Communiqué de presse
24 février 2009 par CADTM
Depuis la crise de la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
de 1982, les pays du Sud sont périodiquement secoués par des « émeutes FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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», ou émeutes de la faim, lorsque le FMI exige brutalement la suppression des subventions aux produits de première nécessité. Le CADTM a toujours dénoncé ces mesures néolibérales qui frappent les plus démunis et qui sont appliquées souvent docilement par les gouvernements du Sud. Les peuples se révoltent alors contre le doublement en une nuit du prix du pain, du riz ou de l’essence. Les exemples sont légions, sur tous les continents. Avec l’explosion du cours des matières premières au premier semestre 2008, près d’une trentaine de pays du Sud a connu de telles émeutes…
Au Nord, avec la crise systémique qui secoue la planète, les effets d’annonce ne suffisent plus à atténuer la contestation, comme ce fut le cas en Grèce à la fin 2008.
Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe, colonie française départementalisée des Caraïbes, est paralysée par une grève générale pour protester contre la cherté de la vie. Le collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (LKP, Ensemble contre l’exploitation, en créole) s’est constitué et a établi une plate-forme de revendications dont le rehaussement de 200 euros des plus bas salaires est la revendication phare.
Alors que le chômage frôle les 24%, quatre familles béké (descendants de colons blancs esclavagistes) s’accaparent les richesses de l’import-distribution [1]. En effet, afin de se procurer ses ressources naturelles (banane et canne à sucre) au moindre coût, la France a imposé à la Guadeloupe de tourner son agriculture vers l’exportation au détriment des cultures vivrières
Vivrières
Vivrières (cultures)
Cultures destinées à l’alimentation des populations locales (mil, manioc, sorgho, etc.), à l’opposé des cultures destinées à l’exportation (café, cacao, thé, arachide, sucre, bananes, etc.).
. Cela a accentué la dépendance aux produits importés, dont les prix élevés accentuent la richesse des sociétés importatrices et appauvrissent la population. Autrement dit, les structures coloniales du pouvoir persistent aujourd’hui.
Face à ce mouvement social d’envergure historique, les autorités françaises n’ont à ce jour répondu que par des négociations tronquées et l’envoi de gardes mobiles afin de mater la rébellion. Déjà en 1952 et 1967, l’Etat français au comportement colonial avait préféré réprimer plutôt que négocier [2].
Le lundi 16 février, le conflit s’est durci avec l’établissement de barrages routiers. Dans le même temps, des témoignages rapportent que la police aurait procédé à des arrestations et à des passages à tabac de syndicalistes et de militants engagés. Plus grave encore, Jacques Bino, militant du LKP et de la CGTG, est décédé par balle dans la nuit du mardi 17 février [3].
La Martinique a rejoint le mouvement par une grève générale dès le 5 février : le « collectif du 5-Février » alors constitué réclame lui aussi, entre autre, une hausse des plus bas salaires. La Réunion prévoit une grève générale le 5 mars pour les mêmes motifs et la Guyane serait prête à emboiter le pas…
Pour le CADTM, la solidarité des citoyens et des mouvements sociaux de métropole qui luttent pour une juste répartition des richesses à l’échelle mondiale est plus qu’indispensable. Elle doit se transformer en vaste mouvement populaire destiné à mettre à bas la logique néolibérale mortifère pour la remplacer par une logique radicalement autre, basée sur la garantie des droits humains fondamentaux.
Le CADTM dénonce également l’irresponsabilité et le mépris du gouvernement français et du patronat et se porte pleinement solidaire de la lutte puissante et déterminée des Guadeloupéens et des Martiniquais.
[1] L’une d’elle, la famille Hayot (GBH) qui construit et exploite les hypermarchés sous l’enseigne Carrefour, est la huitième fortune de France.
[2] En 1952, une grève générale s’étend dans les plantations de canne à sucre, les CRS tirent sur la foule le 14 février 1952 et tuent 4 personnes. En mai 1967, les ouvriers du bâtiment réclament une augmentation de salaire, les négociations échouent, les CRS tirent. Le nombre de morts occasionné par la tuerie est encore sujet à caution.
[3] Les secours seraient arrivés 2 heures plus tard, la police refusant d’escorter les pompiers prétextant être trop occupée par ses propres blessés... Une enquête est ouverte.
12 septembre, par CADTM
10 septembre, par CADTM , Nina Guesne , Rouvenn Mikaya
1er septembre, par CADTM
Cycle de formation du CADTM
Nouvelle crise bancaire internationale24 juillet, par CADTM , Eric Toussaint
14 juin, par CADTM , Eric Toussaint
12 juin, par CADTM , Collectif , CNCD , Entraide et Fraternité , CETRI (Centre Tricontinental)
Cycle de formation du CADTM
Les fonds vautours (avec focus sur les cas de l’Argentine et de la Zambie)10 mai, par CADTM , Pablo Laixhay , Pierre-François Grenson , Maxime Perriot
25 avril, par CADTM , Ecologistas en acción , ATTAC Espagne , Plateforme espagnole de lutte contre les fonds vautours , Audit de la santé , Coordination pour le droit au logement à Madrid
25 avril, par CADTM , Maxime Perriot
3 avril, par CADTM , Eric Toussaint , Collectif , Anaïs Carton