19 février 2024 par CADTM International , Maxime Perriot

Amali Wedagedara (CADTM Asie du Sud)
Après deux premières journées marquées par la marche d’ouverture du Forum social mondial de Katmandou et deux premiers ateliers très réussis avec respectivement 100 et 50 personnes présentes, la délégation du réseau CADTM International a organisé ou co-organisé cinq nouveaux ateliers les 17 et 18 février 2024.
Ces activités ont été très réussies, réunissant un public important et de nombreuxses népalaises. De nombreux contacts ont également été noués par l’équipe du CADTM sur place, qui laisse présager de belles choses pour l’avenir.
Ce samedi 17 février 2024, à 9h, s’est tenu un atelier sur les dégâts immenses provoqués par le FMI
FMI
Fonds monétaire international
Le FMI a été créé en 1944 à Bretton Woods (avec la Banque mondiale, son institution jumelle). Son but était de stabiliser le système financier international en réglementant la circulation des capitaux.
À ce jour, 190 pays en sont membres (les mêmes qu’à la Banque mondiale).
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et la Banque mondiale
Banque mondiale
BM
La Banque mondiale regroupe deux organisations, la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) et l’AID (Association internationale de développement). La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) a été créée en juillet 1944 à Bretton Woods (États-Unis), à l’initiative de 45 pays réunis pour la première Conférence monétaire et financière des Nations unies.
En 2022, 189 pays en sont membres.
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dans le Sud Global. Farooq Tariq (Pakistan Kissan Rabita Committee), David Otieno (Ligue des paysannes kenyanes & CADTM Afrique de l’Est) et Amali Wedagedara (CADTM Asie du Sud) ont successivement analysé les politiques des deux institutions financières internationales au Pakistan, au Kenya et au Sri Lanka. Farooq Tariq et David Otieno ont notamment insisté sur l’inflation
Inflation
Hausse cumulative de l’ensemble des prix (par exemple, une hausse du prix du pétrole, entraînant à terme un réajustement des salaires à la hausse, puis la hausse d’autres prix, etc.). L’inflation implique une perte de valeur de l’argent puisqu’au fil du temps, il faut un montant supérieur pour se procurer une marchandise donnée. Les politiques néolibérales cherchent en priorité à combattre l’inflation pour cette raison.
des prix du gaz suite aux conditionnalités
Conditionnalités
Ensemble des mesures néolibérales imposées par le FMI et la Banque mondiale aux pays qui signent un accord, notamment pour obtenir un aménagement du remboursement de leur dette. Ces mesures sont censées favoriser l’« attractivité » du pays pour les investisseurs internationaux mais pénalisent durement les populations. Par extension, ce terme désigne toute condition imposée en vue de l’octroi d’une aide ou d’un prêt.
du FMI, qui a délivré des prêts à ces pays en difficulté en échange de coupes dans les subventions aux produits de première nécessité. 30 personnes ont assisté à l’atelier.
Quelques heures plus tard, un atelier sur la justice climatique et la dette
Dette
Dette multilatérale : Dette qui est due à la Banque mondiale, au FMI, aux banques de développement régionales comme la Banque africaine de développement, et à d’autres institutions multilatérales comme le Fonds européen de développement.
Dette privée : Emprunts contractés par des emprunteurs privés quel que soit le prêteur.
Dette publique : Ensemble des emprunts contractés par des emprunteurs publics.
écologique était co-organisé par Debt for Climate, ATTAC France et le CADTM. Il a réuni 30 personnes. L’intervention de Maxime Perriot (CADTM International) a ouvert la séance par une analyse chiffrée de la dette écologique
Dette écologique
La dette écologique est la dette contractée par les pays industrialisés envers les autres pays à cause des spoliations passées et présentes de leurs ressources naturelles, auxquelles s’ajoutent la délocalisation des dégradations et la libre disposition de la planète afin d’y déposer les déchets de l’industrialisation.
La dette écologique trouve son origine à l’époque coloniale et n’a cessé d’augmenter à travers diverses activités :
– La « dette du carbone ». C’est la dette accumulée en raison de la pollution atmosphérique disproportionnée due aux grandes émissions de gaz de certains pays industriels, avec, à la clé, la détérioration de la couche d’ozone et l’augmentation de l’effet de serre.
– La « biopiraterie ». C’est l’appropriation intellectuelle des connaissances ancestrales sur les semences et sur l’utilisation des plantes médicinales et d’autres végétaux par l’agro-industrie moderne et les laboratoires des pays industrialisés qui, comble de l’usurpation, perçoivent des royalties sur ces connaissances.
– Les « passifs environnementaux ». C’est la dette due au titre de l’exploitation sous-rémunérée des ressources naturelles, grevant de surcroît les possibilités de développement des peuples lésés : pétrole, minéraux, ressources forestières, marines et génétiques.
– L’exportation vers les pays les plus pauvres de produits dangereux fabriqués dans les pays industriels.
Dette écologique et dette extérieure sont indissociables. L’obligation de payer la dette extérieure et ses intérêts impose aux pays débiteurs de réaliser un excédent monétaire. Cet excédent provient pour une part d’une amélioration effective de la productivité et, pour une autre part, de l’appauvrissement des populations de ces pays et de l’abus de la nature. La détérioration des termes de l’échange accentue le processus : les pays les plus endettés exportent de plus en plus pour obtenir les mêmes maigres recettes tout en aggravant mécaniquement la pression sur les ressources naturelles.
due au Sud Global par le Nord, et particulièrement par les plus riches du Nord. Ensuite, Melani Gunathilaka (Debt for climate) a développé des illustrations précises de ce qu’est la dette écologique au Sri Lanka, évoquant notamment de grands projets inutiles et polluants financés par les institutions financières internationales ayant fait énormément gonfler la dette du pays. Husnain Jamil Faridi (Asia Europe People’s Forum) a fait de même avec le Pakistan. Il a déploré les multiples inondations qui ont frappé la population ces dernières décennies. Raouf Mohamed (Debt for Climate), qui était présent à la COP 28 de Dubaï, a réalisé son intervention sur les fausses solutions promues par le capitalisme vert lors de ce rendez-vous international. Enfin, Ian Vidal (ATTAC France) a tourné sa prise de parole vers l’action
Action
Actions
Valeur mobilière émise par une société par actions. Ce titre représente une fraction du capital social. Il donne au titulaire (l’actionnaire) le droit notamment de recevoir une part des bénéfices distribués (le dividende) et de participer aux assemblées générales.
et la nécessité de se mobiliser au quotidien pour combattre le système capitaliste. Les interventions ont été suivies d’un échange fourni avec les participantes.
Toustes les intervenantes ont appelé à l’annulation des dettes des pays des Suds et au versement de réparations.
Cet atelier, qui a rassemblé une vingtaine de participantes a donné lieu à une analyse de Patrick Bond (Université de Johannesburg, Centre for social change) sur la Nouvelle banque de développement des BRICS BRICS Le terme de BRICS (acronyme anglais désignant Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a été utilisé pour la première fois en 2001 par Jim O’Neill, alors économiste à la banque Goldman Sachs. La forte croissance économique de ces pays, combinée à leur position géopolitique importante (ces 5 pays rassemblent près de la moitié de la population mondiale sur 4 continents et près d’un quart du PIB mondial) font des BRICS des acteurs majeurs des activités économiques et financières internationales. . Il a expliqué pourquoi nous pouvons parler de sous-impérialisme quant aux BRICS, qui ne se distinguent pas réellement dans leurs comportements par rapport aux pays occidentaux. La présentation fut suivie d’un débat avec Éric Toussaint, Abdul Khaliq et David Otieno.
| Lire aussi : Le sommet des BRICS à Johannesburg : battage médiatique, espoir et impuissance |
La présentation du livre « Banque mondial : Une histoire critique », qui a rassemblé environ 20 personnes, a été introduite par Amali Wedagedara (CADTM Asie du Sud), qui s’est penché sur les politiques néfastes imposées par la Banque mondiale au Sri Lanka. Solange Koné (CADTM Afrique – Marche mondiale des femmes) a suivi la même démarche par rapport à la Côte d’Ivoire. Éric Toussaint a ensuite passé en revue quelques-uns des arguments développés dans l’ouvrage, rappelant notamment que tous les présidents de la Banque mondiale ont été des hommes étasuniens, et qu’Ajay Banga, ancien PDG de Mastercard et Président de la Banque mondiale depuis un an, ne fait pas exception.
Co-organisé par le CADTM, le Conseil œcuménique des Églises (COE), GRAIN, Debt for Climate, Faith and Justice Network, Fight Inequality Alliance, KHANI et la Kenyan Peasant League, cette activité portait sur les liens entre crise de la dette, souveraineté alimentaire et changement climatique. Les différentes interventions de Afsar Jafri (GRAIN), David Otieno (Ligue des paysans du Kenya), Tolbert Thomas Jallah (Liberia, Faith and Justice Network), Jenny Ricks (South Africa, FIA), Raouf Ben Med Goffa (Tunisia, Debt for Climate), Philip Vinod Peacock (India/Germany, World Council of Reformed Churches ), Umme Salma Poppy (KHANI- Réseau pour la sécurité alimentaire, Bangladesh) furent très riches. L’activité a réuni environ 50 personnes.
À noter qu’Éric Toussaint a également représenté le CADTM lors d’une session plénière nommée « Capitalisme, autoritarisme, résistance et alternatives ». Il a parlé des prochaines grandes dates de mobilisations à venir.
6 novembre, par CADTM International , Zohran Mamdani
16 juin, par CADTM International
11 juin, par CADTM International , Liz Ferrer , Eula Dela Sierra (Sumpai Mindanao)
24 avril, par CADTM International , Collectif , L’Humanité
7 mars, par CADTM International
28 novembre 2024, par CADTM International
30 octobre 2024, par CADTM International , Maxime Perriot
28 octobre 2024, par CADTM International , Collectif , TANY , CRAAD-OI
23 octobre 2024, par CADTM International , Collectif
21 octobre 2024, par CADTM International , Sushovan Dhar , Omar Aziki , Broulaye Bagayoko , Maxime Perriot , Veronica Carrillo Ortega
5 novembre, par Eric Toussaint , Maxime Perriot
18 octobre, par Eric Toussaint , Maxime Perriot
25 juillet, par Maxime Perriot
10 juillet, par Maxime Perriot
24 juin, par Maxime Perriot
18 juin, par Maxime Perriot
19 mars, par Maxime Perriot
12 mars, par Maxime Perriot
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26 février, par Maxime Perriot