Un an après ses fausses déclarations, Emmanuel Macron se paye une nouvelle fois la tête des africain·es avec son appel à un New Deal

29 avril 2021 par Milan Rivié


Image d’illustration - « President Kagame and President Macron attend VivaTech | Paris, 24 May 2018 » by Paul Kagame is licensed with CC BY-NC-ND 2.0. To view a copy of this license, visit https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/

Presqu’un an jour pour jour après ses fausses déclarations pour « une annulation massive » de la dette africaine [1], le président français, Emmanuel Macron, s’assure un nouveau coup de comm’ en plaidant pour un New Deal sur le continent. L’opération vise avant tout à faire la promotion du sommet des 17 et 18 mai prochain à Paris et tenter de (re)faire de la France un acteur incontournable en Afrique. Ces dernières semaines, l’État français s’est pourtant davantage signalé par sa volonté de faire perdurer la Françafrique que par celle d’une refonte complète de sa politique de coopération.



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 L’annonce d’un « New Deal » pour l’Afrique

En marge d’un déjeuner à l’Élysée (Paris, France) avec le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, Emmanuel Macron s’est adressé à la presse concernant l’impact économique désastreux de la pandémie en Afrique. Faisant état du « ralentissement très fort » des économies africaines, le président français a déclaré : « Nous sommes en train collectivement d’abandonner l’Afrique à des solutions qui datent des années 60. Nous devons absolument inventer pour le 17-18 mai prochain, un New Deal New Deal Nom donné aux mesures prises aux États-Unis par Roosevelt à partir de son élection en 1933 à la présidence pour faire face à la crise économique déclenchée en 1929.

Rappelons que dans le cadre du New Deal aux États-Unis et des politiques keynésiennes qui ont été étendues à l’Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale sous la pression d’importantes mobilisations populaires, les droits sociaux ont été nettement améliorés, une protection sociale importante a été mise en place, les banques d’affaires ont été séparées des banques de dépôts, le taux d’imposition des revenus les plus élevés a atteint 80 % aux États-Unis. On pourrait ajouter que les inégalités dans la répartition des revenus et du patrimoine ont été réduites. À cette époque, le Grand Capital avait été contraint de faire des concessions aux classes populaires qui s’étaient fortement mobilisées. Le gouvernement du président Roosevelt, qui voulait réformer le capitalisme pour le sauver et le consolider, avait dû affronter la Cour suprême qui avait essayé de faire abroger plusieurs de ses décisions. Roosevelt, pressé par la radicalisation à gauche des classes populaires, avait réussi à contrecarrer les décisions de la Cour suprême et avait imposé des mesures fortes, y compris en permettant aux syndicats de se renforcer dans les usines et aux travailleurs de recourir aux grèves pour obtenir des concessions des patrons.
du financement de l’Afrique, c’est-à-dire des solutions profondément novatrices, une échelle d’ambition qui corresponde à ce que nous sommes en train de vivre. Sans quoi, nous laisserons le continent africain face à la pauvreté, nous laisserons le continent africain et sa jeunesse face à la réduction de leurs opportunités économiques, à une migration subie et à une expansion du terrorisme »
 [2].

69 millions d’Africain·es supplémentaires – principalement des femmes – seront poussé·es dans l’extrême pauvreté d’ici la fin 2021

Avec une contraction du PIB PIB
Produit intérieur brut
Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées.
Le Produit intérieur brut est un agrégat économique qui mesure la production totale sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. Cette mesure est notoirement incomplète ; elle ne tient pas compte, par exemple, de toutes les activités qui ne font pas l’objet d’un échange marchand. On appelle croissance économique la variation du PIB d’une période à l’autre.
de 2,1 % en 2020, une chute drastique des flux financiers extérieurs (investissements directs étrangers, aide publique au développement, envois de fonds de la diaspora), la dépréciation Dépréciation Dans un régime de taux de changes flottants, une dépréciation consiste en une diminution de la valeur de la monnaie nationale par rapport aux autres monnaies due à une contraction de la demande par les marchés de cette monnaie nationale. d’une majorité de devise, une hausse vertigineuse de l’endettement extérieur, une insécurité alimentaire croissante symbole de la vulnérabilité du continent aux facteurs exogènes, et 69 millions d’Africain·es supplémentaires – principalement des femmes – poussé·es dans l’extrême pauvreté [3] d’ici la fin 2021 [4], la situation à laquelle doivent faire face les africain-es est effectivement critique.

 Macron c’est la Françafrique

Avant de plaider pour un « New Deal du financement de l’Afrique », Macron devrait d’abord balayer devant sa porte. Hier comme aujourd’hui, l’État français a une responsabilité majeure dans les trajectoires de développement des pays africains.

En qualité d’ « ancienne » puissance coloniale, l’hexagone a laissé une empreinte quasi-indélébile, tant géographiquement (découpage arbitraire de l’Afrique lors de la conférence de Berlin de 1884), que politiquement (destruction des syndicats et ingérence permanente dans les élections), militairement (accords de défense [5], opération Turquoise au Rwanda, etc.), culturellement (imposition du catholicisme et de la francophonie), qu’économiquement (Franc CFA, accords économiques et commerciaux exclusifs ou préférentiels).

Quoi qu’en dise Macron, l’impérialisme multiforme français perdure encore et toujours sous son mandat. Soft-power ou néocolonialisme, il continue de défendre sous sa présidence ses propres intérêts

Quoi qu’en dise Macron, cet impérialisme multiforme perdure encore et toujours sous son mandat. Soft-power ou néocolonialisme, l’État français continue de défendre sous sa présidence ses propres intérêts. Économiques d’abord, en appuyant les projets écocidaires gaziers et pétroliers de Total au Mozambique et en Ouganda, des concessions portuaires de Bolloré ou encore via le vrai-faux remplacement du Franc CFA. Stratégiques ensuite par son soutien armé à nombre de dictatures [6], ou à son appui aussi continue qu’inefficace à l’opération Barkhane au Sahel [7]. Politiques encore, en accueillant à bras ouvert des chefs d’État fort peu fréquentables, parmi lesquels l’égyptien Al-Sissi en décembre 2020, l’ivoirien Alassane Ouattara en mars ou encore le togolais Faure Gnassingbé en avril 2021. Historiques enfin, en se refusant à délivrer les dossiers classés « secret défense » afin de lever le voile sur les implications françaises dans le génocide des tutsis au Rwanda en 1994 [8] et dans l’affaire de l’assassinat du président burkinabè, Thomas Sankara, en octobre 1987 [9]. « Cerise sur le gâteau », il a été le seul chef d’État européen à se rendre aux funérailles du président tchadien, Idriss Déby, sans jamais critiquer le bilan d’un dictateur en place depuis 1990. Préférant saluer la « perte d’un ami courageux », il a officiellement reconnu le Conseil militaire de transition de son fils Mahamat Déby, en violation totale des dispositions prévues dans la constitution tchadienne.

 Le « New Deal » ou le « Consensus de Wall Street »

Macron a beau appeler à un « New Deal », ses recettes continuent de promouvoir mal-développement et dépendance. En novembre 2020 déjà, il présentait son « Consensus de Paris », basé sur la promotion « d’un partenariat avec les investisseurs mondiaux pour financiariser le développement et privatiser les biens publics » en Afrique, ce que Daniela Gabor et Ndongo Samba Sylla renommeront plus justement « La Doctrine Macron ou le Consensus de Wall Street » [10]. Ce « New Deal », c’est laisser l’Afrique comme dernier maillon d’une chaîne de valeur pilotée par les intérêts financiers. Les investisseurs véreux et autres fonds vautours Fonds vautour
Fonds vautours
Fonds d’investissement qui achètent sur le marché secondaire (la brocante de la dette) des titres de dette de pays qui connaissent des difficultés financières. Ils les obtiennent à un montant très inférieur à leur valeur nominale, en les achetant à d’autres investisseurs qui préfèrent s’en débarrasser à moindre coût, quitte à essuyer une perte, de peur que le pays en question se place en défaut de paiement. Les fonds vautours réclament ensuite le paiement intégral de la dette qu’ils viennent d’acquérir, allant jusqu’à attaquer le pays débiteur devant des tribunaux qui privilégient les intérêts des investisseurs, typiquement les tribunaux américains et britanniques.
en salivent déjà.

Ce « New Deal », c’est laisser l’Afrique comme dernier maillon d’une chaîne de valeur pilotée par les intérêts financiers. Les investisseurs véreux et autres fonds vautours en salivent déjà

Macron devrait avant tout s’en tenir au respect de ses engagements. En portant d’abord l’aide publique au développement à 0,7 % du revenu national brut (RNB), sans conditionnalité et uniquement sous forme de don. À ce jour, c’est à peine 0,4 % du RNB, avec une comptabilisation fort discutable et principalement sous forme de prêts. En la matière, seul le Japon fait moins bien [11]. Mieux encore, en annulant comme promis en avril 2020 [12], les quelques 14 milliards de créances Créances Créances : Somme d’argent qu’une personne (le créancier) a le droit d’exiger d’une autre personne (le débiteur). françaises sur les États africains. Tout en arrêtant de défendre le Club de Paris Club de Paris Créé en 1956, il s’agit du groupement de 22 États créanciers chargé de gérer les difficultés de remboursement de la dette bilatérale par les PED. Depuis sa création, la présidence est traditionnellement assurée par un·e Français·e. Les États membres du Club de Paris ont rééchelonné la dette de plus de 90 pays en développement. Après avoir détenu jusqu’à 30 % du stock de la dette du Tiers Monde, les membres du Club de Paris en sont aujourd’hui créanciers à hauteur de 10 %. La forte représentation des États membres du Club au sein d’institutions financières (FMI, Banque mondiale, etc.) et groupes informels internationaux (G7, G20, etc.) leur garantit néanmoins une influence considérable lors des négociations.

Les liens entre le Club de Paris et le FMI sont extrêmement étroits ; ils se matérialisent par le statut d’observateur dont jouit le FMI dans les réunions – confidentielles – du Club de Paris. Le FMI joue un rôle clé dans la stratégie de la dette mise en œuvre par le Club de Paris, qui s’en remet à son expertise et son jugement macroéconomiques pour mettre en pratique l’un des principes essentiels du Club de Paris : la conditionnalité. Réciproquement, l’action du Club de Paris préserve le statut de créancier privilégié du FMI et la conduite de ses stratégies d’ajustement dans les pays en voie de développement.

Site officiel : https://www.clubdeparis.fr/
, cartel de créanciers aussi illégitime qu’inefficace. Ou enfin en plaidant au sein de la Banque mondiale Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.

En 2022, 189 pays en sont membres.

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et du FMI FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.

À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).

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, institutions où la France dispose d’un poids important, l’annulation pure et simple de leurs créances. En Belgique, une telle résolution parlementaire est en cours de discussion [13], preuve qu’il est possible de faire bouger les lignes. Sans cela, Macron promeut effectivement « des solutions qui datent des années 60 ».

 (Re)faire de la France un acteur incontournable en Afrique

Derrière l’annonce d’un « New Deal », Macron souhaite surtout faire la promotion du sommet sur le financement des économies africaines qui se tiendra à Paris les 17 et 18 mai prochain. Toujours plus bousculé par les nouvelles puissances impérialistes, au premier rang desquelles se trouvent la Chine, les pays du Golfe et les BRICS BRICS Le terme de BRICS (acronyme anglais désignant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été utilisé pour la première fois en 2001 par Jim O’Neill, alors économiste à la banque Goldman Sachs. La forte croissance économique de ces pays, combinée à leur position géopolitique importante (ces 5 pays rassemblent près de la moitié de la population mondiale sur 4 continents et près d’un quart du PIB mondial) font des BRICS des acteurs majeurs des activités économiques et financières internationales. , Macron tente une nouvelle fois de rendre incontournable l’État français dans les affaires africaines.

Tout changer pour que rien ne change, voilà l’agenda de Macron pour l’Afrique. S’il souhaite réellement instaurer un « New Deal » à la Roosevelt, qu’il le fasse au sein de ses propres frontières

Également à l’agenda de ce sommet, le Soudan. 25 après le lancement de l’initiative pays pauvres très endetté (I-PPTE PPTE
Pays pauvres très endettés
L’initiative PPTE, mise en place en 1996 et renforcée en septembre 1999, est destinée à alléger la dette des pays très pauvres et très endettés, avec le modeste objectif de la rendre juste soutenable.

Elle se déroule en plusieurs étapes particulièrement exigeantes et complexes.

Tout d’abord, le pays doit mener pendant trois ans des politiques économiques approuvées par le FMI et la Banque mondiale, sous forme de programmes d’ajustement structurel. Il continue alors à recevoir l’aide classique de tous les bailleurs de fonds concernés. Pendant ce temps, il doit adopter un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), parfois juste sous une forme intérimaire. À la fin de ces trois années, arrive le point de décision : le FMI analyse le caractère soutenable ou non de l’endettement du pays candidat. Si la valeur nette du ratio stock de la dette extérieure / exportations est supérieure à 150 % après application des mécanismes traditionnels d’allégement de la dette, le pays peut être déclaré éligible. Cependant, les pays à niveau d’exportations élevé (ratio exportations/PIB supérieur à 30 %) sont pénalisés par le choix de ce critère, et on privilégie alors leurs recettes budgétaires plutôt que leurs exportations. Donc si leur endettement est manifestement très élevé malgré un bon recouvrement de l’impôt (recettes budgétaires supérieures à 15 % du PIB, afin d’éviter tout laxisme dans ce domaine), l’objectif retenu est un ratio valeur nette du stock de la dette / recettes budgétaires supérieur à 250 %. Si le pays est déclaré admissible, il bénéficie de premiers allégements de son service de la dette et doit poursuivre avec les politiques agréées par le FMI et la Banque mondiale. La durée de cette période varie entre un et trois ans, selon la vitesse de mise en œuvre des réformes clés convenues au point de décision. À l’issue, arrive le point d’achèvement. L’allégement de la dette devient alors acquis pour le pays.

Le coût de cette initiative est estimé par le FMI en 2019 à 76,2 milliards de dollars, soit environ 2,54 % de la dette extérieure publique du Tiers Monde actuelle. Les PPTE sont au nombre de 39 seulement, dont 33 en Afrique subsaharienne, auxquels il convient d’ajouter l’Afghanistan, la Bolivie, le Guyana, Haïti, le Honduras et le Nicaragua. Au 31 mars 2006, 29 pays avaient atteint le point de décision, et seulement 18 étaient parvenus au point d’achèvement. Au 30 juin 2020, 36 pays ont atteint le point d’achèvement. La Somalie a atteint le point de décision en 2020. L’Érythrée et le Soudan n’ont pas encore atteint le point de décision.

Alors qu’elle devait régler définitivement le problème de la dette de ces 39 pays, cette initiative a tourné au fiasco : leur dette extérieure publique est passée de 126 à 133 milliards de dollars, soit une augmentation de 5,5 % entre 1996 et 2003.

Devant ce constat, le sommet du G8 de 2005 a décidé un allégement supplémentaire, appelée IADM (Initiative d’allégement de la dette multilatérale), concernant une partie de la dette multilatérale des pays parvenus au point de décision, c’est-à-dire des pays ayant soumis leur économie aux volontés des créanciers. Les 43,3 milliards de dollars annulés via l’IADM pèsent bien peu au regard de la dette extérieure publique de 209,8 milliards de dollars ces 39 pays au 31 décembre 2018.
), le Soudan devrait finalement voir sa dette Dette Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
bilatérale être annulée dans le cadre des conditionnalités Conditionnalités Ensemble des mesures néolibérales imposées par le FMI et la Banque mondiale aux pays qui signent un accord, notamment pour obtenir un aménagement du remboursement de leur dette. Ces mesures sont censées favoriser l’« attractivité » du pays pour les investisseurs internationaux mais pénalisent durement les populations. Par extension, ce terme désigne toute condition imposée en vue de l’octroi d’une aide ou d’un prêt. imposées par le trio Banque mondiale/FMI/Club de Paris [14]. Pour Macron, c’est l’occasion rêvée de faire passer cette annulation comme un acte généreux. Mais il n’en est rien [15]. D’un côté, la France refuse de reconnaître le caractère odieux de la dette du pays, pourtant contractée contre l’intérêt des populations par des dictateurs successifs (Gaafar Nimeiry – 1969-85, Omar el-Béchir – 1989-2019). De l’autre, la BNP Paribas, toujours très proche de l’État français, a été condamnée à une amende de 6,6 milliards d’euros pour avoir violé l’embargo étasunien et financé la guerre au Darfour [16]. Et depuis la révolution populaire ayant conduit à la chute d’Omar el-Béchir en avril 2019, l’hexagone lorgne sur les opportunités d’investissements dans les secteurs pétrolier et aurifère du pays. Une nouvelle opportunité pour la France de convertir ses créances odieuses en investissements dans le cadre d’un contrat dit de désendettement et de développement (C2D) ?

Tout changer pour que rien ne change, voilà l’agenda de Macron pour l’Afrique. S’il souhaite réellement instaurer un « New Deal » à la Roosevelt, qu’il le fasse au sein de ses propres frontières. Dans un pays où la pauvreté et les inégalités ne font que s’accroître, nul doute que nombre de français·es se réjouirait à l’idée d’une reprise de contrôle sur le secteur bancaire en séparant les banques de dépôt Banques de dépôt
Banque de dépôt
Banque de dépôt ou banque commerciale : Établissement de crédit effectuant des opérations de banque avec les particuliers, les entreprises et les collectivités publiques consistant à collecter des fonds pour les redistribuer sous forme de crédit ou pour effectuer à titre accessoire des opérations de placements. Les dépôts du public bénéficient d’une garantie de l’État. Une banque de dépôt (ou banque commerciale) se distingue d’une banque d’affaires qui fait essentiellement des opérations de marché. Pendant plusieurs décennies, suite au Glass Steagall Act adopté pendant l’administration Roosevelt et aux mesures équivalentes prises en Europe, il était interdit aux banques commerciales d’émettre des titres, des actions et tout autre instrument financier.
des banques d’investissement Banques d’investissement
Banque d’investissement
Société financière dont l’activité consiste à effectuer trois types d’opérations : du conseil (notamment en fusion-acquisition), de la gestion de haut de bilan pour le compte d’entreprises (augmentations de capital, introductions en bourse, émissions d’emprunts obligataires) et des placements sur les marchés avec des prises de risque souvent excessives et mal contrôlées. Une banque d’affaires ne collecte pas de fonds auprès du public, mais se finance en empruntant aux banques ou sur les marchés financiers.
, ou en taxant bien davantage le capital et les plus riches comme viennent de le proposer de façon surprenante (mais non désintéressée) le FMI et Joe Biden aux États-Unis.


Notes

[1Milan Rivié, « Effet d’annonce, mensonge et omission sur les dettes africaines, Macron mise sur le Club de Paris », CADTM, 1er juillet 2020. Disponible à : https://www.cadtm.org/Effet-d-annonce-mensonge-et-omission-sur-les-dettes-africaines-Macron-mise-sur

[2« Déclaration conjointe du Président Emmanuel Macron et de Félix Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo », Élysée, 27 avril 2021. Disponible à : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2021/04/27/declaration-conjointe-du-president-emmanuel-macron-et-de-felix-tshisekedi-tshilombo-president-de-la-republique-democratique-du-congo

[3Selon les dernières données disponibles, 40,2 % de la population d’Afrique subsaharienne vit dans l’extrême pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1,90 $US par jour. Il va sans dire que l’indicateur de 1,90$US/jour défini par la Banque mondiale est hautement discutable. Voir notamment Éric Toussaint, Milan Rivié, « Le fardeau insupportable de la dette pour les peuples d’Afrique subsaharienne », CADTM, 5 mars 2021. Disponible à : https://www.cadtm.org/Le-fardeau-insupportable-de-la-dette-pour-les-peuples-d-Afrique-subsaharienne

[4Toutes les données de ce paragraphe sont extraites du rapport « Perspectives économiques de l’Afrique 2021 », de la Banque africaine de développement. Disponible à : https://www.afdb.org/fr/documents-publications/perspectives-economiques-en-afrique

[5Voir Saïd Bouamama, « L’œuvre négative du néocolonialisme français et européen en Afrique : Les Accords de défense : de la Garnison à la Projection », 15 août 2018. Disponible à : https://bouamamas.wordpress.com/2018/08/15/lœuvre-negative-du-neocolonialisme-francais-et-europeen-en-afrique-les-accords-de-defense-de-la-garnison-a-la-projection/#more-413

[6Survie, « Coopération militaire et policière en Françafrique, De l’héritage colonial au partenariat public-privé, mars 2018 ». Disponible à : https://survie.org/publications/brochures/article/cooperation-militaire-et-policiere-en-francafrique

[7Rémi Carayol, « Barkhane, une opération dans l’impasse », Mediapart, 15 février 2021. Disponible à : https://www.mediapart.fr/journal/international/150221/barkhane-une-operation-dans-l-impasse

[8Survie, « Rwanda - Décryptage du rapport Duclert : une analyse superficielle qui exonère à tort l’État français », 27 mars 2021. Disponible à : https://survie.org/themes/genocide-des-tutsis-au-rwanda/la-france-et-le-genocide-des-tutsis/article/decryptage-du-rapport-duclert-une-analyse-superficielle-qui-exonere-a-tort-l

[9Réseau international justice pour Sankara justice pour l’Afrique, « Affaire Sankara et compagnons. Le procès vite ! … Blaise Compaoré doit être extradé et la France doit coopérer ! », thomassankara.net, 14 avril 2021. Disponible à : https://www.thomassankara.net/affaire-sankara-proces-vite-blaise-compaore-etre-extrade-france-cooperer-communique-de-presse/

[10Daniela Gabor, « Ndongo Samba Sylla, La doctrine Macron en Afrique : une bombe à retardement budgétaire », Le Grand Continent, 24 décembre 2020. Disponible à : https://legrandcontinent.eu/fr/2020/12/24/la-doctrine-macron-en-afrique-une-bombe-a-retardement-budgetaire/

[11OCDE, “Covid-19 spending helped to lift foreign aid to an all-time high in 2020”, 13 avril 2021 https://www.oecd.org/dac/financing-sustainable-development/development-finance-data/ODA-2020-detailed-summary.pdf

[12Op. cit. note de bas de page n°1.

[13Voir « Belgique : Proposition de résolution relative à l’annulation des dettes des pays en développement », 19 mars 2021. Disponible à : https://www.cadtm.org/Video-Belgique-Proposition-de-resolution-relative-a-l-annulation-des-dettes-des et Renaud Vivien, Aurore Guieu, Anaïs Carton, Femmy Thewissen, Leïla Oulhaj, « La Belgique à l’avant-garde d’une annulation de dettes en temps de pandémie ? », Le Soir, 4 mars 2021. Disponible à : https://plus.lesoir.be/358918/article/2021-03-04/la-belgique-lavant-garde-dune-annulation-de-dettes-en-temps-de-pandemie

[14Voir « Club de Paris - Comment sont restructurées les dettes souveraines et pourquoi une alternative est nécessaire », PFDD, mars 2020. Disponible à : https://dette-developpement.org/IMG/pdf/club_de_paris.pdf

[15Milan Rivié, « Somalie, Soudan : le FMI conditionnera l’annulation d’une dette impayable par une thérapie de choc néolibérale », CADTM, 23 décembre 2019. Disponible à : https://www.cadtm.org/Somalie-Soudan-le-FMI-conditionnera-l-annulation-d-une-dette-impayable-par-une

[16Voir le documentaire de Thomas Lafarge et Xavier Harel, « Dans les eaux troubles de la plus grande banque européenne », France 3 production, 2018. Disponible gratuitement sur internet en quelques clics

Milan Rivié

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Twitter : @RivieMilan

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