capital et de propriété, comme dans les autres pays développés.
Avec le respect dû au gouvernement central pour sa responsabilité dans l’avenir de l’économie et de la société, il est du devoir des autorités locales d’user leurs propriétés et de jouer leur rôle dans l’activité économique.
Ce sont des changements concrets et spécifique qui pourraient nous faire échapper à la ruine où nous allons. C’est lorsque chaque aspect de la vie d’autrefois est réduit au système du Goulag et que toute la richesse d’idées du libéralisme sert à expliquer le néolibéralisme et les désastres financiers, que le capitalisme est en crise.
Les réformes que nous proposons pourraient offrir une sortie de la spirale destructrice. Parler du désespoir où nous sommes menés est nécessaire. Ne l’est pas moins l’affirmation d’un soutien à la revitalisation en Europe et dans le reste du monde.
Il serait déraisonnable d’attendre de la poursuite de la destruction de l’économie un renouveau de notre société.
Au nom des travailleurs et des associés de Jugoremedija,
Vladimir Pecikoza, président du bureau des associés,
Branislav Markuš, président du conseil des associés.
Zrenjamin, le 27 mai 2013